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Contente de ma journée, ça fait du bien de revivre !
Ce matin je me suis affairée au ménage, repassage, enfin repassage début devrais-je dire…parce que Claudine Mme la Présidente de l’asso m’a appelée pour l’accompagner faire ses courses, étant donné que toujours sans voiture prêtée aux jeunes. Un crève coeur que de devoir abandonner ces quinze chemises en vrac, pensez bien… failli pleurer mouahhh ! Hi hihi !
J’ai juste tout débranché vite fait et filé à l’anglaise, radieuse. Enfin à l’anglaise et radieuse, c’est un peu contradictoire, comme vous savez par le livre et mon service militaire là-bas, les anglais c’est triste par nature, comme le crachin, la nourriture fluo etc etc… mais je m’égare. ! Je tenais l’excuse TOP : rendre service. Hihi ! J’ai aussi fait des courses d’appoint inutiles dont un gâteau au chocolat « recettes de tante Jeanne » Ben dis donc, celle là, elle doit pas souvent faire régime ! Elle peut se les garder ses recettes ! Ecoeurant ce gâteau, à base de génoise à c’qui paraîtrait, ben peut-être, mais fallait bien la chercher la génoise, noyée dans la crème au beurre chocolatée, graisse et huile à l’état pur : beurkkkk ! Rien mangé ! Ben ça m’apprendra tiens à faire la gourmande ! Et encore il semblerait que c’était le plus léger du rayon. Moi je veux bien , suis méga tolérante comme fille vous le savez bien, mais là franchement, je n’ose imaginer la composition des autres gâteaux ! Rien qu’à les respirer, on doit frôler le malaise diabétique, non ?
c’est pas Dieu possible, vous jure,un suicide culinaire ce truc infâme !
Poubelle.
En rentrant des courses, en nage, j’ai tombé la chemise et repassé les propres qui gisaient abandonnées ça et là.
Une heure. Pfffttt !
Puis fait la popote, toujours stressée en pensant à mon Juju avec le patron aujourd’hui… je pense que s’il avait été devant moi à cet instant le tortionnaire, je l’aurais probablement aplati sous le fer nickel chrome sans un faux pli avec le plus grand soin, ah ! Le pied royal ! Ben quoi j’évacue le stress par la vapeur, pas de ma faute, il avait un teint rougeaud en plus le gyrophare, comme s’il sortait du sauna, voyez, suintant et gras de peau, la vapeur, ça m’a fait penser à lui hihi !
J’aurais soigné le mal par le mal, c’est bien l’homépathie !
Julien est rentré tout guilleret. Bien la peine de se faire du mouron. Le patron a été agréable avec lui, l’a même félicité en coupe homme, pffftttt ! Jusqu’à la prochaine… mais Julien était content, il sort avec Nadège sa princesse ce soir et un couple d’amis, le moral revient il a bien mangé (noué depuis une semaine) bref, mon baromètre suivant le sien, tout va bien.
Priez pour nous mes sœurs. Et pour que le patron ait croisé un ange moralisateur sur sa route…
Allez bisous les fillottes,
Ps
La chienne va mieux, elle re aboie et file comme une dératée au moindre bruit suspect, j'en conclus qu'elle décoince bien du dos.
La chatte Vanille m’a chanté la sérénade pour cause de vapeur du fer qui la stresse à mort, aprèsun quart d’heure d’argumentation de ma part du genre « ben faut bien que je repasse etc etc », elle a giclé sous la pergola pour clore la discussion hihi !
Bon dimanche à toutes ! Et merci d'être là même quand je n'ai pas la forme, un tel soutien m'a touchée. Bisoussss les copines !
J’ai conduit Julien au salon ce matin, sa journée s’est plutôt
bien passée, ils ont eu du monde, il a effectué des coupes, mais
le patron n’étant là que le samedi, attendons demain avant de nous prononcer… J’ai posté 3 nouvelles commandes de mon livre (merci aux Copinautes qui me font de la pub auprès de leurs amies du site),
le bouche à oreille fonctionne et je commence à avoir des retombées,
c’est super !) J’ai beaucoup apprécié aussi les petits mots gentils,
les cartes, les photos envoyées et pour ces attentions je vous fais
un gros bisou, je les garde précieusement. J’ai aussi déposé la commande du livre à la mairie hé oui, je vais
figurer à la bibliothèque municipale, ça va bien rigoler ! Hihi !
Je vais devoir faire les soldes pour me trouver des lunettes noires
si ça se trouve afin d’éviter au moins qu’on ne se fiche de moi en
public… incognito la Colette pas de tête, hihi ! Je suis passée voir la présidente de l’association aussi, laquelle
hier à la mer, m’avait parue très essoufflée pour 200 mètres parcourus
dans le sable, cela m’inquiétait un peu. Elle allait bien. Je l’ai donc
emmenée de force faire un marathon à MS mode où elle a cassé sa tirelire sans regret grâce à moi, hihi !
Elle était toute contente de trouver des soldes à sa taille. Elle est sans voiture pour le moment, faut bien s’entraider les filles, hein vouiiii ?
Et comme elle a décidé d’être plus coquette, c’était l’occasion d’y aller, tout à 50 %. On ne pouvait pas rater ça... Je me suis acheté un maillot de bains forme bandeau j’aime bien
et j’avais du mal à en trouver, un ensemble lingerie rétro à pois et un
pantalon noir. Faut savoir se faire plaisir de temps en temps, ça remonte
le moral, non ? L’après-midi courses alimentaires pour se donner bonne conscience (ça marche) et cuisine aux petits oignons (pour la même raison hihi), poulet basquaise délicieux pour le soir.
