Si certaines d’entre vous vont nager à la piscine municipale de leur village ou de leur ville, moi je mets la barre plus haute et m’en suis allée cette après’m patauger au « lagon » (puisque c’est aussi que se nomme la piscine municipale non loin de chez moi...)

Ce nom évocateur a bien sûr été choisi en connaissance de cause pour nous faire rêver d’île exotique et paradisiaque, loin de la grisaille alsacienne ! Je vous plante le décor : piscine bleue azur sous un plafond jaune fluo symbolisant le soleil absent des ouvertures de lumière naturelle, et des décors plus vrais que nature avec des bambous en plastique, des palmiers en plastique, des rochers en plastique...Sans oublier les petits détails qui font la différence : le flamand rose fluo (en plastique) survolant la pataugeoire, la cigogne (en plastique) symbolisant l’alsace au sein des pays chaud juste au-dessus du petit bassin, les guirlandes de fanions au-dessus du grand bassin nous ventant les mérites de vittel et les fleurs de noël disposée aux pieds des palmiers. Vraiment kitchissiment splendide !

Vous ne serez donc pas étonnée maintenant que je vous ai fait rêver devant ce paysage idyllique que je me sois de suite laissée tenter par un abonnement de 10 entrées ! (parce que j'ai un peu de motivation quand même, faut pas croire !)

Nous voilà donc passé le tourniquet à l’accueil, puiqu’à présent, quand vous allez à la piscine, vous ne pouvez plus payer votre entrée et vous rendre dans les vestiaire... Diantre, cette ère est révolue !!! Maintenant, c’est comme quand vous prenez le metro ; il vous faut votre carte, la faire valider afin que la petite lumière verte vous autorise à passer le tourniquet...

Arrivée au vestiaire, on se met en maillot, moment toujours très agréable... On rentre le ventre histoire de faire croire aux autres que les bourrelets que vous emmenez avec vous ne sont pas les vôtres, on vérifie qu’il n’y a pas un poil malencontreux qui dépasserait de l’échancrure du maillot (qu’on choisi rose soit dit en passant, histoire de passer inaperçue), on s’emballe d’une grande serviette (verte tendre, toujours pour passer inaperçue) et on saute vite fait dans l’eau en espérant ne pas faire un plat juste sous le nez du maître nageur. (c’est seulement après qu’on lit le panneau « PLONGER = DANGER »... c’est vrai, j’avais oublié que tout était devenu dangereux dans notre monde actuel. Une question malgré tout : à quoi servent les plongeoirs ?) Bien sûr, on s’est lavé avant de plonger dans la piscine, ça aussi c’est obligatoire, à croire que les gens attendent d’aller à la piscine pour se décrasser...

On commence à nager (tant qu’à faire, puisqu’on est dans l’eau !) avec divers passe-temps me concernant : penser à tout et rien, refaire mentalement la liste des tâches à  accomplir le lendemain, réfléchir à une nouvelle manière d’organiser le salon et quand je suis en panne de réflexions j’essaie de trouver le nom de la chanson qui passe et dont je n’entend que quelques bribes aux moments où je sors la tête de l’eau. Mais toujours, je compte mes longueurs, parfois je perds le fil, et puis je m’y retrouve car l’objectif est de ne pas partir avant d’avoir nagé 1 km (ça change d’il y a quelques années où j’allais nager 4 km en 2h ; n’y pensons pas trop ce devait être dans une vie antérieure...)

Et puis je ne peux m’empêcher de comparer ma vitesse aux autres gens de la piscine. Le moral baisse quand je me rends compte que la personne qui nage 2 fois plus vite que moi sans avoir l’air fatiguée ni essoufflée a au moins 10 années de plus... Heureusement, le moral remonte grâce au monsieur hyper équipé, avec ses lunettes de nage et ses petites palles au bout des doigts, qui ne va pas plus vite que moi alors qu’il nage un crowl endiablé et souffle dans l’eau comme un bœuf !

Puis arrive le moment de rejoindre la douche, où se trouve une naïade aux courbes parfaites, seins à l’air, entrain de se savonner d’une manière tellement sensuelle que même la nana totalement et définitivement hétéro que je suis le remarque. De mon côté, j’essaie vaillamment d’enlever la mousse que j’ai dans les cheveux sans m’en mettre trop dans les yeux avant de courir aux toilettes... Puis après le passage au vestiaire, je retrouve la naïade qui finit de se coiffer les cheveux, habillée d’un joli petit pantalon kaki et d’un col roulé noir moulant... Là je regrette d’avoir gardé le bas de jogging que j’ai mis pour faire ma petite gym avant de venir, parce qu’est ce qu’on est bien dedans, mais qu’est-ce qu’on ressemble à rien aussi !!! Plus qu’une solution : battre en retraite et fuir en vitesse jusqu’à la voiture.

Quelle sensation en sortant de la piscine ; le corps est fatigué, les yeux sont explosés, la peau est tirée par le chlore, les lèvres picotent... Le bonheur quoi ! En tout cas, moi, j’adore !!!

J'ai (enfin) gonflé ma baballe aussi et fait un peu de gym, mais ça je vous raconte demain, sinon j'écris un livre !

Et vous, fan de piscine ?