Qui n'a jamais entendu parler du carnaval de Dunkerque ?
Tradition solidement implantée, fierté des enfants de Jean Bart, le carnaval est l’occasion, sous couvert de déguisement et grimage, de faire fi des différences.
L'hypothèse de l'origine de ce carnaval la plus répandue, transmise par les dunkerquois, affirme que le carnaval est issu des fêtes données par les armateurs avant les départs pour la pêche en Islande.
Le tambour major, en costume de grenadier, dirige « l’orchestre » depuis 1850. Il alterne airs traditionnels de
marches joués par les fifres et les tambours et temps de chahuts*, reconnaissables à l’arrivée des cuivres. A ses côtés,
la « cantinière » sert à boire aux musiciens en ciré jaune et marinière.
Vous avez déjà fait l’essai, vous avez vu, mais vous n’avez rien compris…
Le dunkerquois, comme tout patois, s’apprend…
Petit lexique :
ABCD : Association des Bals de Carnaval Dunkerquois qui regroupe onze associations philanthropiques
Bals : Organisés par l'association de l'ABCD, ils rassemblent, au kursaal, plusieurs milliers de personnes qui chahutent, toute la nuit aux rythmes des accords de l'orchestre.
Bande : Il ne s'agit pas d'un groupe de carnavaleux mais du défilé lui-même. Lors des bandes, des milliers de personnes déguisées envahissent les rues, suivent la musique et chahutent ensemble.
Capre : Corsaire. Le plus célèbre est Jean Bart. Il a multiplié les combats héroïques pour le compte du Roi. Lors de la bataille du Texel, il capture une centaine de navires chargés de blé, sauvant la France de la famine.
Chahut : il constitue le moment le plus physique du carnaval. Les cuivres entament une chanson entraînante. Les premières lignes se bloquent et retiennent les milliers de carnavaleux qui poussent et sautent. Grâce au savoir-faire des masquelours, il n'y a pratiquement jamais d'incident.
Chapelle : Lieu mythique du carnaval qui n'a rien de religieux. Maisons dans lesquelles des Dunkerquois invitent les carnavaleux à se restaurer. Bière, rosé, soupe à l'oignon, convivialité et musique sont au menu.
Clet'che ou Klet'che : Costume, déguisement. Il constitue l'identité carnavalesque. A l'origine, le clet'che était constitué de tissus de récupération et même, de sacs à patates. Aujourd'hui, plus sophistiqué et plus coloré, il conserve 2 qualités : l'esprit de dérision et la solidité. Chaque masquelour est fier de son costume et le conserve le plus longtemps possible.
Masquelour : Carnavaleux qui fait la bande
Matante/Mononcle : Expression familière qui, au carnaval, remplace le "Monsieur, Madame"
Rigodon : Moment intense à la fin de la bande. Sur la place principale de la ville, a lieu un chahut ininterrompu d'une heure autour d'un kiosque. La compression et la chaleur sont telles que de la vapeur se dégage de la mêlée. Le rigodon se termine par la Cantate à Jean Bart, à genoux face à sa statue.
Trois joyeuses : Lors de la semaine du Mardi Gras, beaucoup de carnavaleux posent congés et enchaînent, un bal le samedi soir, la bande de Dunkerque le dimanche, le Bal des Acharnés, le dimanche soir, la bande de la Citadelle le lundi et la bande de Rosendaël le mardi. Repos et anguilles le Mercredi des Cendres.
Ca ne vous donne pas envie d'y être ?
Moi j'adore cette ferveur, cette joie ... c'est un carnaval qui doit vraiment valoir le détour !!