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et attendit. Miss Barbara mit de l'eau et du miel dans une soucoupe en disant :
- Je prépare les rafraîchissements.
Puis, tout à coup, elle s'écria :
- En voici un ! c'est la princesse nepticula marginicollella avec sa tunique de velours noir traversée d'une large bande d'or. Sa robe est en dentelle noire avec une longue frange. Présentons-lui une feuille d'orme, c'est le palais de ses ancêtres où elle a vu le jour. Attendez ! Donnez-moi cette feuille de pommier pour sa cousine germaine, la belle malella, dont la robe noire a des lames d'argent et dont la jupe frangée est d'un blanc nacré. Donnez-moi du genêt en fleurs, pour réjouir les yeux de ma chère cemiostoma spartifoliella, qui approche avec sa toilette blanche à ornements noir et or. Voici des roses pour vous, marquise nepticula centifoliella. Regardez, chère Elsie ! admirez cette tunique grenat brodée d'argent. Et ces deux illustres lavernides : linneella, qui porte sur sa robe une écharpe orange brodée d'or, tandis que schranckella a l'écharpe orange lamée d'argent. Quel goût, quelle harmonie dans ces couleurs voyantes adoucies par le velouté des étoffes, la transparence des franges soyeuses et l'heureuse répartition des quantités ! L'adélide pazerella est toute en drap d'or bordé de noir, sa jupe est lilas à frange d'or. Enfin, la pyrale rosella, que voici et qui est une des plus simples, a la robe de dessous d'un rose vif teintée de blanc sur les bords. Quel heureux effet produit sa robe de dessous d'un brun clair ! Elle n'a qu'un défaut, c'est d'être un peu grande ; mais voici venir une troupe de véritables mignonnes exquises. Ce sont des tinéines vêtues de brun et semées de diamants, d'autres blanches avec des perles sur de la gaze. Dispunctella a dix gouttes d'or sur sa robe d'argent. Voici de très grands personnages d'une taille relativement imposante : c'est la famille des adélides avec leurs antennes vingt fois plus longues que leur corps, et leur vêtement d'or à reflets rouges ou violets qui
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répondit la gouvernante. Comment vous expliquez-vous qu'il soit arrivé ici avant nous, puisque nous l'avions laissé derrière et ne l'avons ni vu ni entendu passer à nos côtés ?
- Il aura marché à travers les plates-bandes, reprit Elsie ; c'est le plus court chemin et c'est celui que je prends souvent quand le jardinier ne me regarde pas.
- Non, non ! dit miss Barbara avec angoisse, il a pris par-dessus les arbres. Tenez, vous qui voyez loin, regardez au-dessus de votre tête ! Je parie qu'il rôde devant mes fenêtres !
Elsie regarda et ne vit rien que le ciel, mais, au bout d'un instant, elle vit l'ombre mouvante d'une énorme chauve-souris passer et repasser sur les murs du pavillon. Elle n'en voulut rien dire à miss Barbara, dont les manies l'impatientaient en retardant la satisfaction de sa curiosité. Elle la pressa d'entrer chez elle en lui disant qu'il n'y avait ni chauve-souris ni précepteur pour les épier.
- D'ailleurs, ajouta-t-elle, en entrant dans le petit parloir du rez-de-chaussée, si vous êtes inquiète, nous pourrons fort bien fermer la fenêtre et les rideaux.
- Voilà qui est impossible ! répondit Barbara. Je donne un bal et c'est par la fenêtre que mes invités doivent se présenter chez moi.
- Un bal ! s'écria Elsie stupéfaite, un bal dans ce petit appartement ? des invités qui doivent entrer par la fenêtre ? Vous vous moquez de moi, miss Barbara.
- Je dis un bal, un grand bal, répondit Barbara en allumant une lampe qu'elle posa sur le bord de la fenêtre ; des toilettes magnifiques, un luxe inouï !
- Si cela est, dit Elsie ébranlée par l'assurance de sa gouvernante, je ne puis rester ici dans le pauvre costume où je suis. Vous eussiez dû m'avertir, j'aurais mis ma robe rose et mon collier de perles.
