La plus ancienne tradition connue du Mardi Gras est celte, célébrée alors par les druides. Des historiens voient aussi l’origine du Carnaval dans les rites égyptiens de la fertilité. Comme illustrations, ils citent la fête d’Osiris destinée à marquer le reflux des eaux du Nil après les inondations.

                 Il s’agissait de la célébration de la mort de l’hiver et de la renaissance de la nature. Les Romains et les Grecs faisaient de même sous l’appellation de «rites de printemps ».

                Au moyen âge, l’église catholique essaie de supprimer les idées et traditions païennes. C’est ainsi qu’elle incorpore le rite de la célébration du printemps à son calendrier : c’est le Mardi Gras veille du Mercredi des Cendres qui marque le début du Carême. Ce dernier étant un temps de prière et de jeûne de 40 jours avant Pâques, le Mardi gras est donc le dernier jour où l’on peut manger gras.

                 La manifestation se dénommera donc Carnaval motqui vient de « carnelevarium »: suppression de la viande C’est pourquoi dès le début, Carnaval a toujours été synonyme de fêtes, bals, orgies et déguisements. Le reste n’est plus qu’une question d’évolution et d’adaptation culturelle.

Mardi : entorse au régime : on fait gras ! Les aliments gras doivent être finis, plus rien dans le réfrigérateur, on fait bombance.

La tradition du carême interdisant également les œufs  et on en profite pour faire
des beignets, des crêpes, des bugnes et des fritures. C’est la fête !

          Le plus beau des Carnavals français, et l’un des plus grands du monde est sans contexte celui de Nice, ce qui lui attire plus d’un million de visiteurs venus du monde entier. Sa renommée internationale date de La Belle Epoque.

          C’est sa Majesté le Roi du Carnaval qui lance la fête dès le vendredi lorsque le soleil se couche sur la baie des anges, avec sa Cour il rejoindra en char la mythique Place Masséna où la foule les attend. Sur la place les clefs de la ville lui sont remises symboliquement pour deux semaines où toutes les folies seront permises, à ce moment-là la fête peut commencer.

            Il y trônera pendant toutes les festivités jusqu’au dernier soir des 15 jours de fête, à ce terme il défilera pour une dernière fois avant d’être brûlé sur un bûcher. De partout des chars, un millier de musiciens et danseurs venus du monde entier animent jour et nuit les rues de la ville.

            Les chars sont décorés à la main, à l'aide de pétales de milliers de fleurs, collés un à un, et de fleurs piquées dans de la mousse pour composer de ravissantes créations. Les fleuristes, réunis au sein de "L'Amicale des Réalisateurs de Batailles de Fleurs de la Ville de Nice" travaillent dans la nuit et la matinée qui précèdent chaque bataille et mènent une véritable course contre la montre afin que tous les chars soient prêts à temps. Comme tous les ans, c’est la Reine du Carnaval qui ouvrira la célèbre bataille de fleurs. Cette bataille de fleurs est très attendue du public. De la vingtaine de chars fleuris qui défilent dans les rues de Nice, de jeunes beautés habillées de somptueux costumes de plumes, de paillettes et de strass créés pour l'occasion, vont lancer par millier du mimosa, des lys et des marguerites.

Pour la petite histoire :

 … « Isabelle, fille de Pedro 11 du Brésil, s’inspira également du modèle niçois pour célébrer l'abolition de l'esclavage en organisant le premier défilé de voitures fleuries à Rio ».

                J’aimerais vivre ces instants magiques et fleuris à Nice pour aider le printemps à arriver plus vite, même si je n’aime pas la foule, les masques, ils me font peur, qui peut se cacher sous leur couvert ?

En Martinique :

Le carnaval a été introduit aux Antilles au XVIIIe siècle. En Martinique Le Gouverneur du Parquet et son épouse donnaient des fêtes en similitude avec le continent. Par imitation de leur maître les esclaves organisent leur Carnaval en y introduisant tambours, danses et croyances africaines.

