Ces termes mis l’un à côté de l’autre, peuvent sembler paradoxaux.
Y aurait-il un risque à être heureux ?
N’oserions-nous pas prendre ce risque ?
Y aurait-il trop de difficultés pour oser être heureux ?
Alors que notre bon sens semble nous dire que la recherche du bonheur est, à l’évidence, au cœur même de l’existence chez chacun d’entre nous, nous pouvons constater dans notre entourage immédiat, combien sont rares ceux qui nous donnent le sentiment d’être heureux ou simplement satisfaits de la vie.
Je ne suis pas persuadé que la recherche du bonheur soit parmi nos besoins prioritaires, quand je vois le nombre de gens qui sont d’une habileté incroyable pour déclencher (avec beaucoup de ténacité parfois) ce qu’ils ne souhaitent surtout pas ! Il m’arrive, au-delà de l’étonnement, d’être accablé en voyant, avec quelle créativité nous pouvons nous mettre dans des situations impossibles. Comment nous pouvons provoquer l’insupportable, déclencher nos propres malheurs et souvent, trop souvent, nous empoisonner l’existence par des pensées toxiques avec lesquelles nous allons ruminer durant des jours, des mois et quelquefois des années, une quantité extraordinaire de sentiments négatifs envers nous-mêmes ou envers certains de nos semblables (qui le plus souvent sont nos proches !).
Oui oser être heureux semble constituer un risque et en premier celui de devoir renoncer à être malheureux, de se priver du plaisir de se plaindre, de lâcher prise sur la tentation de la victimisation et des reproches à l’égard du monde entier. Quand nous voyons avec quelle ténacité nous préférons utiliser nos énergies à accuser, à disqualifier autrui plutôt que d’utiliser ces mêmes énergies à se positionner, à se respecter, à s’affirmer ou à mieux se définir.
Etre heureux repose sur quelques balises et ancrages, qui méritent d’être connues (et mises en pratique !).
• apprendre au vivre au présent.
• apprendre à évacuer les pensées négatives qui nous peuvent nous envahir.
• apprendre à restituer les messages toxiques que nous pouvons recevoir.
• apprendre à rester en accord entre ce que nous ressentons et faisons, entre ce que nous pensons et disons.
• apprendre à respecter ses limites et son rythme de vie.
Ces quelques balises vont nous conduire à nous aimer, à nous respecter, à nous responsabiliser.
S’aimer n’est pas facile. Notre éducation ne favorise pas l’éclosion d’un tel sentiment envers nous mêmes ! Nous apprenons à douter, à ne pas cultiver l’estime de soi, à ne pas rester trop longtemps dans le plaisir d’être.
Se respecter suppose d’apprendre à dire non, et donc à faire (malgré nous) de la peine à notre entourage en ne répondant pas aux attentes ou aux désirs de ceux qui prétendent nous aimer, qui sont proches. Cela suppose de pouvoir nous différencier de leurs croyances, de témoigner que nous n’avons pas les mêmes goûts, les mêmes ressentis, les mêmes sentiments.
Se responsabiliser supposer de ne pas cultiver la victimisation, l’accusation ou la mise en cause d’autrui face à tout ce qui peut nous arriver. Et d’apprendre que quoiqu’il nous arrive c’est à nous d’en faire quelque chose qui ne reste pas négatif.
En respectant ces quelques possibles nous avons quelques bases solides pour sinon être heureux, du moins découvrir que nous sommes un bon compagnon pour nous-mêmes.