Jeudi matin en allant au travail, à environ 2 km de chez moi, il y avait un animal mort sur la route. Comme toujours dans ce cas, je me suis arrêtée pour mettre le cadavre sur le bas-côté de cette route de campagne très étroite souvent maculée d'animaux écrabouillés par les passages des tracteurs et autres engins. Je pensais que c'était un lapin comme cela arrive plusieurs fois par semaine, mais cette fois c'était un chat ... c'était MON chat !

Mon doux et calin Sable a été tué, il avait 14 mois. La semaine dernière c'est Elfie, l'un des bébés de Cendre, nés il y a 2 semaines, qui est décédée. Il ne lui reste que Tristan, le seul de la portée à avoir vécu suffisamment longtemps pour avoir les yeux grands ouverts sur le monde. Il semble bien se porter et j'espère qu'il va continuer sur cette voie car il est tout ce qui me reste de Sable. En effet, il est l'unique descendant de Sable à présent.

Chaque semaine, c'est un nouveau deuil, un nouveau chagrin qui pèse sur moi. J'avoue que je suis au bout du rouleau. Evidemment, cette accumulation a provoqué ce que je craignais : après 9 mois de rémission, je suis repartie pour un tour ... de douleur pour, au mieux quelques mois, au pire ...toujours.

Articulations dont le volume a doublé, sensation de brûlure, comme si chacune de mes jointures étaient cerclées de fer chauffé à blanc, la fièvre qui monte au fur et à mesure de l'avancement de la journée pour m'écraser dès l'après midi, ce qui rend l'endormissement impossible dans ces soirées de chaleur torride et m'oblige à changer les draps tous les jours alors que je ne peux même plus me laver moi-même (mes mains douloureuses ne peuvent plus tenir ou serrer un objet, encore moins une savonnette ou ouvrir un bouchon de flacon de shampoing).

Au matin la fièvre est tombée et l'inflammation s'est aténuée durant la nuit mais les articulations refroidies sont alors bloquées. Ce sont alors d'interminables minutes de patience à tenter de faire bouger petit à petit chacun de mes doigts jusqu'à pouvoir les masser et ensuite masser et réchauffer chacune de mes jointures et retrouver ainsi ma capacité de mouvement. Dans les meilleurs jours, cela nécessite jusqu'à deux heures de temps pour arriver à faire basculer les jambes hors du lit ... quant à se lever, c'est une autre histoire !

C'est parfois tout simplement impossible, je n'ai pas d'autre choix que de ramper jusque dans la douche où un jet d'eau très chaude peut parfois suppléer aux massages. Ai-je précisé que le seul contact du drap sur ma peau est certains jours insupportable ? Imaginez ce que peut donner le fait de devoir se masser en profondeur les articulations pour les remettre en route.

Chaque matin est une bataille contre le découragement, chaque matin nécessite de passer outre la douleur si je veux pouvoir bouger. Chaque matin, la tentation de baisser les bras, de rester rouler en boule au fond du lit pour toujours grandit. Chaque matin je dois prouver mon envie de survivre malgré tout.

Alors à celle qui m'a dit aujourd'hui que je n'arrive pas à maigrir par manque de volonté : fuck you ass hole !