La journée a passé comme l’éclair, bien qu’on ait évité l’orage de peu. Ah oui ! La pauvre Tina est coincée du dos (pour 1 km sur la plage en laisse , pfftttt ! Et quand elle a mal, la Tinette, c’est le fin du monde.
C'est mômaann par ci mômaaan par là !
Calins, baisers d’amour, elle me suit à la trace, me jette des regards désespérés d'agonisante et qu’est-ce qu’elle fait la môman ? Hum ?
Ben elle caline, et puis elle donne les gouttes dans le repas du matin, ça va déjà mieux ce soir, elle a coursé un chat étranger trop aventureux, je dirais même suicidaire, il a filé comme un lapin. Hihi !
Pas là de revenir le pauvre…
Sur ce, je vous souhaite un très bon week-end, on espère revoir le soleil, bon sang il est où c'ti là ?
Bisouillousss ! Ben quoi on peut rêver !
Bonsoir les copinautes,
Merci pour votre soutien concernant Julien, je crois que la décision finale lui reviendra, mais on l’oriente, on verra.
Je n’avais pas trop la pêche ce matin et Jpierre m’annonce qu’on va avoir une journée caniculaire. Et pour moi, canicule est synonyme de mer, espace, dunes, mers chaudes, baignade.
J’en étais à ce point de ma réflexion lorsque Claudine, la présidente de l’association m’appelle vers neuf heures.
-« C’est un signe ! » j’me dis…
Je lui propose, elle est d’accord pour m’accompagner avec son chien, précisons que ma sociable Titouille bonne bouille et sa chienne ne se connaissent pas encore. Aïe. Je m’attends au pire.
Une demi heure plus tard, ben le pire hihi ! Les chiennes font connaissance, sa grande veut juste jouer, mais l’anti sociale ne l’entend pas de cette oreille, elle gniappe. L’autre téméraire prend son attitude pour un vrai jeu... bref, vu notre objectif commun, on évince les présentations sanguinolentes en les installant dans la voiture, le grande joueuse et positiviste à outrance dans le coffre, et la Tina devant à labourer les jambes de ma pauvre Claudine pendant quelques heures…
Et oui, quelques heures. Le trajet pour Zuydcoote en principe, 1H 15.
Là, on a tout eu : accident, ambulance, travaux sur l’autoroute…
Résultat des courses, plus de 3 heures de trajet.
Et croyez moi, je commençais à ressembler étrangement à ma chienne, ça m'a fait flipper…hihi !
Sans compter que plus on avançait (au pas, enfin moins en fait, à pied nous eussions été (k’éke j’cause bien des fois hihi) bien plus vite hihi, et plus le temps se couvrait (grrrr)
Humeur de dog titouillenne la Colette, Tina à côté de moi, de la gniogniotte, un ange ! hihi ! Arrivées à la plage, ben pause sandwich, on avait faim forcément ! l'air de la mer ça creuse même 5 minutes et rigolez pas c'est comme ça !
On l’a dégusté en terrasse, failli se faire manger les doigts par le joueuse super gourmande, puis plage vers midi trente, faut pas désespérer, et temps très nuageux pour conclure. La chienne de Claudine a joué à esquiver les crocs de Tina, mais ça avait l’air de bien lui plaire ce jeu… bah c’était ça ou rien, faut dire hihi !
Puis, baignade des chiens, elles sont adoré, re jeux dangereux sur la plage, un peu frisquet néanmoins, ce qui a décidé Claudine à vouloir rentrer après deux heures de plage, (je serais plutôt du genre journée en continu voire les 3 huit à la mer, pour ma part mais, je n’ai pas osé lui dire non, de plus elle était très essoufflée après juste vingt minutes de marche dans le sable…) ce qui m’a inquiétée.
Retour sans encombres, en une heure quinze cette fois. A cette heure là c’est l’avantage, désert l’autoroute de retour à 14H30, je vous le conseille hihi ! Sous un soleil de plomb, dès qu’on a bifurqué de la côte vers Lille. No comment, vu la cuisson à point dans la voiture sans clim je vous rappelle (grrrr). les chiens des carpettes hihi !
Arrivée rouges crevisse mais pas à cause du soleil vers 16 heures, et nous voilà. On refera mais plus long et plus ensoleillé j’espère.
Et sans se fier aux prévisions météo du JPierre de service hihi !
Julien doit mettre les bouchées doubles pour montrer sa motivation c'est sur, mais même motivé il ne le sera jamais assez pour ce genre de patron si vous voyez ce que je veux dire, c'est le genre de patron pour lequel chacun de ses employés est toujours sur la selette, même s'il est très bon.
Il a d'ailleurs fairt une réunion à ce sujet et ceux qui ne feront pas leur chiffre sont invités à chercher du boulot ailleurs vite fait.
Pour Julien, il fait table rase sur les griefs et est prêt à redémarrer sur de bonnes bases ( si c'est les siennes j'ai des doutes....) su Juju se montre motivé c'est à dire s'il fait du chiffre, sinon il passera le reste de l'année au shampoing, voyez le genre...
Cependant, Julien a la possibilité légale de chercher ailleurs pour l'année prochaine s'il le souhaite, (sa deuxème année de B, ce que j'ignorais...) c'est au moins un recours. Et je pense sincèrement qu'il ferait mieux, il peut toujours chercher, et puis s'il est retenu quelque part faire un choix, on verra.
Voilà le flash spécial.
