En période de crise, plus personne n’est à l’abri.
Alors soyez à l’affût du moindre signe de disgrâce et battez-vous pour sauver votre job. Ou partir les poches pleines…
Je faisais partie des gens qui comptaient un peu chez Alcatel. Quand il m’arrivait de croiser Serge Tchuruk, il me saluait par mon prénom.» Pour ce cadre basé à Vélizy (78), le vent a tourné très vite. En deux ans, ses quatre supérieurs dans la ligne hiérarchique ont changé de job ou bien ont quitté le groupe, plus ou moins volontairement. De son chef direct au président.
Que s’est-il passé d’autre ? Pas grand-chose, et c’est bien le problème. Son entité, prise dans la tourmente de la fusion avec Lucent, a raté des appels d’offres, son agenda s’est vidé, ses collègues ont été trop occupés pour sortir déjeuner, ses déplacements à l’étranger ont été différés… Début 2008, une première réorganisation a restreint ses responsabilités.
La seconde, il y a quelques semaines, était pire : son nom ne figurait plus dans l’organigramme. Quelques jours plus tard, le 12 décembre, l’équipementier en télécoms annonçait la suppression de 1 000 postes de cadres. Il n’en restait plus que 999 à trouver.
Eh oui, personne n’est intouchable. Surtout pas ceux qui pensent qu’ils le sont. Certes, sauf faillite ou fermeture de site, les cadres ne font pas l’objet de plans sociaux massifs. Pour eux, les choses se passent plus discrètement. De manière plus insidieuse aussi. On commence par parler de «contribution insuffisante aux résultats», de «divergence stratégique» ou même d’un énigmatique «manque de coopération». Autre grand classique : le patron se met à vous demander des reportings réguliers.
«L’entreprise tente peut-être de garder des traces écrites pour sanctionner ensuite le non-respect des délais ou des objectifs», prévient Stéphanie Gruet-Masson, avocate en droit social. Plus tôt vous aurez repéré les signes avant-coureurs, mieux vous serez à même de sauver votre job, ou, à défaut, de négocier votre départ. Suivez au jour le jour l’actualité de votre entreprise : résultats, réorganisation, modification de l’organigramme…
En cas de fusion, demandez-vous qui va dominer, comment l’autre entité est organisée et comment se sont passés les rachats antérieurs… Analysez ensuite votre situation individuelle. «Votre boss vous apprécie-t-il ? Si votre réponse est «non» ou «je ne sais pas», vous êtes en mauvaise posture», résume Stephen Viscusi, auteur du best-seller international «Bulletproof your job» («Blindez votre poste»).
Et, même si elle est positive, c’est loin d’être une garantie. Il faut en effet que votre boss soit lui aussi en grâce. «La personne qui m’avait recruté a été remplacée par son adjoint, qui n’était pas un proche du président et n’avait aucune envie de me défendre», se souvient cet ancien directeur commercial d’un grand groupe pharmaceutique. Plus de soutien hiérarchique, des ventes qui ne décollaient pas… Six mois plus tard, il quittait l’entreprise.
Vous vous estimez menacé ? Tout n’est pas fini pour autant. Si votre manager doit faire partir une personne dans le service, il la choisira en fonction de son ancienneté et de son salaire, mais aussi de son importance dans l’équipe, de sa fiabilité et des affinités qu’il a avec elle. Faites donc tout pour améliorer votre image dès les premiers signes inquiétants. «Mieux vaut ne pas attendre la période de crise pour s’en préoccuper», conseille Pascal Vancutsem, fondateur de Coaching & Performance.
Pour cela, commencez bien sûr par être irréprochable. Erreurs, non-respect des délais, triche sur les notes de frais pourraient être utilisés comme motif de licenciement. C’est ce qui est arrivé à cet ancien responsable d’un magasin de vêtements Springfield. Accusé de ne pas avoir suivi la procédure de déclaration des heures supplémentaires de ses employés, il a été viré pour faute grave, sans aucune indemnité. Présent dans l’entreprise depuis huit ans, il avait pourtant toujours procédé ainsi…
Surveillez aussi vos points faibles, qui ont tendance à s’amplifier dans les moments de stress (rigidité, agressivité…), et ne cédez pas à la démotivation si votre entreprise va mal. Evitez d’alimenter les rumeurs, (mais écoutez-les !) et de déprécier (ouvertement) le travail de vos collègues. Mais, surtout, soyez visible. Suggérez des idées à votre chef et portez-vous volontaire sur les projets proposés. Si vous êtes consultant, essayez d’être pris sur les missions les plus longues possible, le temps de traverser la crise. Communiquez, avec parcimonie et subtilité, sur les résultats de votre travail auprès de votre supérieur, mais aussi d’autres dirigeants en interne. Et puis, tout simplement, soyez sympa, histoire de créer du lien affectif. «Il vous faut un réseau fort, susceptible de vous défendre», recommande Laurent Tylski, fondateur d’Acteo Consulting.