En 1765, le carnaval a dû être interdit car les esclaves en profitaient pour « courir les rues masqués et déguisés à des heures indues armés de bâtons ferrés, de coutelas et couteaux flamands ». Cette interdiction de réjouissances dans les rues, masqué et déguisé, se renouvellera au XIXe siècle, plus précisément jusqu’en 1850. Après cette date, les défilés dans les rues pendant la période de Carnaval reprennent en Martinique et à la Guadeloupe atteignant à la fin du siècle une importance considérable

Dès le dimanche de l’Épiphanieet pendant presque 2 mois, les fêtes vont monter en puissance, d’abord réservées aux week-ends pendant lesquels sont organisés des concours de danses, de costumes, des élections de reines, pour culminer au cours d’un long week-end festif autour du Mardi gras. Moins fameux qu’à Trinidad, plus musclé qu’en Guadeloupe, le carnaval de Fort-de-France brasse rires, musiques et couleurs pendant 5 jours. Tout autour de la Savane (la place principale), la ville est en fête, on se retrouve sur la « jetée et sur l’herbe pour déguster poulet, acras, poisson grillé.

Samedi dernier : Sa Majesté le Roi Vaval est placé en tête du défilé. C’est un mannequin de 3 à 4 m de haut, fait de paille, papier et tissu et à Fort-de-France, grande parade des reines nouvellement élues. Le lendemain dimanche il y a eu les défilés traditionnels avec les jolis chars fleuris.

Aujourd’hui lundi, les gens étaient pour les hommes en femmes, et les femmes en hommes pour les mariages burlesques. Spectacle très coloré avec toutes les reines, les vieilles guimbardes rafistolées et taguées, les chars décorés suivant le thème du jour !

Demain mardi gras pour la sortie des Diables Rouges tout le monde sera habillé de rouge. Les Diables Rouges sont  des personnages portant miroirs et cornes !

Mercredi des Cendres tout le monde sera habillé en noir et blanc en signe de deuil de sa Majesté Vaval qui mort sera brûlé.

En Martinique le carême débutera non pas le mercredi des Cendres mais le lendemain !

Le carnaval de Dunkerque est un des plus connu en France. Son origine remonte au XVIIIe siècle, lorsque les armateurs offraient une avance aux marins, qui ripaillaient avant leur départ pour six mois de pêche à la morue en Islande. Avec le temps, il y a eu fusion avec les réjouissances moyenâgeuses du Mardi Gras. Aussi le carnaval de Dunkerque est placé sous le signe de la pêche. Pas de  chars à Dunkerque mais un cortège de Géants,  grands mannequins de carton et d'osier qu'on promène pendant les fêtes nordistes.

Pour respecter la tradition, depuis le balcon de la Mairie, le maire  jette sur les carnavaleux des tombereaux de harengs, soit une demie tonne, ainsi que des homards en plastique qui pourront être échangés contre des vrais.

Presque tous les habitants participent en se déguisant, se maquillant le plus grossièrement possible, s’habillant e les hommes en femme et les femmes en homme.

C’est le grand désordre, des milliers de personnes envahissent les rues, bras dessus dessous, chantant à gorge déployée des chansons paillardes, dansant, buvant soit dans les bars, soit dans leurs appartements privés pour la soupe à l’oignon.

Ils ne rateront pour rien au monde  de danser autour de la statue de Jean Bart, corsaire de Louis XIV, qui sauva la ville de la famine en pillant des centaines de navires anglais et hollandais.

Ce carnaval réunit l’authenticité et la tradition à la fête et de plus en plus d’étrangers viennent y participer.

Personnellement j’aurais vraiment trop peur  dans cette marée humaine aussi bon enfant soit-elle …

Le Carnaval de Venise date du Moyen Age. C’est à partir du XXe siècle que les touristes l’ont découvert.            

C’est  pour moi le plus élégant des carnavals du monde grâce à ses célèbres masques.

 Ceux-ci permettaient autrefois aux Vénitiens de participer à la fête quelle que soit leur origine, le masque gommant les différences sociales. Si le carnaval de Venise revêt aujourd’hui un caractère ultra touristique et de moins en moins authentique, il reste un spectacle magique.