Ah oui Monsieur le patron a obtenu ses diplômes en public. Il s'est bati un empire tout seul, parents ouvriers. Julien ayant obtenu son CAP en privé, il l'aurait "acheté" son diplôme.... no comment, plus pervers tu meurs.
Quoi de pire que de dire à un gamin qu'il a payé son diplôme pour lui faire perdre toute confiance en lui? Hein les filles , quoi? Rien .
Je suis écoeurée et ce n'est pas peu dire. C'est pour cette raison entre autres (parce qu'il y en a d'autres... ) par exemple les bonnes notes deJulien en coupe coloration à l'école (pourtant publique cette fois...) ça ne vaut rien. C'est le résultat au salon qui compte seul. Sympa et on le re casse bien , on l'entasse, allons y...
Voilà les filles, tout ceci me confirme dans mes pensées : cet homme est bien pervers dans l'âme. je vais motiver Julien toutefois pour chercher ailleurs et changer éventuellement.
Tout d’abord je dois vous remercier pour votre soutien dans mes problèmes personnels. Beaucoup d’entres vous m’ont aidée ces derniers temps et cela fait chaud au cœur, car il n’est pas dans mes habitudes de vous attrister, mais là… pas la pêche et comme je ne sais pas tricher… heureusement que j’avais quelques histoires anciennes sous le coude pour vous divertir.
En ce qui concerne Julien, il a passé ces deux jours avec Nadège, laquelle lui est d’un grand soutien je pense. Il travaille ce matin au salon, on verra comment les choses évoluent. Nous rencontrerons probablement le patron cette semaine, afin d’en discuter calmement ().
Ce lundi, j’ai fait du jardinage, en jonglant avec le taille haie, Tina prenant un malin plaisir à faire l’inventaire du bas des arbres avec la truffe. Grrr ! Vous jure, quelle casse pieds bjo!
Haute tension et vigilance de rigueur. Restons zen…
Pelouse ensuite, tondue à ras, de même qu’une peluche qui passait par là sans me voir, hihi , ensevelie sous une motte d’herbe. Les jouets de la Titi, des peluches diverses, y’en a partout, il faut dire… ça se re sème, à croire. Notez bien, c’est plus joli et décoratif que les pissenlits.
Un groupe d’enfants des environs est venu me présenter un petit chat gris tigré perdu adorable, en vue d’une éventuelle adoption. Trop mignon le chat mistigri, et adorables les enfants. Mais devant la hargne de Tina, j’ai bien dû les renvoyer à contre cœur avec leur protégé dans les bras…
Je l’ai déjà croisé dans le jardin, ce chaton, Vanille est très accueillante il faut dire et je ne serais pas étonnée qu’elle le materne de temps en temps. Les vacances sont là, et les abandons de rigueur hélas.
Jpierre est allé plonger ce dimanche, se détendre lui a fait du bien, quant à moi je me suis promenée en braderie, trouvé un livre, un sac (je sais encore hihi), et deux housses de coussin très jolies, et … deux peluches pour la Titi, faut bien réparer les dommages avec les intérêts, hihi ! Un beau petit nounours et un chien, elle a gagné au change. Elle vient toujours fourrer la truffe dans le sac quand je rentre, et elle a sorti une des peluches toute seule, fiérotte elle était, et hop direction le jardin en pavanant avec sa trouvaille comme un cheval de parade !
Et quant aux feux d’artifice, on a bien évité, Tina étant terrorisée, on s’est calfeutré à l’intérieur. Et on a juste monté un peu le son de la télé pour couvrir les bruits. En général, elle se réfugie dans les toilettes, toute tremblante, notez, c’est plus reposant qu’avec l’orage…(danse de la pluie et hurlements de sioux à chaque coup de tonnerre.)
Voila les nouvelles. Aujourd’hui, nettoyage à fond de la maison, c’est comme un lundi les filles, hum ??? Tina entame sa mue, je vous assure qu’il neige sur le canapé, c'est à peine croyable, bref du travail en perspective.
Bisoussss et bon courage à toutes aussi et pour tous vos petits mots gentils, avec les commades du livre, les photos, les écrits qui m'ont touchée, les critiques sympas, je vous envoie ceci !
LA PHARMACIE ‘ Un tiens vaut mieux que deux tu ne l’auras pas’
Novembre 1978 Je dois passer à la pharmacie. Je manque de magnésium.
- « Normal », a commenté le docteur, « à cette période de l’année. » Je suis fatiguée, en permanence dans le gaz. Ma paupière tressaute, ce qui me stresse, ce qui aggrave le tressautement, ce qui augmente le stress et ainsi de suite.
Le cercle vicieux. Jean-Pierre, mon époux pour le meilleur et surtout pour le pire, m’y conduit. Nous vivons à Lille, ville toujours très embouteillée. Il m’arrête comme je le lui ai suggéré, devant la pharmacie. Je descends rapidement et pousse la porte, chantant un :
- « Bonjour ! » avenant. La préparatrice lit l’ordonnance avec concentration. Très élégante dans sa blouse blanche sexy ! La crinière brune qu’elle rejette incessamment en arrière par de gracieux coups de tête, lui confère sans nul doute un côté sauvage, une personnalité hors du commun qui m’interpelle : elle a quelque chose de ‘Piggy’ la cochonne du ‘Muppets show’ dans les attitudes, c’est sûr ! Les cheveux rejetés en arrière peut-être... Ou peut-être est-ce dû au maquillage outrancier des yeux, lequel aurait tendance à globuliser le regard…
Elle dégage pourtant un certain charme animal.
