Dans le Petit Larousse l'altruisme serait le mot employé pour

désigner l'amour désintéressé pour autrui c'est-à-dire le souhait

qu'autrui trouve le bonheur et la générosité n'attendant rien en

retour.

Et puis il y aurait le clivage altruisme/égoïsme.

D'où vient le concept ?

C'est Auguste Comte, au 19ème siècle, qui a créé ce terme par opposition à l'égoïsme, l'amour de soi dans son "catéchisme positiviste". C'était pour désigner l'ensemble des sentiments bienveillants innés dans l'humain. Pour Auguste Comte ily a trois sentiments bienveillants : l'attachements et la vénération ( sentiments spéciaux) et un autre plus général, l'amour de l'humanité, la sympathie. L'altruisme provient «de la nécessité d'aimer, qui lui est imposée fondamentalement par l'union des sexes pour qu'elle subsiste comme espèce» et se définit là aussi par rapport à l'égoïsme qui serait né " de la nécessité de nutrition qui est imposée à la substance organisée pour qu'elle subsiste comme individu".

Les motivations de l'altruisme

Derrière les mintentions prétendument altruistes, les moralistes soupçonnaient un égoïsme dissimulé et donc un égoïsme plus fort encore que l'égoïsme naïf et sincère qui serait facilement dénoncé.

Autre critique fondamentale de l'altruisme : si cele apporte du bonheur à la personne qui effectue un acte altruiste cela lui profiterait donc et cela deviendrait de l'égoïsme.

Bon, n'exagérons rien sinon cela deviendrait du négativisme.

Altruisme et éducation reçue

L'altruisme plutôt féminin ? Cette affirmation se baserait sur le fait que la fille a jusqu'à il y a peu de temps une éducation plutôt dirigée vers le groupe que vers elle-même ( la famille, les enfants). Tout devait la préparer à son rôle de mère et d'épouse. La maternité, dans l'opinion commune, coïncide avec l'oubli de soi en tant que mère et en tant que femme. Mais on ne voit pas un père se désintéresser de l'avenir de ses enfants. Le fait de travailler et de nourrir ses enfants sont aussi des dons de soi.

Les risques de l'altruisme

Que devient l'altruisme si on se trouve face à la méchanceté, de l'égoïsme ou du manque de moralité ? Est-on du coup toujours obligé à l'altruisme ? L'altruiste doit-il aussi se mettre au service de l'égoïste ? L'altruiste serait-il soumis dans ce cas ?

Limite de l'altruisme

La parabole des petits vieux

« Un vieil homme évoque avec sa femme un souvenir. Le premier jour de leur rencontre, ils ont partagé le pain. C'est lui qui a coupé, sans y penser, comme il faisait à son habitude : la croûte d'un côté, la mie de l'autre. Il a laissé le meilleur à sa (future) femme, qui l'a pris avec joie. Ils ont continué à partager ainsi le pain. Et bien tu vois, dit l'homme, pendant tout ce temps ça m'a fait bien plaisir de manger le morceau que je détestais, rien que pour le plaisir de te voir profiter de mon morceau préféré. Et la femme de sourire en pensant : je comprends, c'était la même chose pour moi... »

L'altruisme pourrait-il établir une dette infinie qui empêcherait la réciprocité ?

L'altruiste ne se donnerai-t-il pas un pouvoir immense ? Y-aurait-il derrière quelque chose de caché ? Quid du rapprochement de l'altruisme et de la charité ?

Comment vivre alors l'altruisme

Je répondrais : comme une éthique.

Ne renonçons pas à l'altruisme à cause de l'égoïsme. Faisons école et surtout pas du "donnant/donnant". Ce n'est pas parce qu'on donne de son amitié, de son temps que l'autre est obligé d'en faire autant. Donner parce qu'on pense que c'est juste ainsi. C'est tout à fait possible.

On peut accepter que l'autre soit égoïste parce que c'est comme ça qu'il fonctionne, même si on le déplore.

Faire de l'altruisme une valeur sociale qui n'a rien à voir avec la charité. Simplement quelquechose qui peut améliorer les rapports dans la société.