Le carnaval de la Nouvelle Orléans est le plus réputé des Etats-Unis, il est à la hauteur de ceux de Rio de Janeiro et de Venise, il  a été introduit par les premiers colons français et on y parle toujours le « vieux français ».

12 jours avant le Mardi-gras des animations sont organisés sous forme de bals, fanfares, défilés de chars et    dégustation de galettes des rois. Aux spectateurs sont offerts, lancés depuis les chars, des menus cadeaux tels        colliers, bonbons, etc.

Les couleurs officielles violet, vert et or prédominent partout, même sur le King Cake, l'énorme gâteau emblème de Mardi gras. Je l’imagine bien ce carnaval-là avec ses parades, danses à gogo au rythme du jazz !

J’ai eu le grand bonheur d’assister au 100 ans du jazz à La Nouvelle Orléans. Le spectacle était partout, je m’en souviens même si c’était il y a 30 ans ! Ce qui m’avait le plus frappé c’était la grande gentillesse des gens et leur manque de complexe. Ici pas de régime, les divas des magasines anorexiques peuvent aller se rhabiller !!!

Et si vous êtes fatiguée de regarder le spectacle debout, on vous amènera le canapé du salon sur le trottoir.

J’ai adoré …

               Le Carnaval d’hiver du Québec se tient depuis 50 ans.

 Il attire beaucoup de touristes avec ses défilés de nuit, les courses en canot, les courses d’attelages de chien, le bain de neige et le concours international de sculpture. 

                   De toutes ces activités, le bain de neige est bien le plus déjanté. Par – 25° les courageux en maillot de bain ( ?) prennent un bain de neige pendant quinze à vingt  minutes, sous les yeux des spectateurs bien en chaud dans leur doudoune fourrée.

                                Le concours de sculptures de neige est la plus belle des activités de ce carnaval. Du monde entier des équipes viennent réaliser des merveilles dans la glace.

        Le Carnaval le plus réputé d’Allemagne se tient à Cologne

 En période de carnaval tout est permis, rien ne choque : des milliers de femmes ont pour habitude de couper la cravate des hommes en signe d’émancipation.

Elles prendront ainsi le pouvoir pour la journée et ce sera le coup d’envoi de la « semaine des fous » qui est   le point phare des festivités.

Plus étonnant encore : elles brûlent leur poupée tout en l’accusant des mauvaises actions qu’elles auraient      elles-mêmes commis pendant le carnaval !

 Sur la ville, pendant les parades il pleut des bonbons, des fleurs et même des petites bouteilles de  schnaps !

Le carnaval dans le monde, le temps des réjouissances…

                L’église ne reconnaît pas la fête de Carnaval célébrée dans de nombreux pays. Lors de cette fête les gens se déguisent, font ripaille, chantent, dansent et offrent des cadeaux selon les coutumes de leur pays d’origine. Ils se sont préparés pendant des mois à la préparation des chars géants, ou la confection du costume qui peut aller du burlesque au plus romantique dans l’objectif commun de faire la fête.

                Après le tour du monde des bisous, je vous emmène dans les villes des plus prestigieux carnavals, ceux de : Rio de Janeiro, au Brésil le plus réputé, Cologne en Allemagne, le plus burlesque, Québec au Canada, le plus déjanté, La Nouvelle Orléans en Louisiane, pour celles qui aiment le jazz et Venise en Italie,  le plus romantique.

Carnaval de RIO DE JANEIRO au Brésil

                 A Rio de Janeiro, on envahit les rues en dansant des sambas endiablées, habillé de paillettes et de plumes, pendant des jours et des nuits. Le carnaval brésilien est d’origine européenne. L’eau qu’on se jetait pour marquer l’entrée dans le Carême a été remplacée par le lancer de confettis.

                 C’est le plus célèbre carnaval du monde. Au Brésil  les rues sont envahies par les danseurs de sambas endiablées, habillés de paillettes et de plumes. Ils vont danser pendant des jours et des nuits, sous les yeux ébahis de milliers de touristes venus du monde entier pour cet évènement populaire, dont le seul objectif est de faire la fête.

