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Conte : Le salaire (suite et fin)
publié le 10/03/2008 à 08:57 |
Leuk se frotta le menton, se gratta l’oreille, puis interrogea à son tour : -Diassigue, mon ami, demandez-vous à l’aveugle de vous affirmer si le coton est blanc ou si le corbeau est bien noir ? -Assurément non, avoua le caïman. -Peux-tu me dire où va l’enfant dont tu ne connais les parents ? -Certainement pas ! -Alors, expliquez-moi ce qui s’est passé, et je pourrai peut-être répondre à votre question sans risque de beaucoup me tromper. -Eh bien, oncle Leuk, voici : cet enfant m’a trouvé là-bas à l’intérieur des terres, il m’a enroulé dans une natte et il m’a porté jusqu’ici. Maintenant, j’ai faim, et comme il faut bien que je mange, car je ne veux point mourir, ce serait bête de le laisser partir pour courir après une proie incertaine. -Incontestablement, reconnu Leuk, mais si les paroles sont malades, les oreilles, elles, doivent être bien portantes, et mes oreilles, à ce que j’ai toujours cru sont bien portantes, ce dont je remercie le bon Dieu, car il est une de tes paroles, frère Dassigue, qui ne me paraît pas en bonne santé. -Laquelle est-ce ? Interrogea le caïman. -C’est lorsque tu prétends que ce bambin t’a porté dans une natte et t’a fait venir jusqu’ici. Cela je ne peux le croire. -Pourtant c’est vrai, affirma Goné-l’Enfant. -Tu es un menteur comme ceux de ta race, fit le lièvre. -Il a dit la vérité, confirma Diassigue. -Je ne pourrais le voir que si je le vois, douta Leuk. Sortez de l’eau tous les deux. -L’enfant et le caïman sortirent de l’eau. -Tu prétends que tu as porté ce gros caïman dans cette natte ? Comment as-tu fait ? -Je l’ai enroulé dedans et j’ai ficelé la natte. -Eh bien je veux voir comment. Diassigue s’affala dans la natte, que l’enfant enroula. -Et tu l’as ficelée, as-tu dit ? -Oui ! -Ficelle-le voir. L’enfant ficela solidement la natte. - Et tu l’as porté sur ta tête ? -Oui, je l’ai porté sur ma tête ! -Eh bien ! Porte sur ta tête que je le voie. Quand l’enfant eut soulevé natte et caïman et les eut posé sur sa tête, Leuk-le-Lièvre lui demanda : -Goné, tes parents sont-ils forgerons ? -Que non pas ! -Diassigue n’est donc pas ton parent ? Ce n’est pas ton totem ? -Non, pas du tout ! -Emporte donc ta charge chez toi, ton père et ta mère et tous tes parents et leurs amis te remercieront, puisque vous en mangez à la maison. Ainsi doivent être payés ceux qui trichent.
Traduction de l'image: parlant de la poitrine de la vache, il dit à son copain: elle est belle mais est- elle vraie ?