Pour atteindre le chemin des douaniers à partir du port de Ploumanac’h nous passons devant la maison de pêcheur achetée pour ses parents par Thierry Le Luron alors qu’il était devenu célèbre. Il aurait voulu une plus belle maison mais son père voulait celle-là et pas une autre à cause de la vue imprenable sur le port, et du chemin des douaniers tout proche qui amène vers des sites qui sont de toute beauté. Par la suite Thierry n'écoutant que son bon coeur a fait agrandir la maison par l'arrière. (photo profil).

          Et puis Thierry nous a quitté à la fleur de l’âge, son père l’a suivi quelques temps après, et ensuite la maman s’est laissée mourir de chagrin. Thierry était son fils chéri qui n’appartenait qu’à elle.

         Alors la maison est en vente. Des fans ont emporté la porte de la boîte aux lettres qui n'a pas été remplacée ...

         Tous les trois reposent au cimetière de  La Clarté dans le caveau familial. La tombe est toujours ornée de fleurs blanches, car Thierry les aimait beaucoup. C'est devenu un lieu de culte.

         Je me souviens de ce 19 novembre 1986, jour de l’inhumation de Thierry.

        La tempête faisant rage mon employée et moi, à la descente de la voiture, tenions tout contre nous nos fleurs pour les protéger du vent qui soufflait en rafales.

        C'est alors que venues déposer nos gerbes nous nous sommes retrouvées enfermées sous le porche et avons attendu dans le recueillement et le froid la fin de la cérémonie.

         Les parents avaient demandé à ce que la jolie petite chapelle de la Clarté soit fermée à cause des journalistes qui voulaient prendre des photos.

         La famille voulait garder pour elle cet instant douloureux loin des flash. Alors les journalistes ont menacé :

" Si vous ne nous ouvrez pas

nous diront de quoi est mort votre fils".

Les parents tout à leur douleur n'ont pas fait ouvrir.

         Je ne connaissais pas Thierry personnellement  mais plutôt ses parents qui étaient clients du magasin. Le papa était très grand, il avait pris sa retraite en Bretagne après avoir été maître d'hôtel dans un grand restaurant parisien. Je connaissais mieux la maman qui se confiait à moi lorsqu'elle venait choisir les fleurs pour la tombe.

          J'ai été très marquée, même très choquée par l'attitude des journalistes et quand je revois Thierry à la télévision je ne peux m'empêcher de penser avec beaucoup d'amertume à ce moment-là !