- « Oui, oui, je vois, vous faites un peu de spasmophilie, sans doute… » commente t-elle d’une voix suave. Et la charmante pharmacienne de tendre l’ordonnance à un élégant jeune hommedebout près d’elle, afin que celui-ci daigne y jeter un coup d’œil.
‘Sans doute un stagiaire en formation… parce que bon… il est en observation… n’en fiche pas une ramée et n’a même pas encore de blouse blanche… il est là en décor en somme… pas vraiment surmotivé le décor !’
- « Oh ! Je vois… » ponctue t-il, mi intrigué, mi j’menfoutiste. Et la belle de lui adresser un regard complice avec clin d’œil prometteur avant de trottiner joyeusement vers les rayonnages en dandinant des lourds fessiers.
M’est avis que le décor en question va s’harmoniser parfaitement avec le ton de la belle et ce, au-delà de toute espérance…
Tout à fait dans le ton du ‘thon’, le stagiaire… Il me scrute en souriant. Le personnel est chaud bouillant, l’ambiance agréable, le fond musical relaxant, le parfum d’ambiance exquis, le soleil brille.
La vie est belle, quoi ! La nymphe réapparaît quelques minutes plus tard et, parlant à la fois au décor et à moi-même, s’excuse en papillonnant des faux cils démesurés :
- « Je suis absolument confuse, mais je n’en ai plus pour le moment. Peut-être. Pourriez-vous vous rendre un peu plus loin, à deux pas d’ici, ils en auront, j’en suis sûre. » Je ne vois pas pourquoi j’irais à côté alors que le personnel pousse la courtoisie jusqu’à indiquer la concurrence pour satisfaire le client !
Ils sont trop sympas, ici.
Jamais vu ça ! Je lui propose donc de passer ma commande auprès du laboratoire concerné aujourd’hui, ce qui me permettrait de la récupérer demain. Ceci n’ayant après tout, aucun caractère d’urgence.
C’est à ce moment précis où elle éclate de rire, une sorte de cocotte-minute sous pression qui pulvériserait la soupape d’un coup.
Reprenant son calme avec une extrême difficulté, elle me lance :
- « Je veux bien » (rires retenus) « mais je ne les aurai pas non plus demain » (rires moins contenus cette fois)
Je suis perplexe, et hasarde un : - « Ah ! Et pourquoi donc ? »
Auquel on me répond dans un rire cette fois sonnant et trébuchant :
- « Parce que… Hi ! Hi ! Hi !Ici… Ha ! Ha ! Ha !C’est une parfumerie… Hi ! Hi ! Hi ! Et, à côté… Ha ! Ha ! Ha ! C’est la pharmacie… Hi, Hiiiiiiiii ! » Ils sont hilares tous les deux et je ne peux m’empêcher de rire moi aussi devant cette situation, oh combien effarante ! Je réalise en sortant que je connais ce stagiaire. Il est en fait, représentant d’une marque de parfum. Je l’ai même déjà rencontré dans le cadre de mon job ! Il me reconnaît aussi et en fait le constat à voix haute en pouffant. Ils rient tous deux en me saluant, le jeune homme en se tapant sur les cuisses de plaisir et elle, préférant disparaître sous le comptoir pour mieux savourer l’instant présent sans retenue.
J’aurais dû m’en douter.
Ca sentait bien trop bon dans cette pharmacie ! Jean-pierre me voit ressortir, rouge de honte et en fou rire groupé. Il me regarde, stoïquement, entrer dans la boutique d’à côté en levant la tête, et ce, pour bien vérifier la croix verte qui clignote afin d’attirer l’attention des distraits.
Il comprend tout, et amorce un sourire évocateur…
BILAN
Jean-Pierre s’est fait gentiment gronder pour ne pas m’avoir déposé devant la bonne porte.
Jean-Pierre a bien ri quand je lui ai raconté la scène en détail et surtout les talents improvisés mais innés de l’actrice, qui a joué son rôle de préparatrice de pharmacie à la perfection et mériterait presque le César du meilleur espoir féminin pour sa prestation.
Quant à moi, j’ai ri aussi, mais moins au moment des faits qui m’étaient reprochés.
Remarquez, pas si grave, j’aurais pu choisir l’animalerie ou le sex-shop un peu plus loin, alors, relativisons…
Et oui c'est bian moi tout ça, déjà à l'époque, on ne se refait pas, bisoussss et bon mardi les filles ! Le moral revient doucement !
..... De toutes façons, Jean-Pierre n’a plus beaucoup de temps à consacrer à cette passion éphémère. Il se lance un nouveau défi et compte passer un nouvel examen de plongée sous-marine qui accapare pratiquement tout son temps libre (les poissons étant plus respectueux que les humains apparemment…) Avec le boulot, les matchs du gamin, ceux de l’équipe de Lens qu’il ne rate jamais, et les centaines retransmis à la télévision, il est d é b o r d é.
Famille footeux, le fils.
Julien a aussi attrapé le virus. Il est gardien de but dans son équipe, la tenue n’est pas mal non plus, mais il n’a pas de sifflet. Pour mon dernier anniversaire, j’ai eu droit à un somptueux cadeau de leur part, comme d’habitude, le cadeau mûrement réfléchi, le cadeau pour moi, qui fait super plaisir : je vais suivre une rencontre de l’équipe de Lens aux côtés de Julien, le père en effet m’offre gracieusement sa place pour un soir.
