voilà, c'est l'été, et du coup tous les amis débarquent à tour de rôle à la maison. Depuis trois semaines, j'ai l'impression de ne faire que des lessives de draps. Deux amis à mon fils, puis sa chérie, puis ma fille et son chéri, puis demain deux vieux amis de mon mari, ma soeur campe dans la région donc je devrais la voir arriver d'ici peu avec son mari et ses deux enfants, puis ma copine de Charente et enfin.... mes amis rencontrés lors de la rencontre Nationale : Gisèle, Corinne et Marc !!! un vrai bonheur ! D'ailleurs, ma meilleure amie dit toujours que ma maison est la maison du bonheur ! Un joyeux fouilli ! lol ! Mais j'aime tant et tant l'été. Et que serait l'été sans les amis, les apéros tard le soir accompagnés du cri de la chouette, de la fête de mon village qui commence dès ce soir... Bref ! le soleil étant revenu (peut-être grâce à mon article précédent ?).... je suis Heu-reu-se !

Avis de recherche URGENT, disparu depuis plusieurs semaines
Nom : Soleil
Taille : 1.392.000 km
Couleur : jaune
Signe particulier : donne de la chaleur
Si quelqu'un l'a vu, prière de le renvoyer illico presto en France !!!!
Merciii

Est-ce que ça va ? ptêt ben qu'oui, ptêt ben qu'non... réponse de Normande alors que je ne le suis pas. En gros : les deux.

D'un côté un miracle : mon papa remarche avec des béquilles alors que ça paraissait impossible après sa chute ! Il a du caractère malgrès ses 81 ans bien tassés, il a du courage et il en veut ! Ca fait plaisir, ça me fait plaisir.

De l'autre, le fils de mon amie Véro qui s'enfonce. La première chimio qui n'a pas réussi, la deuxième qui l'a rendu malade comme un chien et maintenant de la fièvre, des convulsions et les analyses très mauvaises, les transfusions en chaînes... On a peur. On doute. On espère très fort aussi, bien sûr ! Mais notre moral en prend un coup là. Revisite et remassage hier soir. Il s'endort. Je repars. A minuit, fievre (plus de 39 alors qu'il est sans défenses imunitaires), vomissements et convulsions. Puis 8h ce matin encore. Sa maman me téléphone en larmes. Elle est restée la nuit entière à son chevet, sur un fauteuil. Elle y était toute la journée hier aussi. Jamais elle ne tiendra le coup ! Que faire ? Ce matin il me réclame à nouveau. J'irais demain. Tard. Je suis en arrêt de travail et je dois faire gaffe. Ca me fait 120 km aller et retour pour y aller. Je stresse. J'ai peur, encore... Pour lui, pour sa mère, pour l'avenir. Je dois être forte pour eux. Alors j'écris ici mes angoisses. Ca aide.

Ben voilà.... à force de tirer sur la corde, me voilà en arrêt pour trois semaines. Ma tendinite au coude m'empêche même de dormir. Le docteur a marqué : repos exigé de 3 semaines. OK. Je téléphone à la patronne qui ne sait dire que : mais comment je vais faire ? mes filles sont en vacances ! Oui, ben moi je risque l'opération si je reste pas tranquille, hein ? bon ! Et elle me retéléphone deux heures après pour en rajouter une couche : quand on s'engage dans un emploi, on s'engage jusqu' au bout. Moi j'allais travailler avec 40 de fièvre me dit-elle. Certes, mais c'est son commerce et c'est normal. Moi je dois faire 40 bornes par jour pour y aller et me taper des horaires de folies (14h d'affilée le samedi par exemple) ! Mais bon.... m'en fou ! suis en arrêt. Point

Ce matin, le ciel pleurait... pleurait... il devait se douter de quelque chose. Le fils de mon ami a fait sa ponction ce matin. Dès ce soir, les premiers résultats tombaient : la bête n'est pas partie. Il n'est pas en rémission comme les médecins l'avaient pronostiqué. C'est reparti pour la chimio dès ce soir. Mickael pleure, sa mère pleure (pas devant lui, au téléphone avec moi) et moi je ne pleure pas et j'essaie de remonter le moral des troupes. Mais ça s'empile dans ma tête, ça fait mal, un trop-plein de larmes.

Après un méga extra super long week-end de boulot, aujourd'hui je ne fais.... rien. Non. Même mon fitbug qui me regarde de travers ne me motive pas. J'ai décidé de devenir la reine de la glandouille aujourd'hui. Je lis, je tapote sur l'ordi, éventuellement-parceque-le-frigo-est-vide-et-que-j'ai-pas-le-choix, je vais aller faire des courses, pour lesquelles je prendrais ma voiture puisque le commerce le plus proche est à 8kms et qu'il fait une chaleur à tomber. 33 degrés et pas un souffle d'air.

