Je suis Météo France tous les jours et je constate combien le temps est triste, froid et pluvieux. C'est le moment de faire de bons plats qui tiennent au corps, en voici un que je fais chaque année :

RECETTE RAGOUT DE PORC AUX CHATAIGNES

DANS SA COQUE DE POTIRON

pour 6 convives : 1 potiron de 30 à 35 centimètres de diamètre, 1,4 kg de palette de porc désossée coupée en morceaux, 300g de poitrine fumée, 400g de marrons au naturel, 3 carottes, 2 poireaux, 2 oignons, 2 branches de céleri, 2 gousses d'ail, 30 cl de vin blanc sec, 1 bouquet garni, 5 cl d'huile, sel fin, poivre moulu.
 

Mettre  le potiron à cuire entier au four 30 min th 5.

Sortir le potiron du four, le réserver au frais, puis enlever un couvercle assez large.

Evider le potiron sans entamer l'écorce.

Faire dorer les morceaux de porc dans l'huile. Les retirer, à leur place ajouter, les poireaux, carottes, céleri coupés en dés.

Au bout de 8 à 10 min, Rajouter la viande. Mélanger, saler, poivrer.

Verser le vin blanc, ajouter le bouquet garni et l'ail écrasé.

Porter à ébullition, écumer.

Laisser mijoter à couvert 45 min en remuant de temps en temps.

Ajouter alors la chair du potiron coupée en dés. Couvrir et laisser mijoter 30 min encore.

10 min avant la fin de la cuisson, ajouter les marrons.

Mettre la coque du potiron à chauffer à four très doux (th 3, 90°).

Remplir le potiron du ragoût et servir.

          Le Gwenn ha du de la Bretagne, littéralement Blanc et Noir, est un drapeau à la fois traditionnel et moderne, créé en 1923. C’est l’œuvre de Morvan Marchal, un jeune architecte autonomiste breton.

                   * Traditionnel parce que le nouveau drapeau reprend le blanc et le noir, les couleurs historiques des anciens drapeaux et oriflammes bretons ainsi que les mouchetures d’hermine qui représentent les Ducs de Bretagne. L’hermine étant au Duché de Bretagne ce qu’est la fleur de lys au royaume de France.

                   * Moderne par ses 9 bandes horizontales noires et blanches qui évoquent les pays ou évêchés de Bretagne.

            Les 4 bandes blanches pour la Basse Bretagne, Breiz Izel, (Léon, Trégor, Cornouailles,Vannetais)

            Les 5 bandes noires pour la Haute Bretagne, Breiz Uhel, (Dol, Rennes, Saint-Malo, Saint-Brieuc, Nantes).

            On trouve sur 3 lignes en haut et à gauche 11 mouchetures d’hermine qui représenteraient les Saints Bretons.

            Chez nous l’hermine est un symbole fort qui fait référence à une légende bretonne :

            Un jour d’hiver, lors d’une randonnée à cheval, notre Duchesse Anne de Bretagne, vit des chasseurs poursuivre la blanche hermine. Acculée devant une mare boueuse, l’animal fit face à la mort plutôt que de salir et souiller son noble pelage blanc. L’hermine fut sauvée par la Duchesse Anne juste à temps.

             C'est ainsi que l’hermine devint l’emblème de la Bretagne avec pour  devise :

« Plutôt la mort que la souillure »

            Notre Gwenn ha du fut interdit pendant 30 ans, il a fallu attendre 1960 pour qu’il soit enfin reconnu.

              Ma Bretagne, comme tant d’autres régions de France,  souffre de fermetures d’entreprises tant dans l’industrie que dans l’agro-industrie … C’est pourquoi les bretons ont retrouvé le bonnet rouge qui fut le symbole de la jacquerie paysanne au temps du Roi Soleil.

                1675, coiffés de bonnets rouges les bretons indignés ont protesté contre une mesure fiscale, sous forme de  papier timbré.  Colbert  assomme la Bretagne de taxes violant sans vergogne la règle du traité d’Union. Versailles enverra six mille hommes, dont trois cent cinquante mousquetaires accompagnés des redoutables gardes suisses.