Julien est ravi de m’emmener et espère m’inculquer quelques principes de base. J’ai du mal à cacher ma joie ! On passe à la boutique de Lens, sa boutique, où tout est à base de rouge vif et jaune canari, et où je ne repère rien pour moi-même, ne trouvant pas ce mélange de couleurs particulièrement heureux. Julien craque pour un drapeau géant avec un chien imprimé dessus. J’apprends à mes dépends, qu’on ne hurle pas ‘il y a un chien dessus’ alors qu’il s’agit de la célèbre mascotte du Club.
Ah bon ! Connais pas ! Julien me tire par la veste parce que bon, il estime que cette paysanne s’est assez fait remarquer comme ça dans la boutique.
En route pour la rencontre ! Il ne faut pas rater le coup d’envoi, ce qui implique arriver au minimum une heure à l’avance. Julien est surexcité. Jean-Pierre nous quitte pour s’engouffrer dans les méandres de couloirs des tribunes opposées à la notre.
Je ne vous ai pas dit ? Il a acheté un autre billet pour pouvoir assister au match. Il y a des limites au sacrifice humain, quand même ! Pas fou le frelon !
Je m’installe sur le strapontin, pas très confortable, et il fait un froid de canard surgelé. Quarante mille personnes alentour, moi qui ai horreur des bains de foule, et du foot, bien ciblé le cadeau, sûr ! Mais devant le bonheur de Julien, je comprends tout. Il est là, mon vrai cadeau. C’est un plaisir de le regarder, si passionné, si heureux, et ça, sans nul doute, c’est le plus beau des cadeaux du monde, croyez-moi ! Julien a juste un peu de mal à m’expliquer le sens de certains termes (le cerveau féminin ayant du mal à intégrer les notions footballistiques, telles que, hors-jeu (qui ont l’air de révolter tout le monde), penaltys, et coups francs (réclamés à corps et à cris.) Mais bon, j’essaie de suivre le mouvement, applaudis quand on applaudit ou conteste en hurlant suivant le mouvement majoritaire. Je fais à peu près illusion, sauf au début du match, où j’ai malencontreusement crié bravo sur un but de Troyes, effusion moyennement appréciée par le fiston et les supporters lensois, suivie d’un briefing clair et d’un jugement sans appel.
- « Irrécupérable, la mère ! »
A la mi-temps, Julien cherche son père des yeux, lequel a promis de lui faire signe…Mais bon, le stade plein à craquer, quatre tribunes à dix mille personnes chacune, autant chercher une aiguille à tête jaune dans une meule de foin rouge… Julien crie tout à coup, je demande qui a marqué, ça le fait rire, vu que c’est la
mi-temps.
- « J’ai trouvé papa, tribune d’en face, juste là devant » explique t-il.
J’essaie de le voir à mon tour, et malgré les indices fournis par le fils (il est juste au-dessus d’un trou… à côté d’un plein… il y a même un gros bonhomme avec un bonnet rouge et jaune tout près ! J’ai du mal, là. Il n’y a que ça, il faut bien le dire, un soir de match de coupe, des trous, (les supporters qui sont partis boire un coup), des pleins, (ceux qui sont restés), et des têtes d’épingle avec bonnets rayés sang et or, ça pullule ! Du rouge et jaune, y’a que ça à des kilomètres à la ronde. J’aperçois vaguement, juste avant la reprise, deux allumettes qui s’agitent frénétiquement dans tous les sens et je le repère enfin.
Tant mieux ! Julien était au bord de la crise de nerfs, et nos voisins de strapontins commençaient à participer activement aux recherches en riant sous cape drapeau sang et or !
La deuxième mi-temps démarre. Je suis les ‘bravos’ et les ‘hous’ et apprends diverses chansons paillardes, en soufflant dans mes gants pour réactiver la circulation sanguine des doigts blancs. Lens perd, début d’une descente aux enfers qui a du mal à s’arrêter depuis. En plus d’attirer les dingues, je porte peut-être aussi la poisse, ce qui ne semble pas être incompatible…
BILAN
Positif. Moi qui avais quelques doutes quant au ciblage du cadeau, alors, là je n’ai jamais regretté. L’ambiance unique de ce stade, je n’ai jamais rencontré ça ailleurs, même pour les rencontres de l’équipe de France retransmises à la télévision. Julien s’est payé le CD des supporters et même si le langage n’est pas toujours des plus châtiés, ça fait partie de la culture du Nord, notre région, qui a au moins le mérite de savoir créer une ambiance chaude, bon enfant et de faire le bonheur de mes footeux adorés !
‘L’arbitre a toujours tort, même quand il a raison’
Mars 2003
Famille footeux, le père, le fils, la mère, par ricochet de ballon.
Comment réagir, face à l’adversité footeuse ? Deux solutions s’offrent à vous :
- se laisser prendre au jeu, se piquer au jeu et s’intéresser aux règles de ce sport, pour votre culture générale. Réveiller le moi sportif qui dort en vous à poings fermés.
- d’entrée de jeu, refuser d’entrer dans leur jeu. Vivre votre vie propre à vous, égoïstement. Faire des jeux de mots, peut-être, mais cela risquerait d’être mal perçu par leur moi névrosé, à eux. En tous les cas, éviter la contagion toujours possible.
Vous choisissez donc un mélange des deux, voulant ainsi faire preuve d’une certaine bonne volonté.