- Oh ! ma chère, répondit Barbara en plaçant une corbeille de fleurs à côté de la lampe, vous auriez beau vous couvrir d'or et de pierreries, vous ne feriez pas le moindre effet à côté de mes invités.
Elsie un peu mortifiée garda le silence et a
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ne suis-je pas une bat ?
- Il n'y a pas de quoi se vanter ! s'écria Barbara en frémissant de colère.
Et elle entraîna Elsie, interdite, dans l'ombre épaisse de la petite allée.
- Ses yeux, ses pauvres yeux ! répétait Barbara en haussant convulsivement les épaules ; attends que je te plaigne, animal féroce !
- Vous êtes bien dure pour ce pauvre homme, dit Elsie. Il a vraiment la vue sensible au point de ne plus voir du tout aux lumières.
- Sans doute, sans doute ! Mais comme il prend sa revanche dans l'obscurité ! C'est un nyctalope et, qui plus est, un presbyte.
Elsi ne comprit pas ces épithètes, qu'elle crut déshonorantes et dont elle n'osa pas demander l'explication. Elle était encore dans l'ombre de l'allée qui ne lui plaisait nullement et voyait enfin s'ouvrir devant elle le sombre berceau au fond duquel apparaissait le pavillon blanchi par un clair regard de la lune à son lever, lorsqu'elle recula en forçant miss Barbara à reculer aussi.
- Qu'y a-t-il ? dit la dame aux gros yeux, qui ne voyait rien du tout.
- Il y a... il n'y a rien, répondit Elsie embarrassée. Je voyais un homme noir devant nous, et, à présent, je distingue M. Bat qui passe devant la porte du pavillon. C'est lui qui se promène dans votre parterrre.
- Ah ! s'écria miss Barbara indignée, je devais m'y attendre. Il me poursuit, il m'épie, il prétend dévaster mon ciel ! Mais ne craignez rien, chère Elsie, je vais le traiter comme il le mérite.
Elle s'élança en avant.
- Ah ! çà ! monsieur, dit-elle en s'adressant à un gros arbre sur lequel la lune projetait l'ombre des objets, quand cessera la persécution dont vous m'obsédez ?
Elle allait faire un beau discours, lorsque Elsie l'interrompit en l'entraînant vers la porte du pavillon et en lui disant :
- Chère miss Barbara, vous vous trompez, vous croyez parler à M. Bat et vous parlez à votre ombre. M. Bat est déjà loin, je ne le vois plus et je ne pense pas qu'il ait eu l'idée de nous suivre.
- Je pense le contraire, moi,
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ses élèves, il se promenait en rond sur la terrasse du jardin, ce qui ne faisait de mal à personne, mais paraissait être l'indice d'une tête sans réflexion livrée à une oisiveté stupide. Miss Barbara n'en jugeait pas ainsi. Elle avait M. Bat en horreur, d'abord à cause de son nom qui signifie chauve-souris en anglais. Elle prétendait que, quand on a le malheur de porter un pareil nom, il faut s'expatrier afin de pouvoir s'en attribuer un autre en pays étranger. Et puis elle avait toute sorte de préventions contre lui, elle lui en voulait d'être de bon appétit, elle le croyait vorace et cruel. Elle assurait que ses bizarres promenades en rond dénotaient les plus funestes inclinations et cachaient les plus sinistres desseins.
Aussi, lorsqu'elle le vit sur la terrasse, elle frissonna. Elsi sentit trembler son bras auquel le sien s'était accroché. Qu'y avait-il de surprenant à ce que M. Bat, qui aimait le grand air, fût dehors jusqu'au moment de la retraite de ses élèves, qui se couchaient plus tard qu'Elsie, la plus jeune des trois ? Miss Barbara n'en fut pas moins scandalisée, et, en passant près de lui, elle ne put se retenir de lui dire d'un ton sec :
- Est-ce que vous comptez rester là toute la nuit ?
