Je me félicite d’avoir tondu hier en fin d’après-midi même si j’ai dû éliminer les petites pâquerettes et les fleurs de pissenlit qui avaient repoussé parmi les petits champignons car aujourd’hui le temps est menaçant. A chaque fois que je tonds je ne peux m’empêcher de penser à notre amie Titi Sardine qui traque les pissenlits dans sa pelouse moi qui aime les voir fleurir …

            Ma promenade d’aujourd’hui sera pour Tourony comme hier car j’aime admirer le château de Coastaerès. Ce château date de 1892 il est né grâce à un ingénieur polonais très connu dans l’industrie française. Son caprice de riche : acheter une île en Bretagne qu’il acheta à la famille Le Brozec, des perrosiens, pour la somme ridicule de 0,25 francs le m2. Ils y cultivaient des pommes de terre et faisait sécher du lichen et du poisson. Le nom de l’île vient de « vieille sècherie ».  Costaérès qui vient de coz-seherez (kozh-sec'herezh en breton moderne)

            Cette vente  fit grand bruit chez les gens du pays qui suivirent avec passion la construction féodale.

            Il occupa le château en 1895 avec sa fille Sofia et l’institutrice Clémentine. Pour écarter les visiteurs indésirables par la suite un mur de pierre et une maison de gardien se sont avérés nécessaires. Il fit planter 30.000 plants d’arbres et arbustes pour contrer la violence des vents.

            Devenue héritière sa fille agrandit encore pour le grand défilé des locataires célèbres du monde politique et littéraire qui y venaient.

            C’est dans ce château que fut écrit le roman célèbre : Quo Vadis ?

Lu dans Wikipédia : "Ce roman  dépeint les persécutions que les chrétiens ont subies sous Néron au Ier siècle en racontant l'histoire des amours d'un patricien, Marcus Vinicius, et d'une jeune femme chrétienne, Callina, surnommée Lygie. Le titre évoque la question qu'aurait posée Saint-Pierre fuyant Rome et rencontrant Jésus-Christ portant sa croix : « Quo vadis, Domine ? » (« Où vas-tu, Seigneur ? »).

Quo vadis ? vaudra à Sienkiewicz de recevoir en 1905 le prix Nobel de littérature.

            Actuellement le château est la propriété de Dieter Hallervorden, comédien allemand."

            Il m’est arrivé d’aller livrer des fleurs au château et je devais attendre que la marée soit basse pour pouvoir y accéder parmi les rochers, faute de ne pas avoir de bateau !

(Devinez-vous la cabane tout en haut du pin ?"

            C’est l’été indien aujourd’hui encore il fait trop beau pour travailler au jardin. J'irai arroser les plantes que j'ai replantées il y a quelques jours dès qu'elles seront à l'ombre.

            Après avoir fait mes courses au Magasin U, j’ai laissé ma voiture sur le parking.

            Mes pas comme bien souvent m’ont conduit à Tourony. Grand soleil,  je l’évitais en marchant à l’ombre des sentiers bordés de muriers et de pruneliers en fruits.

             J’ai longé la côte pour admirer la mer et ses rochers, photographié le château de Coastaérès perché sur son îlot rose. La vue est magnifique, mon dieu que c’est beau !

            Puis je suis revenue par l’étang, pas de cygne, mais des goëlands et des bernaches, ces dernières sont signe d'hiver froid, très froid …

           La petite maison de pêcheur de Patrick Poivre d’Arvor est toujours là bien ancrée depuis la Révolution où des pêcheurs l'avaient construite. Patrick vient s’y ressourcer et écrire dans sa cabane perchée dans un pin à 12 mètres de hauteur.

            C’est un  breton de par son père, sa mère est nantaise et lui-même est né à Reims. Jeune il a passé toutes ses vacances en Bretagne.

             Pendant 21 ans il a été présentateur du journal télévisé de TF1, puis en 2008 il a été contraint de quitter le journal à notre grand regret.  