Famille footeux, le père. J’ai épousé Jean-Pierre pour le meilleur et pour le pire, assumons donc le tout dans son ensemble. J’aurais pourtant pu porter réclamation, voir exiger le carton rouge, vu qu’à la base, il détestait le foot. Ce concept semblait être le socle de son moi profond avant le mariage, et quelques années plus tard, allez savoir pourquoi ? Il est conquis, il adore ce sport, regarde avidement tous les matchs retransmis à la télévision, entraîne son fils dans son délire, et suit également les matchs de celui-ci qui est gardien du but de son équipe. Ils ont même souscrit à un abonnement pour suivre toutes les rencontres de leur équipe fétiche : ces ‘bourrins’ de Lensois (excusez l’expression, elle m’a complètement échappée, c’est nerveux, sans doute.)
On peut donc dire qu’il y aurait eu comme qui dirait, tromperie sur la marchandise, une sorte de publicité mensongère, j’étais sûre de gagner mon procès, mais bon ! J’ai préféré négocier un arrangement à l’amiable, à mes torts, leur moi n’aurait pas supporté de compromis.
Le père s’est lancé un nouveau défi : il s’essaye à l’arbitrage. Il a craqué pour la panoplie noire très seyante avec sifflet, vieux rêve d’enfant, sans doute…
Mais bon ! J’attends mon heure, la guérison de cette nouvelle lubie ne devrait pas s’avérer inespérée. En ce qui concerne la théorie, il a eu l’examen les doigts dans le nez. En ce qui concerne la pratique, elle a lieu sur le terrain, normal ! Les matchs ‘test’ étant scrupuleusement choisis dans des zones classées à risques élevés sur l’échelle de Richter. Le but étant de mettre les nerfs des bizuts à rude épreuve, je dois dire. Les clubs de la région choisis sont les pires. L’équipe est à base d’ingrédients coriaces, au look repris de justice ou bien dealer et compagnie, avec ego très chatouilleux et castagne facile.
Le premier match a lieu à Loos, ville connue essentiellement pour son pénitencier dont la réputation n’est plus à faire (ça veut tout dire, au niveau contexte, vous saisissez ?)
Le Président de ce club a téléphoné ce matin à la première heure pour préciser les consignes d’usage, qu’il est de bon ton de suivre à la lettre. A savoir, garer sa voiture à quelques kilomètres du terrain et terminer à pied, et là, c’est le genre de paroles réconfortantes qui vont droit au cœur et vous ôtent tout doute malsain de l’esprit. Les vrais mots, espérés, et qui rassurent pleinement la petite famille qui va encourager le candidat au lynchage.
Enfin, on suit les consignes, on fait semblant ne pas connaître l’arbitre, par précaution, et Julien et moi chaussons les lunettes noires dans les tribunes.
Le match démarre, et un fou qui passe et repasse derrière les gradins hurle qu’il va faire la peau de l’arbitre. Je m’éclipse discrètement, avertis le président à voix basse, lequel me certifie, que mon cher époux ne court absolument aucun danger, vu que cet homme est un vrai fou, qui fait régulièrement des séjours à l’hôpital psychiatrique d’Armentières, le plus réputé de la région, mais qu’il n’est pas méchant du tout. Il parachève de me rassurer en me certifiant qu’il fait le même coup à tous les arbitres chaque dimanche, et n’est cependant jamais passé à l’acte... Cela fait, en quelque sorte, partie du folklore du club. Charmant folklore !
Je cours, pas réconfortée du tout, auprès de Julien et m’interroge sur le fait alarmant que j’attire les détraqués, les obsédés sexuels, les exhibitionnistes, les névrosés et à présent les aliénés abonnés à la clinique psychiatrique d’Armentières, ça commence à faire beaucoup ! Ce n’est pas le premier, ce ne sera sans doute pas le dernier, et c’est plutôt inquiétant, quand on y pense… Mieux vaut ne pas trop les suivre sur ce terrain de crainte de les rejoindre dans leur délire. Force est de constater qu’ils sont partout, ils nous guettent, nous suivent, ce sont des tous terrains de la névrose, à fortiori sur un terrain de foot, ce qui prouve bien qu’on n’est plus en sécurité nul part.
Le match se déroule. Jean-Pierre est rutilant dans sa panoplie, un vrai paon qui fait la roue avec les bras, et m’épate, surtout dans les courses en marche arrière, qui ont dû, on sent bien le travail fourni, être répétées des heures durant. Le sifflet donne une contenance, et il en use et abuse à souhait. Chaque équipe se comporte normalement, à savoir, prend l’arbitre comme tête de Turc au moindre litige, plus facile de décharger son agressivité sur lui que d’assumer ses propres erreurs en fait, sentiment classique et humain… Il s’expose donc à quelques critiques, inévitables, ce qui permet à Julien d’enrichir son vocabulaire de façon spectaculaire.
Extraits :
« CHEF DE GARE ! » « AUX CHIOTTES, L’ARBITRE » « ENCULE D’ARBITRE » (la classe... no comment.) « J’VAIS T’TUER, POURRITURE » « T’AS DU BRUN D’UN T’NEUL » « ON VA T’FAIRE LA PEAU, GUIGNOL » (là elle est soft hihi) etc…etc… Julien qui ignore tout de la gravité de la situation, entonne un « aux chiottes l’arbitre » sur l’air de « Allez, Lensois. » Surprenant, mais bon, d’un autre côté, on se le joue neutre si ça tourne mal, parce que bon, on le connaît à peine, nous, l’arbitre en tant que tel, après tout…
Match chaud, très chaud, surtout quand l’arbitre (par excès de zèle ?) sort un carton rouge contre un géant tatoué de deux mètres, qui lui a craché dessus.
