je vous entends d'ici : qu'est ce qui lui passe encore par la tête, nous allons voir nos morts dans les cimetières, et elle nous souhaite bonne fête ; c'est sûr, ou elle file un mauvais coton, ou elle déraille carrément.
je vous rassure et vous explique (un peu). j'habite à Jupille-sur-Meuse, mais sur le haut de Jupille. ma maison est entourée (à vol d'oiseau) : à gauche, à 400 m d'un vieux cimetière de Jupille ; derrière, à 200 m du crématorium et du plus grand cimetière de Liège, celui de Robermont ; et à droite, à 400 m du nouveau cimetière de Jupille.
quand Francis m'a fait sa cour (oui, oui....) , il ma dit qu'il habitait un quartier tranquille (vrai) et toujours bien fleuri (vrai aussi). un vrai petit paradis pour une citadine comme moi qui boulottait à plein temps, plus les filles, le chien, et tutti quanti...
quand je promène Leika, je ne rencontre pas un chat, je vous l'ai déjà dit, mais avec l'âge, on se répète (dans 3 mois, je change de décennie), donc pas de chat, mais des voitures roulant à petite vitesse et s'arrêtant à ma hauteur, pas pour me draguer, mais pour me demander le chemin.
"je suis perdu, Madame, oh, il est beau votre chien !, je cherche le cimetière"
"quel cimetière, Monsieur ?"
"je ne sais plus, celui de Jupille, sans doute"
et je me mets à le renseigner, si c'est le petit vieux qu'il cherche : demi-tour puis à gauche, si c'est le petit nouveau : demi-tour puis à droite, si c'est le tout grand de Robermont, il est sur le bon chemin, suivez la route jusqu'au bout et vous vous retrouverez devant le crématorium. vous pouvez vous garer là, le cimetière est juste derrière.
même les rues sont parsemées de fleurs, ici, fleurs perdues par les corbillards. car il n'y a pas beaucoup de crématoriums en Belgique : on y vient donc souvent de loin, même du Luxembourg.
pourquoi je vous parle de tout ça, alors que vous avez peut-être de la peine en pensant à une personne chère et partie trop tôt.
parce que cette personne, quand vous allez sur sa tombe déposer une pomponette et verser une larme, se trouve à côté de vous et essaie de vous dire, ne pleure pas sur moi, j'aime pas quand tu pleures. pleure plutôt sur ceux qui vivent des moments dificiles ici ou ailleurs. moi, j'ai fait ce que j'ai pu, et je suis arrivé(e) à la fin de mes souffrances. ça me fait plaisir de te voir, mais n'en fait pas une obligation, viens plutôt me voir quand tu as besoin de moi.
et oui, mes amies, le 1er novembre est le jour des saints, c'est-à-dire de tous les êtres en puissance de sainteté que nous sommes. si les commerçants en ont fait une occasion d'équilibrer leur chiffre d'affaires, c'est la vie d'aujourd'hui qui le veut ainsi.
ne soyez pas triste aujourd'hui, aujourd'hui, c'est le jour de tous les vivants.
demain, c'est une autre histoire.
lire la suite(1) commentaires
Il est 20h, mon mari n'est toujours pas de retour de son travail et ne m'a pas prévenue. J'attends, je tourne en rond, des pensées commencent à m'envahir du genre : " s'il se souciait de moi, il aurait appelé. Il sait bien que je dois me mettre en quatre pour que le souper soit prêt à l'heure. Il ne pense pas à moi. Tout ce qui l'intéresse, c'est son travail. De toute évidence, je ne représente pas grand-chose pour lui. Pourquoi ai-je épousé un homme égoïste ? »...et doucement, insidieusement la colère m'envahit. "