Si, malgré tout, le torchon brûle, il est peut-être encore temps de vous découvrir une vocation de représentant du personnel, voire, pour les jeunes femmes, de choisir ce moment pour faire un bébé.
Soyons honnêtes : même en suivant tous ces conseils vous ne sauverez pas forcément votre job. Mais vous aurez laissé le moins de prise possible à votre employeur. Ce qui vous permettra de négocier au mieux votre départ. Avant cela, faites des copies de tout : e-mails, dossiers, organigrammes, notes internes de nomination… Et sortez-les illico de l’entreprise. En situation tendue, les DRH vous laissent à peine le temps de repasser par votre bureau prendre quelques affaires personnelles. Actez aussi par écrit les conversations avec votre supérieur (nouveaux délais, modification de vos responsabilités), en envoyant un e-mail de compte rendu.
Consultez rapidement un avocat, même pour un seul rendez-vous préventif (200 à 400 euros l’heure). Il examinera avec vous la réalité de la menace, vous aidera à rédiger des courriers de réponse aux reproches qui vous ont été formulés. Si les choses tournent mal ou si, finalement, vous préférez partir avec de l’argent plutôt que rester dans cette ambiance délétère, il vous aidera enfin à négocier une indemnité transactionnelle optimale. Elle dépendra de votre ancienneté, mais aussi du préjudice subi, qui lui-même découle de mille facteurs, dont votre âge.
Ce que vous gagneriez en portant l’affaire devant les prud’hommes constituera une référence, mais en aucun cas une limite. «Après deux ans d’ancienneté, la majorité des salariés obtiennent des tribunaux entre six mois et un an. Au-delà d’un an, c’est sévère pour l’ex-employeur, et de dix-huit mois, très sévère», indique Laurent Gamet, avocat associé au cabinet Flichy Grangé Avocats. Si vous avez plus de 40 ans, pensez également à négocier un outplacement. On vous l’offre, mais vous préférez vous débrouiller tout seul pour retrouver un job ? Demandez l’équivalent en argent.
Si votre employeur vous propose une rupture con¬ventionnelle, cela ne change rien pour vous en termes de fiscalité, ni de droits aux allocations chômage. En revanche, si votre entreprise met en place un plan social, sachez que l’indemnité versée dans ce cadre est entièrement défiscalisée. Pour ceux qui ont à la fois un gros salaire, une belle ancienneté et pas de problème pour retrouver un job, c’est une aubaine. Dans ce cas, relisez l’article depuis le début et faites tout l’inverse. Il faut absolument vous faire virer !
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Méconnaissance du geste, appréhension… Moins de 20 % des témoins d'un arrêt cardiaque pratiquent un massage cardiaque. On estime pourtant que les chances de survie diminuent de 7 à 10 % après chaque minute écoulée sans secours.
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Bras tendu, appuyez sur le sternum
de façon régulière
avec le talon de la main
Photo © Getty Images |
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Les signes de l'arrêt cardiaque
L'arrêt cardiaque peut survenir à la suite d'un infarctus du myocarde, précédé alors par une douleur thoracique ou un malaise, ou lors d'un trouble du rythme cardiaque. Jusqu'à preuve du contraire, la constatation de tous les signes qui suivent impose un massage et l'utilisation d'un défibrillateur automatisé externe.
- La personne est inconsciente.
- Elle ne réagit pas à la parole, au bruit ou à diverses stimulations cutanées.
- Elle n'a plus de pouls (pris à la carotide, au poignet ou dans l'aine).
- Elle ne respire plus ou présente des mouvements respiratoires inhabituels ("gasps") qui s'apparentent à ceux d'un "poisson hors de l'eau"
Le 15 avant toute chose
Avant de commencer le massage, contactez le 15 qui va déclencher la chaîne des secours. Le bouche-à-bouche n'est pas nécessaire dans un premier temps. En effet, les études montrent que le massage cardiaque seul est suffisant dans les premières minutes de l'arrêt.
La technique
- Notez l'heure exacte du début supposé de l'arrêt cardiaque et du début du massage cardiaque.
- Allongez la victime sur le dos, sur un plan dur. Installez-la à même le sol si elle est dans son lit.
- Dénudez sa poitrine.
- Mettez sa tête en arrière.
- Mettez-vous sur l'un des côtés.
- Placez vos mains sur la moitié inférieure du sternum (os médian du thorax), l'une sur l'autre.
- Bras tendu, appuyez sur le sternum de façon régulière avec le talon de la main, 2 fois par seconde, soit au total entre 100 et 120 fois par minute. Entre chaque compression, laissez le thorax "remonter".
- L'efficacité du geste se traduit par la palpation d'un pouls par un tiers lors de chaque compression.
- Faites une pause et reprenez le pouls de la victime. Arrêtez le massage si le pouls est revenu spontanément ou reprenez le massage en l'absence de pouls.
- Si l'attente des secours dépasse 4 minutes, faites 2 bouche-à-bouche toutes les 30 compressions.
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