Comme chacun le sait, la probabilité d'être atteint de cancer au moins une fois dans sa vie a connu une augmentation rapide depuis une cinquantaine d'années.
Actuellement, vous avez un peu plus d'une « chance » sur trois que ça vous arrive dans cette vie-ci et votre « chance » sera d'une sur deux d'ici quelques années.
Il y a même quelques « chanceux » qui l'attrapent plus d'une fois...
Mais quelles que soient les causes de cette augmentation - vieillissement de la population, pollution, alimentation, obésité, sédentarité, stress chronique ou conflits intérieurs, il est intéressant d'avoir à sa disposition quelques moyens simples d'affronter cet éventuel défi.
Il y a quelques semaines, des amis médecins ont porté à mon attention des recherches récentes (et un peu moins récentes) qui mettent continuellement en lumière les mêmes observations :
les gens qui sont physiquement actifs, que ce soit avant ou après un diagnostic de cancer, ont beaucoup plus de chance de rester vivants que ceux qui ne bougent pas.
Les chiffres mis en lumière dans une étude sur les femmes atteintes de cancer du sein sont particulièrement spectaculaires : celles qui arrêtaient de faire de l'exercice après leur diagnostic multipliaient par quatre leur risque de mourir et celles qui en faisaient un peu plus diminuaient leur risque de 50 %.
Autrement dit, on comptait une femme active qui mourait pour huit femmes inactives. Si on annonçait qu'un médicament avait ce taux d'efficacité, me disait cet ami médecin, on parlerait d'une découverte marquant un tournant dans l'histoire de la lutte au cancer.
Avez-vous lu une manchette qui en parlait? Pas moi. Si c'était une pilule, je vous garantis que la nouvelle aurait fait le tour du monde et qu'on la vendrait à prix d'or (la vie n'a pas de prix, n'est-ce pas?).
Les hommes ne sont pas en reste, non plus, avec le cancer de la prostate.
Dans une recherche effectuée auprès d'hommes présentant un début de cancer de la prostate, ceux qui avaient modifié leur mode de vie (alimentation, stress et exercice) étaient
presque 6 fois moins à risque de se faire enlever ou traiter le précieux organe que ceux qui suivaient le protocole habituel « d'attente attentive ». Pas mal du tout...
Et qu'est-ce que signifie « être physiquement actif »? De deux à trois heures par semaine de marche rapide (autour de 6 km/h), soit juste assez pour avoir chaud, mais sans être à bout de souffle.
D'après moi, c'est à la portée de toute personne sans handicap majeur.
Et probablement que la plupart des gens incapables de marcher à cette vitesse peuvent encore marcher. Un petit peu vaut beaucoup mieux que rien du tout.
Des résultats similaires existent pour le cancer du côlon et il n'y a pas un grand risque à parier qu'ils existeraient pour beaucoup d'autres formes de cancers si on se donnait la peine de mesurer l'effet de l'exercice sur l'évolution de la maladie.
Évidemment, vous n'avez pas besoin d'attendre le diagnostic de cancer pour bouger un peu plus. Si les humains ont des jambes, il est probable qu'elles nous permettent de faire davantage que les allers-retours entre le lit, la table, la voiture et le bureau.
Références
> Influence of pre- and postdiagnosis physical activity on mortality in breast cancer survivors: the health, eating, activity, and lifestyle study. J Clin Oncol. 2008 Aug 20;26(24):3958-64.
> Clinical events in prostate cancer lifestyle trial: results from two years of follow-up. Urology. 2008 Dec;72(6):1319-23. Epub 2008 Jul 7.