Je crois que tous les parents connaissent le tunnuel de 18h/20h30. Ces 2h30 de quasi torture où l'on est heureux de retrouver sa marmaille mais où l'on est fatigué par sa journée de travail. Ces 2h30 où les enfants sont eux aussi fatigués de leur journée (surtout quand ils refusent de faire la sieste l'après-midi) et où ils sont aussi adorachiants que fatichiants.

Mais chez moi il y a un autre moment un peu périeu dans la journée : la préparation du matin. Ca commence entre 5 heures (quand les loulous ont décidé d'être relou de bonne heure et de bonne humeur - comme hier et aujourd'hui) et 6h45 (ou 7h20 les mercredis) et ça se termine une fois que les fauves enfants sont déposés à la crèche vers 8h (9h30 les mercredis). Pendant ce créneau horaire il y a bien sûr le changement de couche (qui une fois de plus avait fuit ce matin...), le lavage, l'habillage qui  se fait plus où moins dans le calme selon si l'homme est présent pour m'aider ou si l'un des loulous a eu la bonne idée de dormir un peu plus ou s'ils ont décidé d'en faire qu'à leur tête (comme ce matin). Il y a ensuite les 2 minutes 30 où vous auriez besoin de 10 paires de bras pour préparer les biberons, consoler les enfants qui hurle de faim (à croire qu'on les a pas nourri depuis 3 jours), trouver deux bavoirs, installer les cousins sur le canapé, installer les enfants et se préparer son propre petit déjeuner. Parce que oui depuis mi-janvier les enfants boivent seuls leur biberon mais attention il ne faut pas que je sorte de leur champ de vision!

Après une petite accalmie l'agitation reviens à coup de cracottes machouillées et écrasées contre les vitres, le sol, les meubles, de vidage du meuble de l'entrée et de protestation pour ne pas mettre son blouson, ses chaussures et son bonnet.

Et enfin vient le moment de la délivrance, moment où l'on abandonne ses enfants pour une durée de 10heures. Mais cette délivrance se mérite, alors il faut en ch*er un peu pour parcourir la distance parking-crèche / section-des-enfants (je vous rappelle les 7 portes à franchir dont une avec digicode?). Tant que j'étais à 50% c'était facile, j'y allais en poussette, il fallait juste que je joue au tétris avec les deux premières portes et que j'accepte de laisser seul un de mes loulous dans le grand hall le temps de déposer le premier. Puis avec la reprise à 80% il a fallut que j'use de stratagème. J'ai commencé par mettre Lucas dans le porte-bébé et porté Mathéo d'un bras en le calant sur ma hanche. Puis mi-janvier (qu'est ce qu'ils ont progrssé à ce moment là) ils se sont mis à marcher, et là j'ai fait la recontre de Madame-je-suis-trop-bien-pour-aider-une-maman-dans-le-besoin. Madame-je-suis-trop-bien-pour-aider-une-maman-dans-le-besoin est une employée de la crèche, elle ne s'occupe pas des enfants mais de l'intendence. Tous les matins Madame-je-suis-trop-bien-pour-aider-une-maman-dans-le-besoin arrive à 7h55 dans sa petite Citroën C1, met 5 bonnes minutes à se garer, puis sort de sa voiture, et sans un bonjour me regarde d'un air autain, voulant dire, selon les matins, vous en ch*ez hein, mais je vous aiderai pas, ou, c'est quoi cette mère qui fait marcher ses enfants sur un parking sans leur donner la main et qui les appelle en faissant cliqueté son trousseau de clé (comme la carotte pour faire avancer l'ane). Et tous les matins Madame-je-suis-trop-bien-pour-aider-une-maman-dans-le-besoin passe par la porte de service se situant à 1 métre de la porte d'entrée principale (utilisée par tout les parents et autres membres du personnel) pour ne pas me tenir la porte...

Mais ce matin Madame-je-suis-trop-bien-pour-aider-une-maman-dans-le-besoin n'est pas venue, et moi j'aurai bien aimé qu'elle soit là, parce que ce matin mes loulous n'ont pas rechinié à marcher et pour la première fois main-dans-la-main-main-dans-la-main que nous sommes allés jusqu'aux vestiaire des enfants. Et c'était bon!!! Tellement bon que j'aurai voulu serrer très fort mes loulous dans les bras, j'aurai voulu leur répéter 100 fois que je les aime et les couvrir de bisous, mais aussi arrivé dans leur section ils sont allés jouer et je les ai laissé vaquer à leurs occupations en partant sans un bruit pour éviter les pleurs matinaux.. Et malgré l'absence de ces pleurs j'ai le coeur lourd de ne pas leur avoir fait de bisous et dis je t'aime...