            Sa petite maison qu’il aime tant, il l’a appelée :

« Crech Maneger Noz »

            "Crech", parce qu'elle est située sur un chaos de rochers roses.

            "Maneger Noz"  parce que cela évoque "le lutin qui brouille le crin des chevaux la nuit".

            Mon grand regret, vis à vis de Patrick Poivre d'Arvor,  a été de ne pas  lui avoir vendu un sapin de Noël étant en rupture de stock ! C’était en quelle année déjà ? Je ne sais plus, mais c’est vieux car il n’était pas question d’affectation en Afrique à ce moment-là …

         (Photo Internet, Tégor.fr)

         Je vous ai fait visiter un peu de ma Bretagne, côté mer et vous avez aimé pour mon plus grand bonheur. Savez-vous qu'au  monde la couleur rose du granit de la côte n’a pas d’égale.

         Quand le soleil est là c’est une splendeur, il magnifie le bleu de la mer et le rose des roches.

         Tous les rochers de la Côte de granit rose sont vieux de 300 millions d’années. A cette époque une gigantesque bulle de magma est remontée sous l’écorce terrestre, au fur et à mesure des cristaux granitique ont pris naissance, ils sont constitués de quartz, feldspath et mica de couleur et d’aspects différents.

          Ici à Trégastel, Ploumanac’h et Perros-Guirec, comme à l'Ile de Bréhat  c’est le feldspath rose qui domine.  Les sublimes formations de granit sont souvent insolites, voir  troublantes.

         A  « Ile Grande » chère à notre amie Malone le granit est de couleur gris-bleu à gris-blanc.

         C’est le vent et les marées qui se sont unies pour sculpter ces rochers à moins que ce ne soit un géant venu, au pays des korrigans, dont ne sait où,  ?  ... Le plus troublant des rochers est pour moi celui de «  La Roche Tremblante ». Il se trouve près de « la Poudrière ». On peut le faire bouger à la main il restera toujours en équilibre. L’avez-vous vu trembler ?

         J’aime particulièrement me balader dans la  lande bretonne, au printemps,  quand les ajoncs et la bruyère sont en fleurs, et je vais être très vilaine, quand les touristes ne sont pas là.

         De mes promenades je vous ai ramené un bon bol d’air iodé. Souffle du vent, clapotis des vagues les entendez-vous ?

(Photo plage de Trestraou à Perros-Guirec, prise depuis « la Roseraie »)

            Alors que nous revenions de faire un beau voyage en Guadeloupe, longeant la côte bretonne je dis à mon époux :

« Regarde comme c’est beau, nous n’avons rien à envier aux Caraïbes, ici pas de cyclones et d’alertes rouges, pas d’insectes piqueurs, pas de chaleur humide ! »

            Il est vrai que ce jour-là il faisait très beau en Bretagne et le soleil ravivait la couleur rose des rochers se mirant dans une mer d’un bleu soutenu.

            Serai-je prétentieuse ? Je ne pense pas la France est  belle et riche en diversités avec toutes ses régions qui nous offre leurs différences.

            Serai-je chauvine ? Oui, sûrement ! Et vous mes amies vous devez l'être aussi pour votre région ?

         Trégastel est un site touristique très prisé pour ses côtes très découpées et parsemées d’îlots peuplés de chaos granitique, de baies, de criques et plages de sable fin.

         Sur la plage bien abritée de Coz Pors les rochers comme le « Dé »  sont accessibles à pied à marée basse. En regardant « Le Dé » ce gros cube de granit rose on se demande comment il peut si bien tenir son équilibre …

         Charmés par la beauté étrange du site certains touristes ne prennent pas toujours en compte les marées. Gare à ceux qui se font piéger par la montée des eaux. Nos braves pompiers n’ont plus qu’à aller les « cueillir » avec leur zodiac. On peut dire qu’ils n’ont guère chômé cet été pour diverses et nombreuses interventions … Nous pouvons admirer ces passionnés !