                Les bretons insoumis seront pendus, ou envoyés aux galères. Les communes sont pillées, les clochers des églises décapités au canon. Ma fière Bretagne riche de son grand passé a su s’en remettre, mais voilà que l’histoire se répète : après Versailles voilà Paris ! Je suis triste …

« L'art de l'imposition consiste à plumer l'oie pour obtenir le   plus de plumes avec le moins de cris possible » (Colbert)

          L'année dernière en automne j'étais en France. Voici ma recette :

Citrons farcis pour ma table d’automne avec sa surprise à accrocher dans le sapin (étoile ou cœur en biscuit à la cannelle)

4 gros citrons + 3 petits-suisses +  1 grosse  boîte de miettes de crabe ou de surimi, ou de thon + 20 petites crevettes roses + romarin + Sel et poivre

          Décalottez les citrons, comme des oeufs à la coque, et
creusez-les délicatement pour retirer la chair. Veillez à laisser 0,5 cm sur les côtés.

          Réserver  la chair des fruits. Mixer  les petits-suisses avec les miettes de crabe, ajouter les crevettes et  arroser avec  le jus du citron mis en réserve.

          Salez et poivrez.

Remplissez les citrons évidés avec ce mélange et les chapeauter avec la calotte.

Posez deux petites crevettes sur chacun d'eux, piquer un petit brin de romarin sur le sommet du chapeau.

A servir dans un coquetier ou dans une verrine.

          Il m’arrive de penser à ces petites jeunes filles rencontrées en pleine brousse, elles sont sûrement mariées car cette photo date de 2006.

          Voici une pensée à méditer de Michelle Bachelet, ancienne Directrice exécutive d’Onu Femmes.:

« Aucune fille ne devrait être privée de son enfance, de son éducation, de sa santé, et de ses aspirations. Pourtant, aujourd’hui, des millions de filles, se marient avant leur majorité et ne peuvent donc pas exercer leurs droits ».

         Au Tchad, tout comme en France, l'âge légal pour se marier est pour les filles : 15 ans et pour les garçons : 18 ans.

           Chez les Peuls Wodaabe, les enfants sont promis dès la naissance car il existe un mythe fondateur du garçon et de la petite fille. Les femmes comme les hommes aiment se maquiller. Les femmes sont très coquettes, elles se tatouent les lèvres, les gencives, paumes de la main et pieds à l’indigo à l’aide d’épine d’acacia. Ce qui est fort douloureux.

            La jeune fille a le droit de vivre sa vie de célibataire jusqu'à ses dix-huit ans comme elle l’entend et elle aura l’occasion de choisir elle-même lors de la Gerewol, la fête de la Pluie celui pour qui battra son cœur.

           Les groupes nomades vivent sous des huttes rondes de branchages recouverts de paille, mais jamais sous une tente.     

          Poussés vers le sud dans les vingt dernières années de sécheresse qui ont détruit les herbages du nord, les éleveurs nomades Bororo et les éleveurs transhumants Peul et Arabe continuent à migrer, de manière saisonnière ou permanente, vers la zone des champs de pétrole et de l’oléoduc pour profiter des riches pâturages nourris par les rivières.

          Combien de temps encore pourront t’ils migrer en toute liberté ?

             Au cours d’une réunion du Lions Club un de nos amis tchadien, un ancien instituteur, proposa d’aller faire une œuvre chez les nomades transhumants, des Peuls éleveurs de chevaux.

           C’est ainsi que nous nous sommes rendus à Massaguet à l’est de N’Djaména, à environ 60 kilomètres. Il s’agissait de construire un puits, l’eau c’est la vie et finies pour eux les corvées d’eau.

          Ces Peuls sont éleveurs de chevaux. Le cheval Peul est un animal de prestige, de petite taille il est très nerveux. J’ai en mémoire un vol plané où j’ai eu si peur que je ne suis plus jamais remontée sur un cheval quel qu'il soit.

          Nous avons rencontrés les nomades en brousse, bu le lait de chamelle  dans la même calebasse. Les hommes sur des nattes recouvertes de tapis colorés et moi avec les femmes sur une autre natte

            Au fait j'ai fait semblant de boire pour ne pas leur faire d'affront. Je n'aime pas le lait pur de vache alors de chamelle ! Aux femmes bororos j'achetais ce lait uniquement pour mes petites gazelles que j'ai élevées au biberon.