M. Bat fit un mouvement pour s'enfuir ; mais, craignant d'être impoli, il s'efforça pour répondre et répondit sous forme de question :
- Est-ce que ma présence gêne quelqu'un, et désire-t-on que je rentre ?
- Je n'ai pas d'ordres à vous donner, reprit Barbara avec aigreur, mais il m'est permis de croire que vous seriez mieux au parloir avec la famille.
- Je suis mal au parloir, répondit modestement le précepteur, mes pauvres yeux y souffrent cruellement de la chaleur et de la vive clarté des lampes.
- Ah ! vos yeux craignent la lumière ? J'en étais sûr ! Il vous faut tout au plus le crépuscule ? Vous voudriez pouvoir voler en rond toute la nuit ?
- Naturellement ! répondit le précepteur en s'efforçant de rire pour paraître aimable : ne suis-je pas une ba
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Vous ne voulez pas le dire ?
- Je regarde ce que moi seule je peux voir.
- Vous voyez quoi ?
- Permettez-moi de ne pas vous le dire ; vous voudriez le voir aussi, et vous ne pourriez pas ou vous le verriez mal, ce qui serait un chagrin pour vous.
- C'est donc bien beau, ce que vous voyez ?
- Plus beau que tout ce que vous avez vu et verrez jamais de beau dans vos rêves.
- Ma chère miss Barbara, faites-le-moi voir, je vous en supplie !
- Non, mon enfant, jamais ! Cela ne dépend pas de moi.
- Eh bien, je le verrai ! s'écria Elsie dépitée. J'irai la nuit chez vous, et vous ne me mettrez pas dehors.
- Je ne crains pas votre visite, vous n'oseriez jamais venir !
- Il faut donc du courage pour assister à vos sabbats ?
- Il faut de la patience et vous en manquez absolument.
Elsie prit de l'humeur et parla d'autre chose. Puis elle revint à la charge et tourmenta si bien la fée, que celle-ci promit de la conduire le soir à son pavillon, mais en l'avertissant qu'elle ne verrait rien ou ne comprendrait rien à ce qu'elle verrait.
Voir ! voir quelque chose de nouveau, d'inconnu, quelle soif, quelle émotion pour une petite fille curieuse ! Elsie n'eut pas d'appétit à dîner, elle bondissait involontairement sur sa chaise, elle comptait les heures, les minutes. Enfin, après les occupations de la soirée, elle obtint de sa mère la permission de se rendre au pavillon avec sa gouvernante.
A peine étaient-elles dans le jardin qu'elles firent une rencontre dont miss Barbara parut fort émue. C'était pourtant un homme d'apparence très inoffensive que M. Bat, le précepteur des frères d'Elsie. Il n'était pas beau ; maigre, très brun, les oreilles et le nez pointus, et toujours vêtu de noir de la tête aux pieds, avec des habits à longues basques, très pointues aussi. Il était timide, craintif même ; hors de ses leçons, il disparaissait comme s'il eût éprouvé le besoin de se cacher. Il ne parlait jamais à table, et le soir, en attendant l'heure de présider au coucher de
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elle avait bien douze ans. Mais elle regrettait fort de n'y plus croire, et il n'eût pas fallu la prier beaucoup pour qu'elle y crût encore.
Le fait est que miss Barbara avait d'étranges habitudes. Elle ne mangeait presque rien et ne dormait presque pas. On n'était même pas bien certain qu'elle dormît, car on n'avait jamais vu son lit défait. Elle disait qu'elle le refaisait elle-même chaque jour, de grand matin, en s'éveillant, parce qu'elle ne pouvait dormir que dans un lit dressé à sa guise. Le soir, aussitôt qu'Elsie quittait le salon en compagnie de sa bonne qui couchait auprès d'elle, miss Barbara se retirait avec empressement dans le pavillon qu'elle avait choisi et demandé pour logement, et on assurait qu'on y voyait de la lumière jusqu'au jour. On prétendait même que, la nuit, elle se promenait avec une petite lanterne en parlant tout haut avec des êtres invisibles.
