« Naître femme est réellement une chance extraordinaire », telle est la réflexion que je me suis faite aujourd’hui.

Dès l’enfance, nos parents et notre entourage nous affublent de certaines prédispositions dont les garçons semblent être dépourvus... N’avez-vous jamais entendu votre mère vous rappeler à l’ordre devant votre lit mal fait en assénant un petit « c’est vraiment une honte, POUR UNE FILLE, ne pas être en mesure de faire son lit correctement !!! » alors que dans la chambre de votre frère se livre une véritable bataille de sous-vêtements souillés ? Et oui, il paraît que les filles sont plus avancées que les garçons...

Est-ce pour cette raison qu’on nous en demande plus ? Une fille n’est pas censée sauter à pied joints dans les flaques d’eau pour suivre ses petits copains, une fille ne doit pas revenir pleine de boue après un match de foot comme ses frères, une fille ne doit pas participer aux concours de pets organisés par les fils du voisins (alors qu’il a été scientifiquement reconnu que qui ne rote ni pète est voué à l’explosion, vous en conviendrez, j’en suis certaine...) En revanche, il est tout à fait admis qu’elle s’intéresse dès son plus jeune âge à la couture ou à la cuisine (vous avez connu les cours de tricot avec la maîtresse pendant que les garçons faisaient un ballon prisonniers ? Moi, oui)

En grandissant, un dicton typiquement féminin s’impose à nous, telle une évidence transmise de génération de femmes aux prochaines, une règle d’or à ne jamais oublier... «  Il faut souffrir pour être belle » Là je m’insurge contre cet odieux mensonge, parce que tous les jours je souffre sûrement un peu...le temps d’arracher les nœuds des cheveux, de s’épiler les jambes, de refuser la part de tarte dont on crève d’envie pour réussir à fermer un jean déjà trop serré qui nous empêche de respirer, de porter des chaussures à talons qui nous donnent mal au pied, et j’en passe ! Il n’empêche, j’ai beau scruter mon miroir de la façon la plus objective possible, je ne me trouve pas embellie pour autant !

Et comme si les différences ne suffisaient pas, on nous rajoute à l’adolescence l’arrivée du cadeau désormais mensuel de dame nature ! Passons les détails purement physique (bien que glisser une serviette dans son slip soit toujours un moment très apprécié de toutes) pour relever les sauts d’humeur qui accompagnent cette merveilleuse période. Entre la pseudo déprime et les crises de colère intempestives, mon cœur balance ... Ca commence par une humeur ronchonne à partir d’un rien pour pouvoir faire d’un grain de sable une montagne. « Tiens ? Une cuillère sale qui n’a pas encore été lavée... C’est sûrement l’homme qui l’a laissé là, ben oui, il ne range jamais rien, il s’en fout que tout traîne... Tout ça parce qu’il s’imagine que je suis sa bonniche et que je vais passer derrière lui ! Non mais vraiment, il exagère, je suis sûre qu’il l’a fait exprès en plus ! » S’en suit une remarque assassine au prochain passage de « l’homme » qui aura osé poser une question lourde de sous-entendue genre : « ça va ? ».
Personnellement, quand je suis vraiment en forme (comme hier), j’arrive à pousser le bouchon tellement loin à force d’être désagréable que je finis par pleurer comme une madeleine , écoeurée de moi-même... Bref, j’adore les sauts d’humeur (et je crois que mon homme aussi)

Et tout ça pour quoi s’il vous plaît ? Pour pouvoir enfanter dans la douleur... Quelle bonheur !

Mais le pire dans tout ça, c’est que malgré tous les aléas liées à la condition féminine, je mettrai ma main à couper que je ne suis pas la seule à estimer que « Naître femme est réellement une chance extraordinaire » !

Je vous rassure tout de même, j'ai arrêté de faire ma gonzesse de base (être chiante, chiante et chiante sans oublier d'être chainte), je ne tiens pas sur la durée !!! hihihi !

 Mémo multi défis : 11 pt pour aujourd'hui, ce qui est aussi le nouveau solde pour la semaine qui commence !!!