Mérité quand même !
Mais on évite la bagarre générale de peu !
Le paon se voûte un peu, et semble un peu déstabilisé, surtout avec le géant resté sur la touche qui l’insulte à chaque approche…
Coup de sifflet final, le Président du club escorte le ‘guignol’ jusqu’à son vestiaire personnel, encadré de deux gardes du corps. Il le fait sortir par l’issue de secours, ‘c’est ce qu’ils font tous, c’est la procédure’, affirme t-il.
Mais Jean-Pierre ne renoncera pas. Je vous l’ai déjà dit, il va toujours au fond des choses... Ben quoi, des fois, on n'est pas contre... hihi !
Tous les matchs suivants ont toutefois le même goût de scénario catastrophe, vu qu’ils sont choisis par des titulaires qui ont déjà donné et se débarrassent des corvées sur les petits nouveaux avec joie. Il reçoit néanmoins son diplôme avec les honneurs dus à son rang de chef de gare, mais, curieusement, depuis, le prestige de l’uniforme avec sifflet s’est un peu estompé. Les insultes quasi permanentes affectent quelque peu l’image du moi, il faut bien le reconnaître, et les gastro-entérites d’origine psycho somatiques du dimanche matin aussi.
Maintenant, il choisit ses arbitrages, essentiellement des matchs à base de jeunes, moins impressionnants, et depuis, plus de problèmes d’intestins.
De toutes façons, Jean-Pierre n’a plus beaucoup de temps à consacrer à cette passion éphémère. Il se lance un nouveau défi et compte passer un nouvel examen de plongée sous-marine qui accapare pratiquement tout son temps libre (les poissons étant plus respectueux que les humains apparemment…) Avec le boulot, les matchs du gamin, ceux de l’équipe de Lens qu’il ne rate jamais, et les centaines retransmis à la télévision, il est d é b o r d é.
Suite demain les filles avec le fiston et le foot aussi, eh oui j'ai été gâtée ! hihi ! Bisoussss et bon weekend mais pas!
LA DEPRIME ‘Prendre soin de son moi c’est d’abord prendre soin de soi’
Avril 2002
Aujourd’hui, c’est pas la grande forme !
Pas de goût pour faire le ménage.
Encore moins les courses.
Et encore moins faire quelque chose d’utile, comme promener le chien ou autre du genre.RIEN. J’ai pris la bonne décision : je ne ferai RIEN. J’adopterai le comportement égoïste au sens profond du terme parce que les psys trouvent que c’est bien de savoir choisir cette attitude de temps en temps au niveau du moi, et qu’il faut apprendre à se bichonner au lieu de toujours essayer de donner dans l’utile, le courageux, le social où on en vient à s’oublier soi-même finalement. J’ai choisi ! Je ferai ce que j’aime : rien. Une fois n’est pas coutume !
Je regarderai des conneries à la télé. J’adore ! Et toujours d’après les psys, cette activité de loisir vaut un antidépresseur, alors, pourquoi s’en priver ? Je vais ‘antidépressuriser’ à fond ! Si en plus, ils conseillent presque de regarder des débilités à la télé (les trois quarts des programmes), je ‘débiliserai’ à outrance, ce qui me correspond du reste, tout à fait au niveau du moi ! Je fonce ! Le décor est planté, canapé, coussin pour soutenir la tête, couette, boisson fraîche, plaque de chocolat et commande à distance. Je me vautre, le chien se vautre à mes pieds, les deux chats sont déjà vautrés un peu partout. Je zappe d’une chaîne à l’autre, pour dire de trouver l’émission la plus débile qui soit, car elle n’en sera peut-être que plus curative… La concurrence est rude, on ne sait que choisir, la barre est placée très haut. J’opte pour la deux, et son policier garni, avec en plat du jour, la tête de veau du fameux Derrick et sa garniture, son acolyte au QI de brouette dont on n’entend jamais le nom car le veau n’a pas d’ombre, c’est bien connu. Scénario banal, la jeune fille qui sort d’un bistrot glauque à trois heures du matin, en mini jupe et talons aiguille et qui, on en est sûr, va se faire agresser à tous les coups ! Ça ne loupe pas, un psychopathe suit les talons aiguilles qui claquent dans la nuit noire et la trucide sous un réverbère aromatisé à la pisse de doberman. Pourquoi le réverbère, me direz-vous ? C’est mûrement réfléchi. On voit bien la scène. En vrai, je ne pense pas que le tueur choisirait sciemment d’agir sous les projecteurs, mais bon… c’est Derrick) J’ai déjà assisté à une variante : la fille en même tenue se fait draguer par un type, lequel lui jure qu’elle est la femme de sa vie, juste pour mieux la violer et la trucider dans la foulée. Elle se fait avoir, vu qu’elle a affaire à un psychopathe, ce qu’elle ne sait pas qu’il est, et ce que ne sait pas non plus le commissaire, vu que c’est son boulot de le découvrir.
A la fin, il trouve.
On a du mal à s’imaginer comment, à cause du regard, reflet du cerveau, vide.
Peut-être à cause du questionnement de la brouette à poils durs du genre :
- « Tu penses que ce Ulrich Von Der Staubenwichtig a quelque chose à voir avec le crime ? » Ça aide beaucoup le veau ! On est tout à fait fixé lorsqu’il répond :
- « Je suis sûr que ce Ulrich Von Der Staubenwichtig a quelque chose à voir avec le crime. »
Il nous le prouve lorsqu’il pose la question directement au suspect :
- « Monsieur Ulrich Von Der Staubenwichtig, avez-vous oui ou non quelque chose à voir avec le crime ? », et que celui-ci avoue, sous la voix torturante du commissaire.