La bonne d'Elsie en disait tant, qu'un beau soir, Elsie éprouva un irrésistible désir de savoir ce qui se passait chez sa gouvernante et de surprendre les mystères du pavillon.
Mais comment oser aller la nuit dans un pareil endroit ? Il fallait faire au moins deux cents pas à travers un massif de lilas que couvrait un grand cèdre, suivre sous ce double ombrage une allée étroite, sinueuse et toute noire !
- Jamais, pensa Elsie, je n'aurai ce courage-là.
Les sots propos des bonnes l'avaient rendue peureuse. Aussi ne s'y hasarda-t-elle pas. Mais elle se risqua pourtant le lendemain à questionner Barbara sur l'emploi de ses longues veillées.
- Je m'occupe, répondit tranquillement la fée aux gros yeux. Ma journée entière vous est consacrée ; le soir m'appartient. Je l'emploie à travailler pour mon compte.
- Vous ne savez donc pas tout, que vous étudiez toujours ?
- Plus on étudie, mieux on voit qu'on ne sait rien encore.
- Mais qu'est-ce que vous étudiez donc tant ? Le latin ? le grec ?
- Je sais le grec et le latin. C'est autre chose qui m'occupe.
- Quoi donc ? Vous ne voulez
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J'espère bien avoir un petit rayon de soleil comme lundi ce serai bien mais bon on verra!!!! je vous souhaite à toutes une excellente journée, soyez prudente et prenez soin de vous!!!!! gros gros bisous je passerai sans doute tanto pour prendre de vos nouvelles à plus tard
bisous tous doux et tous tendres
(suite de l'histoire)
Je vous assure, ma chère Barbara, que vous devriez porter des lunettes.
Barbara lui avait répondu avec vivacité :
- Des lunettes, moi ? Jamais ! je craindrais de me gâter la vue !
Et, comme on essayait de lui faire comprendre que sa vue ne pouvait pas devenir plus mauvaise, elle avait répliqué, sur un ton de conviction triomphante, qu'elle ne changerait avec qui que ce soit les trésors de sa vision. Elle voyait les plus petits objets comme les autres avec les loupes les plus fortes ; ses yeux étaient deux lentilles de microscope qui lui révélaient à chaque instant des merveilles inappréciables aux autres. Le fait est qu'elle comptait les fils de la plus fine batiste et les mailles des tissus les plus déliés, là où Elsie, qui avait ce qu'on appelle de bons yeux, ne voyait absolument rien.
Longtemps on l'avait surnommée miss Frog (grenouille), et puis on l'appela miss Maybug (hanneton), parce qu'elle se cognait partout ; enfin, le nom de fée aux gros yeux prévalut, parce qu'elle était trop instruite et trop intelligente pour être comparée à une bête, et aussi parce que tout le monde, en voyant les découpures et les broderies merveilleuses qu'elle savait faire, disait :
- C'est une véritable fée !
Barbara ne semblait pas indifférente à ce compliment, et elle avait coutume de répondre :
- Qui sait ? Peut-être ! peut-être !
Un jour, Elsie lui demanda si elle disait sérieusement une pareille chose, et miss Barbara répéta d'un air malin :
- Peut-être, ma chère enfant, peut-être !
Il n'en fallut pas davantage pour exciter la curiosité d'Elsie ; elle ne croyait plus aux fées, car elle était déjà grandelette, elle avait
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Quel temps mes amies, ca donne pas envie............ d'aller travailler mais bon on a pas tout à fait le choix!!!!! je vous souhaite une bonne journée........... de pluie voici un nouveau conte que j'ai trouvé pour vous
gros gros bisous
Je passerai sur vos blogs un peu dans la journée et surtout ce soir au retour du boulot bisous tous doux.....