         (Regardez à droite sur la photo des imprudents qui ne faisaient plus les fanfarons, ils criaient à leurs copains restés sur le plancher des vaches "Vite, prévenez les parents" ...) Ils étaient 8 ou 9, dont deux petits cascadeurs !

            Cet après-midi, Mireille et moi avions programmé d’aller cueillir des mûres avec sa maman qui est en fauteuil roulant. C’était une bonne occasion pour la sortir du centre Alzheimer et lui faire prendre un bon bol d’air dans la campagne environnante.

            Il faisait beau ce matin jusqu'au moment où alors que nous déjeunions la pluie est arrivée bien drue annulant à notre grand regret notre balade en plein air.

            J’angoissais à l’idée de revoir la maman de Mireille que j’avais connue dynamique et que j’allais retrouver en fauteuil roulant, l'esprit ailleurs. Mon amie m’avait donné quelques conseils et mes craintes se sont envolées quand j’ai vu Yvonne, que j’ai bien reconnue.

            Nous avons parlé avec les autres résidents leur avons offert des chocolats et des petits gâteaux,  mis nos fleurs dans les vases, puis on a emmené la maman dans la bibliothèque car elle lisait beaucoup avant cette sale maladie.

            Yvonne a regardé sans intérêt les revues que nous lui présentions, mais elle voulait voir les livres rien que pour les caresser.

           Inlassablement elle prenait le bas de sa robe, passait une main dessus comme pour la repasser. Son regard qui se perdait par moment reprenait le dessus l’éclair d’un instant, nous étions heureuses qu’elle nous reconnaisse ne serait ce qu'un bref instant.

            Mireille me montra la chambre de sa maman. Yvonne a voulu sa peluche. Nous avons regardé l'album photos, puis j'ai pris en photo Mireille et sa maman.

           Comme nous devions redescendre, Mireille me demanda de remettre la peluche sur le lit car elle me dit avec toi elle voudra bien la donner. Eh bein, non !   Elle m'a dit un "pas toi" impératif ! Ce sont les deux seuls mots que j'ai compris tout le temps que nous avons "conversé" toutes les trois. 

            L’heure passant il nous fallait repartir alors nous redescendons dans le séjour où nous retrouvons les résidents. Parmi eux un homme grand se tenant bien droit nous regardait tristement.

            Mireille me dit :  « tu sais c’est lui l’ancien médecin. Il était conscient de son état il y a encore six mois.  Quelle tristesse » !

            Une dame que je pensais être une visiteuse parce que bien habillée et parlant bien me dit tout à trac : « Vous êtes une belle femme, Madame ». ? Je la remerciais. Et puis elle se met à divaguer et me dit : « moi je descends gratter puis je reviens et je casse le carreau pour passer et ils ne me disent rien ». A ce moment-là j’ai compris qui était vraiment cette femme.        L'ancien médecin s'est mis à nous applaudir alors que nous repartions le coeur léger promettant de revenir bientôt les voir.

            Revenues chez Mireille, mon amie dit à son mari : « tu sais Suzanne, la lesbienne, elle a dit à Nicole qu’elle était une belle femme ».

           ? ? ?   ! ! !

            Estomaquée par cette révélation, j'ai regardé mon amie et alors là nous voilà parties toutes les deux d’un sacré fou rire  comme on sait si bien faire … Ce fou rire d'un coup d'un seul a chassé les tensions que nous cachions en nous.

            Il n'y avait plus de tristesse mais du bonheur et surtout le sentiment d'avoir mis un peu de soleil dans ce centre qui fait peur !

          Je garderai longtemps le souvenir de mon amie si câline avec sa Maman. C'est cette image que je veux garder parce que  tendre et belle.

  Facile à reconnaitre celui-là :

"La Sorcière"

avec son nez crochu ...

à moins que vous n'y voyez autre chose ?