Je zappe avant la musique fête foraine croustillons qui a le don de me soulever le cœur.
Tous les épisodes passionnants de ce sitcom sont construits sur un même plan, poursuivant un rythme effréné qui transparait dans le regard bovin vide de toute lueur d’expression de la vedette. Il crève l’écran…
Prenons un autre épisode au hasard. Je plante le décor, un univers de commissariat basique criant de vérité : un bureau métallique, des dossiers plats empilés soigneusement dessus avec rien dedans, un téléphone qui fait du bruit quand on compose un numéro, surtout le chiffre neuf qui est au bout du cadran, et que l’on utilise de ce fait, beaucoup vu que c’est lui qui fait le plus de bruit, une chaise à haut dossier montée sur roulettes qui permet de glisser d’un dossier vide à l’autre, une machine à écrire datant de la guerre quatorze, et des armoires métalliques en trompe-l’œil, parce que ajourées dans le haut et fermées par des cadenas pour le côté ultraconfidentiel et faire fantasmer le grand public. Le téléphone sonne, dix fois, afin que l’on comprenne bien qu’il sonne. Le collègue au visage carré et ‘brushingué’ à outrance, décroche au ralenti. Il dit :
- « Oui, machin à l’appareil, oui… ah bon ? Oui mais comment ? Et quand ? Bon, d’accord. » Et il raccroche.
On se doute immédiatement qu’il s’est passé quelque chose de grave. Il interpelle Derrick qui regarde au loin par le carreau du bureau, perdu dans ses pensées vides…
- « C’est pour toi ! »
Derrick re décroche (? ? ?) le téléphone et dit mollement :
- « Derrick à l’appareil. Oui… ah bon ? Oui mais comment ? Et quand ? Bon d’accord.
Ne touchez à rien, on arrive ! » (On voit que c’est le chef !) et raccroche lentement. Il commente à son collègue qui s’en fiche royalement puisqu’il connaît déjà l’histoire mais marque le plus vif intérêt pour son chef car c’est dans le script. En fait, c’est pour que nous, qui n’avons rien entendu, comprenions bien le tragique de la situation. Bravo ! Mise en scène géniale !
- « Une jeune femme a été sauvagement assassinée Krugerbitternichtyawohlstraße », qu’il dit, « on y va »
Le metteur en scène a le sens du détail, touche à la perfection, convoite le César. Ils montent dans la voiture banalisée, claquent les portes, l’une après l’autre, violemment, pour que l’ingénieur du son ait bien le retour du bruit de claquement.
Son casque sursaute, il l’a bien eu.
- « Coupez ! Elle est bonne ! »
Ils arrivent chez le veuf qui ne comprend pas du tout comment une telle horreur a pu se produire, renifle un oignon dans son mouchoir pour les fausses larmes. Le corps gît, ensanglanté, la peinture carmin badigeonné alentour. On sait déjà que le mari affligé est coupable tellement il sonne faux et a du mal à contenir sa joie. Derrick, dont le cerveau est en ébullition, semble proche de l’éruption volcanique et son QI puissant apparaît dans ses yeux de veau. La race bovine voudra bien m’excuser pour cette métaphore. Pardon, le veau ! On lui demande où il était entre 7h58 et 18h03.
Il répond qu’il se trouvait à son bureau et qu’une centaine de personnes à qui il a demandé l’heure exprès, pourront le confirmer.
Il ne s’inquiète pas, son alibi est en béton… Autre plan, on voit la maîtresse du méchant mari, toujours une brune à fausses lèvres bec de canard qui lui parle sans quitter la caméra des yeux pour que ses proches la reconnaissent bien. Elle porte une minijupe en cuir et des ongles rouge sang de trois kilomètres de long. Elle demande à son amant si la police n’a pas de soupçons à leur sujet. On apprend que le traître a payé un tueur à gages pour faire exécuter le travail. L’ignoble veuf lui relate l’interrogatoire avec le commissaire auquel on a déjà assisté en long en large et en travers. J’en profite donc pour sortir le chien Tina au jardin, vu que je connais déjà, en attendant que ça passe. Tina campait près de la porte depuis un bon moment, mais elle m’excusera, j’étais à fond dedans là, vous aussi, non ? Quelques minutes s’écoulent, je rentre, le veuf est menotté, on lui lit ses droits qu’on connaît par cœur, ça dure des heures, et j’ai loupé le seul passage intéressant, vous aussi, merci le chien !
C’est tout Derrick, ça ! Il ne se passe rien pendant des heures, et toc, le dénouement est expédié par Chronopost en deux minutes. Si vous le ratez, tant pis, trop tard, on ne revient pas là-dessus. Un mercredi, j’ai un peu forcé mon Julien à suivre ce policier captivant à mes côtés. Il n’a pas été déçu. Surtout lorsque le fils de la victime est entré en piste. Un jeune homme de dix-huit ans d’après les textes, mais néanmoinsau crâne déjà clairsemé. Un pistonné sans doute, mais quelle grossière erreur de casting ! Il semblait à peine perturbé par la mort de sa mère et répondait aux questions de l’inspecteur en s’acharnant sur sa console de jeux vidéo : le ‘Super Mario’.
Age mental de ce jeu : quatre ans d’après mon fils…
Voilà je manquais d'inspiration j'avais supprimé cette histoire du livre et j'en ai d'autres, 300 pages c'était assez, bisousssss