Ca y est, j'ai fait ma première sortie en groupe, avec des coureurs meilleurs que moi (en même temps, il n'y a pas de mal !!!).
Je suis arrivée sur le lieu de RDV un peu stressée car je ne connaissais personne et que j'avais peur d'être un gros handicap.
Finalement, nous ne sommes que trois David (l'organisateur), Kevin et moi... ils me posent toutes sortes de questions pour évaluer mon niveau et semblent rassurés quand je leur dis courir au-dessus des 9 km/h (en moyenne 9,5 avec parfois du 10, jamais plus). Eux sont un groupe majoritairement masculin, courant minimum 12 km/h, et max 15.
On s'en va sur le lieu de départ qui est situé pas très loin. Pour y aller, on a une bonne cinquantaine de marche à descendre (il faudra les remonter après la course). Il fait super sombre, heureusement j'ai ma lampe frontale.
Arrivés en bas des marches, quelques étirements et c'est parti. David mène la marche. Il me prodigue des conseils sur la nature du terrain (chemin de terre en bord d'eau = attention racine, glissade...). On traverse un pont, le sol est déjà mieux. On a même pas fait 1 km qu'on attaque une côté (qui pour eux n'en est pas une !! pourtant je vous jure qu'elle grimpe !). Mais ça va, c'est en début de course, je suis la cadence et c'est vrai que finalement elle passe toute seule.
On rattrape une petite route où il y a quelque nid de poule mais ça va. Je suis bien le mouvement alors qu'ils sont partis beaucoup plus vite que mon rythme habituel. Je suis un peu derrière alors j'allonge un peu la foulée, sans difficultés Ma respiration est bien calée. J'apprécie vraiment la course.
On attaque alors une grande, très grande descente ! Mais comme l'a si bien fait remarqué David, qui dit descente à l'allée, dit côte au retour. Et là, ça a commencé à me stresser...
Une fois en bas, on réintégre les chemins : cailloux glissants, racines, trous... ils me disent d'être prudente surtout. Ma lampe frontale éclaire pas grand chose finalement. Je la tiens d'ailleurs à la main car elle arrêtait pas de tomber. On traverse un pont, deux ponts et là on arrive dans la boue ! Heureusement, il me conseille de me mettre sur le côté pour ne pas glisser ! L'habitude fait qu'ils vont vite, moi ça me perturbe un peu ce terrain inconnu, non visible, et semé d'embuche !!!
Une fois sorti de ce bourbier, on rattrape un chemin de terre et j'essaie de les rattraper. La moitié du chemin sera fait une fois au bout de la route... qui ne vient jamais. Je pense à autre chose, je me motive.... et c'est bon on arrive au bout !
Je vois bien qu'il ralentisse leur allure pour moi alors j'essaie de donner pas mal, et je commence à me sentir un peu mal (ça ne fait que 3 km pourtant !). J'ai pas pris le temps de manger un truc avant de partir, et je le sens.
Retour. Je suis la cadence qui n'est pas la mienne. Je me tiens même à leur côté. Ils sont contents on a fait les 3 km en 17 min, donc les "6 en 34 normalement". Ca me met un peu la pression car je sais déjà qu'il va y avoir cette côte au retour.... on retraverse le bourbier, les ponts... et là je commence à avoir un noeud à l'estomac.
C'est con je sais, mais ça me stressait cette côte !
David me donne des conseils pour bien la prendre, petits rebondissement sur la pointe du pied, y aller tranquillement, bien respirer, mettre les bras le long du corps si besoin. Ok ok. Je respire, je respire, mon dieu, je me sens mal. J'ai l'estomac qui se soulève, je crois que je vais vomir... je m'arrête... j'ai des hauts le coeur. Je me sens super honteuse pour le coup ! Ca m'étais arrivée pour le 5 km de Poitiers. je l'avais couru en 30 min et ma foi, mon corps avait eu du mal à suivre....
David vient me voir, ça va mieux. Il semble désolé, déçu ??? va savoir.... mais bon je repars direct, ça va mieux c'est passé. j'aurais dû apporter du sucre, ou manger un truc sucré avant de venir... je manque de peps car la course me semble intense, je sais que je ne cours pas ainsi d'habitude. Il m'a encouragé jusqu'en haut, après ils sont repartis un peu devant pendant que je récupérais : longues foulées, on se détend ! Ensuite la longue descente : là c'est le moment de bien récupérer. Quand je mets des coups d'accélérations pour les coller d'un peu plus près je sens mon estomac qui se soulève de nouveau. Il va être temps qu'on arrive car je tiendrais plus longtemps. On traverse le dernier pont puis ils sont engloutis dans les bois. Ca monte, le terrain est pas tip top, j'accélère pour pas les perdre, je sais qu'il reste 300 m à peine. Enfin l'arrivée. Je m'arrête un peu avant, déjà terrassée par un nouveau haut-le-coeur.
Bref vous aurez compris que j'ai pas été au meilleur de ma forme, effectivement j'aurais dû manger avant d'y aller (je vous rassure j'ai pas vomi). Mais ça m'a permi de donner plus que ce que je donne d'habitude. On a fait les 6 km en un peu plus de 36 min (foutue côte !). 10km/h en moyenne pour eux. Moi je pense moins quand même... mais bon c'est pas le plus important.
J'y retournerais ! ça c'est sûr ! car non seulement ça va me permettre de pouvoir courir même en hiver, mais c'est une réelle source de motivation, qui peut en plus m'aider à progresser ! Et puis, ça fait également de nouvelles rencontres !