            Je vais vous étonner en vous disant que le vouvoiement est prédominant, c’est surprenant à une époque où les gens chez nous sont à tu et à toi ! Les règles de savoir-vivre sont très importantes dans la bonne éducation peule où on ne doit pas, par exemple, manifester bruyamment, réclamer, se plaindre ou quémander. La hiérarchie est bien respectée, l’aîné étant reconnu et craint.

            Pour répondre à Franca la fête de la pluie a toujours lieu malgré les interdictions. Par contre certains nomades se sont sédentarisés entraînant une mésentente avec ceux qui continuent le nomadisme.

            Les Bororos ? Oui je les ai rencontrés à plusieurs reprises quand nous sommes allés dans le sud du pays, ou encore à une trentaine de kilomètres de N'Djaména au bord du fleuve où des amis louaient une petite cabane, le dimanche avec tout un groupe d’amis nous y allions pique-niquer. Chacun amenait son repas que nous partagions entre nous. Nous amenions toujours beaucoup trop aussi nous laissions sur place  nourriture et boissons qui seraient bien appréciés après notre départ.

             Nous apprécions ces dimanches au bord du fleuve, c'était très reposant. Certains jouaient aux boules, d’autres allaient se baigner, ou faire une balade à dos de dromadaire.

            Les nomades peuls bororos que l'on reconnaît à leur chapeau de paille pointu, avec leurs cheveux nattés venaient y faire boire leurs dromadaires, il y en avait des centaines. On pouvait faire un tour à dos de dromadaire.

           ( Photo Internet, un bororo maquillé pour la Fête des Pluies  -  Photo du profil aquarelle de notre ami Gérard Leclaire)

               Il y a quelques années  intriguée par des sons lointains qui duraient jusque tard dans la nuit et sur plusieurs jours m’empêchant de trouver le sommeil, j’interrogeais notre employé qui me répondit que j’entendais les bruits de la fête des bororos qui chantaient au son des tams-tams et de la flûte. Madame ces gens sont des hors la loi qui se marient la nuit pendant la saison des pluies malgré les interdictions du gouvernement.

              Curieuse je cherchais un peu plus loin … J’appris alors que me parvenaient les échos de la fête des pluies organisée par les nomades Bororos. Cette manifestation dure six jours et six nuits pour le grand rassemblement annuel de tous les nomades pasteurs pour célébrer la fête de la pluie, la "Gerewol".

              Les Bororos appelés aussi Foulbés, ou Wadabé, sont perpétuellement en déplacement dans les zones subsahariennes et sahélienne. C'est un peuple vivant hors de toute influence étrangère, aux croyances encore animistes qui survit à l’ancien matriarcat malgré l’islam.
              Leurs zébus aux longues cornes en forme de lyre sont leur seul bien, leur seule richesse. Ils vivent de troc.
              Les Bororos sont réputés pour leur beauté, le visage est ovale, le teint clair et les traits fins, le nez est mince et les dents blanches régulières.

              Cette fête nommée la Gerewol est très attendue des jeunes gens.

           A cette occasion chaque clan familial représenté par ses plus beaux danseurs, s’affronte dans un concours de beauté pour hommes. Le jury est constitué uniquement de filles de la tribu choisies parmi les plus belles.

          Les danseurs arborent des colliers de perles, de coquillages, d’amulettes, le tout devant faire un maximum de bruit. Sur le front ils se parent d' une plume d’autruche.

          Ils s’enduisent le visage de beurre de karité mélangé à de l’ocre. Les yeux doivent être écarquillés pour mieux faire ressortir le blanc de l’œil, les sourcils et les lèvres sont soulignés au charbon. Le nez pour l’allonger est dessiné d’un trait jaune.

          Ces rudes pasteurs parés d’un pagne de femme se doivent de féminiser leur beauté pour la danse de la séduction.