Photo : le bœuf gras à Paris

                Les fêtes de Carnaval accompagnent le passage de l’hiver au printemps, de la mort à la vie : elles signalent le renouveau de la nature dans l’exubérance, la fantaisie et l’imagination. Dans l’Antiquité, les dieux faisaient et défaisaient les saisons. Au cours de ces fêtes, on procédait à des sacrifices. L’objectif était que les divinités de la nature chassent le froid et favorisent le retour de la végétation ou, par exemple, les naissances dans les troupeaux.

                Au début du Moyen Age l’église catholique  récupéra les fêtes païennes et les christianisa unissant ainsi le sacré au profane, c’est ainsi qu’elle incorpora le rite de la célébration du printemps à son calendrier : c’est le Mardi Gras veille du Mercredi des Cendres qui marque le début du Carême. Ce dernier étant un temps de prière et de jeûne de 40 jours avant Pâques, le Mardi gras est donc le dernier jour où l’on peut manger gras. La manifestation se dénommera donc :

Carnaval mot qui vient de « carnelevarium » : suppression de la viande

                Le Carnaval démarre le jour de l’Epiphanie pour se terminer le Mercredi des Cendres. La veille appelée Mardi Gras est le jour phare de cette période.

                C’est une période de « folie », d’exubérance, de fantaisie et d’imagination, marquée par des bals masqués, des défilés de chars dans les rues et des cortèges costumés, des lancers de confettis.

 Chacun à sa guise pourra se travestir selon ses fantasmes loin de toute barrière sociale. Prince, princesse, gueux, homme en femme, monstre,  héros de légende, etc …

                Les œufs étant interdits pendant le Carême voilà pourquoi Mardi gras joyeux est synonyme de crêpes, de beignets, et de bugnes.

Le Bœuf gras

                On peut en voir l’origine dans cette sorte de promenade des bœufs destinés aux sacrifices païens auxquels nos tapisseries anciennes font allusion. On promenait le bœuf gras, qui rappelle tout simplement l’âne de Silène, dans quelques-unes de nos villes les plus anciennes, et surtout à Marseille. La victime était choisie parmi les plus beaux bœufs, parée de fleurs, entourée de ses sacrificateurs qui la gardaient à vue, et de musiciens qui avaient l’air de prétendre charmer ses derniers moments. Près d’entrer dans la sainte abstinence du carême, on voulait montrer au peuple le dernier bœuf dont il lui serait permis de manger. On l’appelait bœuf gras, comme on appelle encore jours gras les jours d’allégresse qui précèdent le carême.

                Excepté son entourage mythologique, qui ne date en réalité que de la Révolution, le bœuf gras d’autrefois a toujours ressemblé à notre bœuf moderne. On l’a toujours paré comme il est aujourd’hui et comme l’étaient les victimes antiques. On a toujours entouré sa marche de la même pompe, à peu de chose près. Les garçons bouchers, chargés de la marche, étaient jadis, comme aujourd’hui, vêtus à l’instar des esclaves des sacrificateurs, et avaient des instruments comme les anciens en portaient aux sacrifices. On mettait aussi sur le dos du bœuf, à Paris seulement, l’enfant traditionnel, aujourd’hui transformé en amour, jadis appelé par les bouchers leur roi.

La procession du Renard

                Lors de cette fête-ci, on voyait figurer, au milieu du clergé, un renard couvert d’un surplis fait à sa taille, avec la mitre et la tiare sur la tête. On avait mis de la volaille à sa portée. Le renard, naturellement vorace, n’attendait pas, comme on pense bien, la fin de la cérémonie pour se jeter sur cette facile proie. Le plus souvent, il oubliait ses pieuses fonctions, et s’emparait des poules qu’il se mettait à dévorer en présence de l’assistance, si noble qu’elle fût. Plus d’un prince s’en amusa, entre autres Philippe le Bel, que la procession du renard divertissait beaucoup. Il est vrai que ce monarque avait eu maille à partir avec le pape, et qu’il voyait une allégorie qui lui plaisait dans cette singulière procession. Ce type de divertissements sacrilèges n’effarouchait point la dévotion superstitieuse des populations du XIII^e et du XIV^e siècle.