Je suis donc remontée à blocs, et surtout prête (mais pas à tout) pour arriver à mon but : entrer dans un pantalon taille 38 pour le mois de juillet. Et croyez-moi l’objectif est de taille ! Cela représente au bas mot une perte d’au moins 15kg. Mais comme rien n’est impossible dans la vie, je sais que ce sera chose faite. Pour arriver à cet objectif, je ne tiendrais pas compte de tous les gens qui me rabâcheront que je craquerais. Que si je suis ronde aujourd’hui c’est que je le serais toujours. Je serais sourde aux jaloux qui me diront que je pers trop de kilos et trop vite, à celles qui me diront que j’étais bien mieux avant. Pour elles peut-être, ça je n’en doute pas, mais pour moi sûrement pas ! Et si quelqu’un arrive à me convaincre malgré tout, je relirai mon journal pour me redonner confiance et ne pas flancher.
Car me voilà à l’age de 27 ans avec un corps que je déteste. Je ne dis pas que je suis une grosse vache informe. Disons que j’ai certains charmes qui plaisent à certains hommes ! Mais par forcément au mien, et surtout pas à moi-même ! Je suis consciente que ma démarche peut sembler un peu bizarre. Attendre vingt-six ans pour se réveiller un beau matin et se rendre compte que l’on est grosse.
Pourtant je vous assure que les kilos ne me sont pas tombés dessus en pleine nuit. Je suis somnambule mais pas au point de dévaliser mon frigo la nuit, et de me goinfrer comme un goret. Mais il est tellement plus facile de se voiler la face. D’adopter subitement la politique de l’autruche et de finalement gonfler sans s’en « rendre compte ». De rejeter la faute sur les fabricants de pantalons qui réduise les tailles de jours en jours, jusqu’à ce que l’on soit obligé de découvrir qu’on s’habille dans le rayon grandes tailles ! Et pourtant qui aurait cru qu’une simple taille 44 soit classée dans ce maudit rayon où l’on a droit qu’à des vêtements informes qui ne mettre absolument pas en valeur notre corps voluptueux !
Pour être honnête je me suis rendue compte que j’étais ronde le jour où je suis entrée dans une boutique afin de me trouver une jolie robe pour un mariage. C’était pour moi le dernier espoir de trouver une tenue qui me plaise et dans laquelle je ne ressemble pas à un sac à patates. Je jette donc mon dévolu sur une robe magnifique, vous savez la « Robe » de nos rêves. Celle qui coûte une fortune, mais qui est tellement parfaite qu’elle semble faite pour nous, celle pour qui l'on est prête à casser la tirelire pour se faire plaisir ! Fière de ma trouvaille je me rends directement aux cabines d’essayages, pressée de me transformer en princesse de conte de fée. Enfin en faisant abstraction de ces foutus spots qui balance sur moi cette lumière sans aucune pitié pour mon moral et qui font ressortir le moindre bourrelet de graisse.
J’enfile donc cette robe, et là, l’horreur. Ce n’est pas à une princesse que je ressemble, mais à un crapaud. Et même si mon chéri essaye de me réconforter en me faisant un bisou, je ne suis toujours pas transformée. L’histoire pourrait s’arrêter là, une fois remise sur son cintre et abandonnée au détour d’un rayon sans aucun regret. Mais c’était sans compter sur la gentille vendeuse qui s’approche de moi en me disant vous savez mademoiselle, ce genre de robe est plutôt réservé aux personnes filiformes.
Sous entend-t-elle que je suis grosse ! Mais alors pourquoi, madame la vendeuse, votre magasin vend-t-il ce modèle pour maigrichonne en talle 42/44. Parce qu’autour de moi, je n’en connais pas beaucoup des filiformes qui s’habille en 42/44 ! Ce jour là, je ne me suis jamais senti aussi humilié de toute ma vie. Je crois que j’ai enfin réalisé que je n’étais pas mince ! Sur le coup j’ai été profondément blessée par cette vendeuse. Mais aujourd’hui avec le recul, je pense qu’elle a été le déclic. Le petit truc qui a fait que je me suis réveillée le lendemain avec un corps qui ne me plaisait plus.
J’ai à présent l’espoir de pouvoir enfin mettre cette fameuse robe l’été prochain. Et surtout d’abandonner mes kilos plus que superflus une bonne fois pour toute