          Les femmes ne sont pas en reste et se font belles pour participer aux rites de la séduction car après la danse aura lieu les échanges amoureux. Elles sont pour cette occasion parées de leurs plus beaux atours, multipliant les bracelets à leurs poignets. qu'elles font cliqueter pour attirer l'attention. Les bijoux ont été bien astiqués dans de la boue et du sable.

          C’est après la danse qu’elles choisiront celui qui pour une nuit ou pour la vie partagera leur couche.

          Les femmes mariées font preuve de grande liberté de choix et il leur arrive de disparaître avec un beau danseur.

          Les Wodaabe (autre nom des Bororos) sont des monogames « successifs » avec nombreux divorces ou séparations. Le concubinage est interdit et rapidement scellé par un teegal « épousailles ». Chez les Wodaabes, la mariée reste avec son mari jusqu’à ce qu’elle soit enceinte, retournant alors chez sa mère, où elle reste pendant 3 à 4 ans. Elle donne naissance à l’enfant chez sa mère et devient alors une boofeydo ce qui signifie littéralement, « quelqu’un qui a fait une erreur ».

PS/ Ne pas confondre les Bororos du Tchad avec les Mbororos d'Amazonie !

Gweltaz, l’espoir déçu …

            Nous étions tous très fiers de toi quand, bon élève,  tu as été admis au  « Pôle Espoirs Handball, ligue de Bretagne ». Pas facile de rentrer dans cette structure officielle labellisée par le Ministère des Sports. 

            Les 10 heures d’entraînement hebdomadaire au Pôle, les entraînements en club, et les compétitions ne te faisaient pas peur puisque tu vivais ta passion. Toi qui nous disais depuis que tu étais tout petit :

« Je resterais toujours chez mes parents et ne me marierais jamais, comme ça je n'aurais pas de loyer à payer » ! 

Te voilà parti en internat à Rennes pour poursuivre tes études secondaires, et pratiquer ta passion  sportive de haut niveau tout en participant aux compétitions.

            Nous t’avons vu grandir à vue d’œil, moi je me sentais de plus en plus « petite mémé » ! Et voilà que le diagnostic  d’un drôle de nom est tombé : « maladie de Scheuermann »

            Sheuermann est une véritable pathologie de la croissance qui touche surtout les garçons au moment de l’adolescence. Alors finie cette vie dans laquelle tu t’épanouissais … Malgré que cette maladie soit bénigne tes parents soucieux de ta santé ont jugé utile de mettre fin à ces études éprouvantes, car cette maladie de croissance  mérite une attention toute particulière : le rachis se déformant peut laisser des séquelles à vie. Son origine, comme toutes les maladies de croissance, est inconnue. Malheureusement les grands longilignes, comme toi,  sont plus touchés que les autres.

          Cette année tu as repris tes études au Lycée le Dantec à Lannion mais comme les douleurs ont disparues et que les signes radiologiques se sont stabilisés tu as pu reprendre le hand en moins intensif et te voilà joueur dans le club de Trégor HB Guingamp  – de 17 ans excellence.

            Riche de l’enseignement que tu as reçu à Rennes Gweltaz tu es le meilleur sur le terrain, et tes adversaires te craignent.

             J’ai vu et admiré tes prestations à Guingamp, tes sauts sont de plus en plus haut, tes longues jambes te font courir de plus en plus vite, tu tires de plus en plus fort …bravo ! Toi mon « beau gosse » tu es encore plus beau sur le terrain, normal que les filles soient toutes folles de toi !

            Nous sommes décidément très fiers de toi car tu as su rebondir sans jamais te plaindre, en vrai sportif ! Ta passion pour le hand tu la partages avec ton petit frère, tu sais lui dispenser les bons conseils même si un jour nous t’avons vu, alors que tu avais été désigné arbitre, lui mettre un carton rouge ! Neven a dit tout simplement :  " Normal, je l'avais mérité ". J'aime vous voir tous les deux aussi complices.

           16 ans déjà depuis le 12 octobre et te voilà rendu  aux portes de tes ambitions, prêt à conquérir la vie avec conviction.

J O Y E U X    A N N I V E R S A I R E   G W E L T A Z  !

Nous t’aimons très fort …

Papy et Mamie !

À bientôt,