Demain je vais à l'hopital pour masser le fils de mon amie Véro et lui redonner le sourire si possible parcequ'il est dans un état quasi dépressif depuis deux jours. La première chimio est terminée mais les effets secondaires sont là et bien là. Les cheuveux ont commencés à tomber, il a la bouche farcie d'aphtes, des boutons plein le corps, des nausées à n'en plus finir.... je comprend qu'il soit révolté et envoie même sa mère bouler.

Demain est un autre jour...

Journée difficile... une fois encore. Grosse journée de travail : 14h d'affilée de 6h à 20h, debout à gérer des clients pas toujours faciles, des gens qui essaient de voler aussi (ça arrive) et un moral qui flanche quand mon amie Véro déboule au magasin et s'effondre en pleurs dans mes bras parceque son fils ne va pas bien. Il se couvre de plaques, se vide, a des nausées... suite à sa chimio et que les plaquettes ont descendues trop bas et qu'il faut transfuser de suite. Que dire ? Que faire ? A part la prendre dans mes bras et lui tapoter le dos ? Je ne sais pas.... je l'ai vu repartir tellement abattue que j'en ai eu le coeur brisé. Comment lui remonter le moral quand son fils lui téléphone en pleurs en disant : Maman, revient à l'hopital, je vais mal ! Et qu'elle vient de passer une dure journée de travail puis visite à l'hopital, retour (une heure de route) pour aller chercher le plus jeune à son club d'équitation et qu'elle doit repartir pour l'hopital aussitôt parcequ'une maman ne dira jamais non à un appel au secours de son enfant... Je me sentais tellement inutile... Juste dire, courage ! je viendrais mercredi le masser à l'hopital une nouvelle fois, ça l'avait reboosté pour une semaine. Que nos petits soucis ont l'air dérisoires... futiles.... Nous voulons maigrir. Ce jeune garçon a perdu 10 kg en deux semaines... A cause de cette foutue maladie... Je me sens lasse. Je vais me coucher. Demain retour au travail avec un poids monstrueux sur les épaules. Mais on va dépasser ça une fois encore et se reprendre...Et gagner face à la maladie ! Si on y croit fort et qu'on dégage de l'amour, on peut. Il le faut !

Aujourd'hui j'ai décidé de me motiver pour aller marcher. Bon, dur dur quand même parcequ'il fait chaud et je devrais attendre ce soir. J'y vais avec ma copine Véro qui a bien besoin de se détendre un peu. Nous irons au bord du canal, à la fraiche. Avant ça je vais aller un peu en ville avec mon fils, histoire de bouger aussi.

Tout ça est très difficile vu que mes chiens m'ont réveillé à peu près toutes les heures cette nuit. Je ne sais pas ce qu'ils ont eus. Bon, on va se motiver. Allez, c'est parti !

C'est pas souvent... là... oui ! je peux le dire, je suis fière de moi. J'ai géré ma peur, je suis allée masser ce jeune avec sa leucémie aigûe, j'ai géré mon stress. Pourtant il avait des nausées fréquentes et souffrait beaucoup de sa gorge.

J'ai commencé doucement... tout doucement... presque des caresses sur les bras, les doigts, les jambes, les pieds. Puis la tête et là.... il s'endort !

Trop contente, là, Christine ! Mais la douleur le réveille une demi-heure après. En sursaut. Je reprend mon massage, lentement. Il se rendort. Puis son prof de tennis est arrivé. J'ai pu quitter l'hopital fatiguée mais heureuse.

D'autant que sa maman m'a téléphoné ce soir en me disant que ces premiers mots quand elle est arrivée ont été : quand est-ce qu'elle revient Christine, ça fait trop de bien ses massages ! Alors la, oui, je peux dire qu'aujourd'hui je me suis sentie utile. Ca fait un bien fou.

En plus, à mon retour j'ai téléphoné à mon papa qui est hospitalisé pour fracture de la hanche et qui depuis trois jours perdait complètement la tête ! Et là, miracle ! il me parle des otages libérés, de DSK, bref... un discours super normal !

Quelle belle journée ! Quand on vit au jour le jour les évênements, on dira que c'est une journée à marquer d'une pierre blanche.

Je vais me coucher de bonne humeur ce soir. Demain boulot. Je dois me lever à 4h30...

Me voilà partie pour l'hopital. Ma meilleure amie doit laisser son fils pour quelques heures à cause de son boulot. Il ne supporte pas d'être seul car il souffre beaucoup de sa chimio.

Je vais donc la relayer et le masser doucement jusqu'au retour de mon amie. Je vais devoir affronter ma peur vicérale des hopitaux, et ma phobie : les vomissements. Je ne sais pas si je vais arriver à gérer... j'ai le stress qui monte, qui monte.... c'est idiot mais c'est une phobie... hein... vous me comprenez ? Je tremble de partout mais je vais le faire. Pour mon amie, pour son fils, je me dois d'être forte. C'est le moment d'être utile à quelqu'un.

Allons... y...