Au feu rouge nous regardons ce jeune homme bronzé, lunettes de soleil, en BMW décapotable, musique techno et en l'espace d'un éclair nous avons posé un jugement sur lui peut-être pensons-nous "quel frimeur il veux en mettre plein de vue"…
A la caisse du supermarché nous suivons cette jeune femme mal arrangée, au langage vulgaire et nous la jugeons avec mépris.
Puis nous suivons cette petite dame aux vêtements usés, mal coiffée, qui courbe le dos sous la poids de ses sacs un peu trop lourds et nous avons déjà une opinion "pauvre femme !"
Plus loin nous croisons cette femme élégante, bijoux en or, manteau de fourrure, et nous pensons " quelle bourgeoise, qui se plaît à faire étalage de ses richesses " .
Mais nous ne savons pas si la " pauvre femme " n'est pas en fait une personne qui cache des billets sous son matelas, si la "bourgeoise" n'est pas une personne qui consacre beaucoup de temps à visiter les malades et qui donne beaucoup pour les œuvres humanitaires, si " la jeune femme vulgaire " n'a pas été une enfant battue et négligée, si le " jeune frimeur " n'est pas engagé dans une association qui fait de l'aide aux devoirs dans les quartiers défavorisés.
Allez ne nous en défendons pas : nous avons tendance à très vite mettre une étiquette sur les personnes que nous rencontrons et parfois que nous côtoyons régulièrement. Nous enfermons celui ou celle qui ne correspond pas à nos normes, dans une de nos petites cases construites sur nos préjugés, nos à–priori.
Si nous réagissons ainsi c'est bien souvent par insécurité : l'autre différent de nous, nous dérange, nous fait peur, nous déstabilise. Mais en enfermant l'autre prenons conscience que nous nous enfermons nous-même et nous privons de la richesse de la différence. De plus nous désobéissons à Dieu qui nous dit " ne jugez pas selon les apparences "
Mon fils a été un de mes enseignants en la matière ! Par ses choix de ' looks ' qui ne me plaisaient guère, qui d'emblée me faisaient réagir par peur du regard des autres, il m'a poussée à la réflexion. Est-ce que j'allais choisir de rester enfermée dans ma conception rigide ou de croire que derrière l'apparence il y a une personne à découvrir ? Quel apprentissage ! Allais-je y parvenir toute seule ?
Il est écrit en 1 Samuel 16 : 7 : " l'homme ne voit que ce qui frappe les yeux mais l'Eternel regarde au cœur ". Dieu a un regard différent du nôtre sur les personnes qui nous entourent. Alors je veux avoir ce regard ! Je veux être de ceux qui ne s'arrêtent pas à ce qui est visible mais qui voient avec le cœur. Cela nous rappelle la phrase célèbre de Saint Exupéry " on ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux ". Bien sûr c'est marcher à contre-courant dans notre société du " Paraître ". Les magazines, les spots publicitaires, les reportages sur les stars nous éduquent à juger sur les apparences !
Tres bon week-end.Bisous