La fée aux gros yeux (georges sand)
Elsie avait une gouvernante irlandaise fort singulière. C'était la meilleure personne qui fût au monde, mais quelques animaux lui étaient antipathiques à ce point qu'elle entrait dans de véritables fureurs contre eux. Si une chauve-souris pénétrait le soir dans l'appartement, elle faisait des cris ridicules et s'indignait contre les personnes qui ne couraient pas sus à la pauvre bête. Comme beaucoup de gens éprouvent de la répugnance pour les chauves-souris, on n'eût pas fait grande attention à la sienne, si elle ne se fût étendue à de charmants oiseaux, les fauvettes, les rouges-gorges, les hirondelles et autres insectivores, sans en excepter les rossignols, qu'elle traitait de cruelles bêtes. Elle s'appelait miss Barbara ***, mais on lui avait donné le surnom de fée aux gros yeux ; fée, parce qu'elle était très savante et très mystérieuse ; aux gros yeux, parce qu'elle avait d'énormes yeux clairs saillants et bombés, que la malicieuse Elsie comparait à des bouchons de carafe.
Elsie ne détestait pourtant pas sa gouvernante, qui était pour elle l'indulgence et la patience mêmes : seulement, elle s'amusait de ses bizarreries et surtout de sa prétention à voir mieux que les autres, bien qu'elle eût pu gagner le grand prix de myopie au concours de la conscription. Elle ne se doutait pas de la présence des objets, à moins qu'elle ne les touchât avec son nez, qui par malheur était des plus courts.
Un jour qu'elle avait donné du front dans une porte à demi ouverte, la mère d'Elsie lui avait dit :
- Vraiment, à quelque jour, vous vous ferez grand mal ! Je vous assure, ma chère Barbara, qu
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Aujourd'hui les filles il n'y aura ni contes fantastique, ni blagues je suis fatiguée alors je vous fais juste un petit coucou, je vous mets quand mm une petite image ainsi qu'une ou deux chanson......... quand mm c'est un minimum..........................
Mais je pense fort à vous quand même et je vous souhaite à toutes un excellent dimanche avec ou sans le soleil, JE VOUS ADORE, et je vous dis merci de venir ici me voir si souvent!!!!!!
GROS GROS BISOUS ET A DEMAIN
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Deux jeunes filles de l'île d'Ouessant, cherchant un jour des coquillages, au bord de la mer, aperçurent une Morganès qui séchait ses trésors au soleil, étalés sur deux belles nappes blanches. Les deux curieuses, se baissant et se glissant tout doucement derrière les rochers, arrivèrent jusqu'à elle, sans s'en être aperçues. La Morganès, surprise et voyant que les jeunes filles étaient gentilles et paraissaient être douces et sages, au lieu de se jeter à l'eau, en emportant ses trésors, replia ses deux nappes sur toutes les belles choses qui étaient dessus et leur en donna à chacune une, en leur recommandant de ne regarder ce qu'il y avait dedans que lorsqu'elles seraient rendues à la maison, devant leurs parents.
Voilà nos deux jeunes Ouessantines de courir vers leurs demeures, portant leur précieux fardeau sur l'épaule. Mais, l'une d'elles, impatiente de contempler et de toucher de ses mains les diamants et les belles parures qu'elle croyait tenir pour tout de bon, ne put résister à la tentation. Elle déposa sa nappe sur le gazon, quand elle fut à quelque distance de sa compagne qui allait dans une autre direction, la déplia avec émotion, le coeur tout palpitant et ... n'y trouva que du crottin de cheval. Elle en pleura de chagrin et de dépit !
L'autre alla jusqu'à la maison, tout d'une traite, et ce ne fut que sous les yeux de ses parents, dans leur pauvre chaumière, qu'elle ouvrit sa nappe. Leurs yeux furent éblouis à la vue des trésors qu'elle contenait : pierres précieuses, perles fines et de l'or, et de riches tissus !... La famille devint riche, tout d'un coup ; elle bâtit une belle maison, acheta des terres et on prétend qu'il existe encore, parmi les decendants, qui habitent toujours l'île, des restes du trésor de la Morganès...
Bonne journée à toutes je passe sur vos blogs plus tard là je file.............................
Mille bisous