En plus de vous aider à réduire votre tour de taille, diminuer (ou éliminer) les calories superflues pourrait améliorer votre mémoire de plus de 20%. Une nouvelle étude publiée en janvier 2009 dans The Proceedings of the National Academy of Sciences fait naître une approche nouvelle de l'adage, "vous êtes ce que vous mangez!"
Cette étude établi un lien entre les régimes hypocaloriques et l'amélioration de la mémoire. Bien que des études antérieures menées sur des animaux ont déjà montré que la diminution des calories dans un régime favorisait l'amélioration de la mémoire, c'est en revanche la première étude
qui rapporte comment la restriction calorique peut influencer la fonction de la mémoire chez l'homme.
L'étude a fait appel à 50 participants âgés de 50 à 72 ans. Ces hommes et femmes ont été réparti en plusieurs groupes, conformément à leur poids: le groupe des obèses, le groupe en surpoids ou en poids normal.
Les membres du premier groupe ont été invités à réduire leur apport calorique de 30%, et à réduire en des portions plus petites leur consommation habituelle d'aliments.
Le deuxième groupe n'a pas été contraint de diminuer les apports caloriques, mais chargé de choisir des aliments en fonction de leurs vertus pour la santé, comme la consommation de graisses non saturées à hauteur de 20%. Le troisième groupe a été prié de ne faire aucune modifications de son régime alimentaire habituel.
Le Dr. Agnes Flöel de l'Université de Münster, en Allemagne, neurologue et membre du groupe de recherche, a déclaré que, si des diététiciens ont conseillé les participants durant l'étude, les membres du groupe ont suivi toutefois leurs propres directives s'agissant de leur consommation alimentaire durant les trois mois sur lesquels se déroulait l'étude.
Après une période de 90 jours, les participants ont du répondre à des tests nécessitant la mémorisation de mots afin de mesurer les niveaux de leur mémoire. Bien que deux de ces groupes ne présentaient aucune différence s'agissant des évaluations de leur mémoire, le groupe qui avait réduit l'apport calorique, a affiché quant à lui une amélioration moyenne de 20% des performances de mémoire.
Selon le Dr Flöel, le groupe consommant le moins de calories a connu une baisse des niveaux d'insuline et moins de signes d'inflammation. Les participants ont également perdu de 2 à 3 kilos environ. Le Dr. Flöel a expliqué qu'abaisser les niveaux d'insuline pouvait augmenter la sensibilité des récepteurs dans le cerveau ce qui, à son tour, permet d'améliorer les signaux d'insuline et favorise la conservation des souvenirs pour une longue période.
Elle a également décrit la façon dont l'inflammation pourrait favoriser l'agrégation des protéines toxiques et promouvoir la résistance à l'insuline qui suggère une diminution de l'inflammation et contribuerait à améliorer la fonction cérébrale.
Les chercheurs ont montré un vif intérêt dans la réalisation d'études qui impliquent de limiter l'apport calorique. De nombreuses études animales ont montré que manger moins favorise une vie plus longue, et plus saine. Toutefois, des études sur l'homme ont affiché des résultats mitigés et l'impact sur les fonctions cognitives demeure incertaine.
Certaines études ont établi un lien entre l'auto-diète supervisée et le déclin cognitif, mais plusieurs experts considèrent que cela provient simplement du fait que les personnes au régime sont préoccupés par des pensées sur l'alimentation et la perte de poids.
Les chercheurs ont indiqué qu'ils étaient surpris de constater que les participants du groupe consommant des matières grasses insaturées n'ont connu aucune amélioration de la mémoire.
Ils soupçonnent que ce résultat est du au fait que la plupart des membres du groupe n'a pas de consommer de poisson riche en acides gras oméga-3. Ainsi, ils mènent une étude de plus grande envergure exigeant une consommation plus importante d'acides gras insaturés et d'acides gras oméga-3.
Le groupe de recherche prévoit d'étudier la restriction calorique et l'oméga-3 chez les personnes âgées qui ont des troubles cognitifs légers et les résultats de cette prochaine étude proposent de découvrir le rôle joué par l'insuline dans l'inflammation liée au déclin cognitif du au vieillissement.
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