Je m’appelle Sandrine, j'ai 41 ans et j'ai envie d'oser autre chose que des tenues camoufflages. Est-ce trop tard ?
Mais surtout, je m'appelle Sandrine, j'ai 41 ans et je suis la maman de la plus adorable enfant du monde. Elle a 11 ans et, hélas, souffre déjà d'un surpoids qui commence à être important.
Elle est rejetée et redoute cet été l'épreuve du maillot de bain... si petite...
Par amour pour elle, parce que j'en crève de la voir aussi mal à cause de l'intolérance des autres (et je ne parle pas forcément des enfants !) je suis prête à la soutenir pour qu'elle grandisse sans prendre davantage de poids, sans régime, mais avec une bonne alimentation gourmande, plus équilibrée qu'aujourd'hui et pas mal de bougeotte.
Et pour elle, est-ce trop tôt ?
Si ma charmante petite pèse trop lourd pour son petit corps, j'y suis certainement pour quelque chose, même si chez nous, les repas sont plutôt équilibrés. Je ne lui ai jamais refusé de fast food, de bonbons, gâteaux industriels et crêpes au chocolat;
Mais à bien y regarder, je ne peux pas mettre sur ma conscience, tout le poids de ses kilos. Entre son père qui ne veut jamais la faire bouger, les grands-parents qui font des allusions désagréables sur ses rondeurs en lui donnant un plat énorme de frites, les amies qui l'obligent à finir son assiette quand j'ai le dos tourné, les voisines qui lui disent qu'elle est grasse en lui offrant des bonbons et les camarades d'école qui ne tarissent pas de méchanceté sur ses rondeurs, la pauvrette a bien du mal à trouver sa place au milieu de cette foule intolérante qui pourtant confortent sa prise de poids.
Sans doute n'ai-je pas réagi assez vite car mon amour inconditionnel pour elle n'a jamais vu sa prise de poids comme un frein à sa beauté et surtout son bien être, mais la semaine dernière, face à ses aveux, j'ai ressenti un grand moment de solitude... Solitude dans laquelle elle doit vivre depuis bien longtemps déjà.
Nous avons beaucoup parlé. Nous le faisons souvent sur d'autres sujets. Je n'ai pas rendu celui-ci moins important.
Je lui ai expliqué qu'elle ne devait pas faire de régime, car elle était trop jeune, que ça pouvait arrêter sa croissance et que la frustration n'était pas plus agréable que les moqueries des autres.
Je lui ai parlé de l'importance de continuer d'aimer manger, mais que si elle prenait du poids c'est parce qu'elle mangeait plus d'énergie que ce qu'elle en dépensait.
Ma jolie princesse, motivée à l'idée de continuer de grandir sans prendre de poids a acquiessé pour une alimentation gourmande mais sans excès et surtout s'amuser beaucoup à l'extérieur. Pas de compétition, pas de sport obligatoire, mais s'amuser avec ses activités préférées.
J'ai mis son père à contribution en soulevant la souffrance de sa fille en lui demandant de l'aider aussi.
Nous en sommes donc au 3ème jour... Ce blog parlera du parcours de ma petite et indirectement du mien puisque, par amour pour elle, je n'ai d'autre choix que de la suivre dans son combat.
Louloute est rentrée du collège. Elle avait les yeux qui brillaient car elle a eu en français 2 notes : 20/20 et a gagné le premier prix d'une affiche que les élèves devaient faire en anglais.
C'est toujours pour moi l'occasion de lui montrer à quel point je suis fière d'elle et de mettre en avant ses nombreuses qualités, reléguant ainsi, au second plan, ses problèmes de poids.
Je n'y fais d'ailleurs jamais allusion. Je n'en parle que si elle me lance sur le sujet.
Je lui prépare un goûter gourmand (céréales fitness complètes au chocolat avec du lait, un morceau de saint nectaire, un liégeois aux fruits et un verre de jus d'orange). Ca peut paraître beaucoup, mais par rapport à ce qu'elle mange habituellement, c'est déjà une réduction alimentaire.
Comme chaque jour, elle a envie de continuer de manger sans faim. Comme elle a gagné un (tout petit) paquet de bonbons à son concours, je lui dis de se faire plaisir !
Je dois rester souple, nous trouver de nouvelles habitudes.
A cette heure-ci, elle est à la musique. Et moi, je prépare notre soupe du soir... J'adore manger beaucoup (trop) pour le dîner, mais je me dois d'être une mère avenante et oublier pour moi tout ce qui peut lui rendre l'assiette difficile.
Louloute a fait un petit quart d'heure de vélo avec son père ce soir. Je pensais qu'elle était fatiguée, mais en fait non, c'est lui qui voulait absolument faire du terrain et pas de la route...
Ca m'énerve, il ne fait aucun effort. Le but n'est pas de la dégoûter, mais de l'emmener là où elle aura envie de bouger.
Idem le soir... Il s'est fait des pommes de terre sautées sous un flot de fromage, alors j'avais l'air maligne avec ma soupe maison.
D'ailleurs ça a été dur pour elle ce soir et pour ne pas la frustrer j'ai accepté qu'elle mange 4 ou 5 chips, sans faire de réflexion.
Il va falloir que je (re)parle avec son père sérieusement.