Avez - vous remarqué que menu (mot employé le plus souvent au restaurant) veut aussi dire menu ?

Donc je disais :

Pas assez cependant pour avoir perdu le sens de la réalité.

Si l’accueil est chaleureux, l’ambiance sympathique et raffinée, les plats savoureux, curieux et les sauces d’un raffinement rare, les vins un peu trop au goût des jeunes, les portions sont minces, minuscules même mais l’addition ronde, bien charnue, presque obèse.

En conclusion, je ne suis pas conquise par le moléculaire, rien sous la dent qu’une buée qui s’évanouit dès le contact et aux parfums à deviner plus qu’à savourer, je ne suis pas convaincue par ce restaurant coté qu’il faut mériter de par sa situation en rase campagne, je suis mécontente des prix pratiqués pour de tels portions, et pense qu’un séjour du chef en œnologie ne ferait pas de tort.

Pour vous donner une idée des proportions, un plat équivaut au volume d’une cuillère à soupe bombée. Quant aux mise en bouche et aux desserts, une cuillère à gâteau est un peu grande, et pour plusieurs une cuillère à café est largement suffisante.

Nous sommes rentré terminer des œufs en chocolat (Franz pour celles qui connaissent les chocolatiers belges) avec un thé sublime que Nicole venait de m’offrir, nous avons passé une excellente journée et nous sommes riches d’une expérience à ne pas renouveler !

Si je continue à aimer aller à l’aventure, je suis de plus en plus sceptique face à la restauration dite haut de gamme. De cette première expérience le moléculaire est une mode flatteuse pour l’œil, parfaite pour les photos mais où est donc le goût ? A quoi servent encore les dents ?

Je reviens à des plaisirs plus simples, sur de bons produits qui se suffisent à eux-même, avec des préparations modernisées telles les cuissons courtes et à température plus mesurée que d’antant, avec l’emploi de beaucoup d’aromates et d’épices, avec des pointes d’originalité dans les garnitures (un peu de fève de tonka dans un fondant au chocolat le sublime littéralement !!), avec l’emploi de légumes vrais en portion à manger et pas seulement pour décorer…

Il faut oser rater, recommencer, perdre des denrées, ne pas faire comme moi tout à l’œil sans prendre des notes ou, si par bonheur le papier est écrit être capable de ne pas l’égarer.

Quand tout cela est réuni, imaginer un repas, le construire en faisant les courses, l’élaborer en fonction du marché du moment, si possible le réussir et le partager me donne du bonheur durant deux à trois semaines.

Le choix est clair !