           (Photo Internet Agence de Voyage Bretagne) 

           Voyant que Romarin n’arrivait pas à voir  la bouteille, j’ai cherché sur Internet une meilleure photo que celle que j’avais faite et je suis tombée sur ce site de location en Bretagne.

            C’est ainsi que j’ai découvert ce rocher  que je n’avais jamais vu, aussi je me demande où il peut bien être ! 

             Comme il y en a plein d’autres je vous les mettrais sur mon prochain blog car je ne les connais pas tous.

            Ce sera un nouveau but de promenade à leur recherche avec Mireille.

            Sylvie ce rocher porte le nom de ton pseudo, comment le trouves-tu ? Je suis contente de ma trouvaille et cela grâce à mon Beau Romarin !

          Photo Internet, trouvée sur le site  

   "Location vacances Bretagne"

          Pour ne pas fatiguer ta vue, Beau Romarin, j’ai trouvé sur Internet ce gros plan de la bouteille que tu ne voyais pas sur ma photo. Il est vrai que je n'ai qu'un tout petit appareil qui n'a rien de sophistiqué.

            Est-ce que tu la vois cette fois sans avoir recours à tes lunettes ? C'est vrai que ce n'est pas toujours  évident de reconnaître tous ces rochers vieux de 300 millions d'années que le temps a sculpté étonnament ...

          Certaines amies ont vu un oiseau, cela pourrait l'être. Maintenant qu'elles l'ont dit, moi aussi je vois je dirais un canard ou un pélican ! En tout cas oiseau est plus poétique que la bouteille !

         Pour atteindre le chemin des douaniers à partir du port de Ploumanac’h nous passons devant la maison de pêcheur achetée pour ses parents par Thierry Le Luron alors qu’il était devenu célèbre. Il aurait voulu une plus belle maison mais son père voulait celle-là et pas une autre à cause de la vue imprenable sur le port, et du chemin des douaniers tout proche qui amène vers des sites qui sont de toute beauté. Par la suite Thierry n'écoutant que son bon coeur a fait agrandir la maison par l'arrière. (photo profil).

          Et puis Thierry nous a quitté à la fleur de l’âge, son père l’a suivi quelques temps après, et ensuite la maman s’est laissée mourir de chagrin. Thierry était son fils chéri qui n’appartenait qu’à elle.

         Alors la maison est en vente. Des fans ont emporté la porte de la boîte aux lettres qui n'a pas été remplacée ...

         Tous les trois reposent au cimetière de  La Clarté dans le caveau familial. La tombe est toujours ornée de fleurs blanches, car Thierry les aimait beaucoup. C'est devenu un lieu de culte.

         Je me souviens de ce 19 novembre 1986, jour de l’inhumation de Thierry.

        La tempête faisant rage mon employée et moi, à la descente de la voiture, tenions tout contre nous nos fleurs pour les protéger du vent qui soufflait en rafales.

        C'est alors que venues déposer nos gerbes nous nous sommes retrouvées enfermées sous le porche et avons attendu dans le recueillement et le froid la fin de la cérémonie.

         Les parents avaient demandé à ce que la jolie petite chapelle de la Clarté soit fermée à cause des journalistes qui voulaient prendre des photos.

         La famille voulait garder pour elle cet instant douloureux loin des flash. Alors les journalistes ont menacé :

" Si vous ne nous ouvrez pas

nous diront de quoi est mort votre fils".

Les parents tout à leur douleur n'ont pas fait ouvrir.

         Je ne connaissais pas Thierry personnellement  mais plutôt ses parents qui étaient clients du magasin. Le papa était très grand, il avait pris sa retraite en Bretagne après avoir été maître d'hôtel dans un grand restaurant parisien. Je connaissais mieux la maman qui se confiait à moi lorsqu'elle venait choisir les fleurs pour la tombe.

          J'ai été très marquée, même très choquée par l'attitude des journalistes et quand je revois Thierry à la télévision je ne peux m'empêcher de penser avec beaucoup d'amertume à ce moment-là !