Un jour, trouver à manger devint difficile sous le soleil, et impossible en pleine nuit. Force fut à Koupou-Kala de ne point rentrer avant l'aurore et de continuer sa tournée pour avoir de quoi remplir son ventre; c'est ainsi qu'il rencontra Kantioli-le-Rat.
Kantioli, lui aussi habitait sous terre, mais il sortait de nuit comme de jour ; seulement, il marchait tellement vite à croire qu'il avait peur de sa longue queue; il marchait tellement vite qu'il n'avait même pas le temps de lancer un bonjour aux gens qu'il croisait sur son chemin. Encore moins avait-il le temps de s'attarder à des palabres, à écouter potins et ragots, à entendre celui-ci, à prêter son oreille pointue à celui-là. Il voyait bien, sur sa route, et cela chaque jour que Dieu faisait, M'Bott-le-Crapaud, Leuk-le-Lièvre et d'autres encore, dont Golo-le-Singe. Il n'avait jamais pris langue avec aucun d'eux ni reçu conseil de personne concernant ses relations, Golo ne l'avait pas arrêté à l'ombre épaisse d'un tamarinier, ni au pied d'une termitière, pour lui narrer ce qui lui était arrivé le jour où - par charité, aurait certainement prétendu l'impudent - il avait accompagné le lent, hésitant et indécis Kakatar sur le sentier de N'Djoum-Sakhe.
Des conseils des uns et des cancans des autres, Kantioli-le-Rat aurait peut-être tiré une leçon, à savoir : en matière de fréquentations, mieux vaut choisir ceux de sa race et de sa condition. Mais Rat était toujours trop pressé dans ses courses pour écouter et entendre quiconque, bien qu'il sût le plus souvent en quels lieux aller tout droit pour trouver sa nourriture.
Son allure fut cependant plus lente, moins franche et moins décidée ce jour où trouver à manger était devenu difficile et c'est pour cela qu'il s'arrêta en croisant Koupou-Kala-le-Crabe et salua celui-ci fort poliment :
- " Djâma n'ga fanane ? " (As-tu passé la nuit en paix ?) oncle Crabe ?
- " Djâma rek ! " (en paix seulement !)
Crabe, comme on peut le penser, ne disait pas tout à fait la vérité en rendant son salut. Mais allez donc vous servir d'une formule de politesse autre que celle que votre père et le père
Passes une bonne soirée mon amie .................
passes une bonne soirée toi aussi bonne motivation...A++Susy
Je retiens la dernière phrase... "Lorsqu'on est bien élevé, répond-on que l'on va mal à quelqu'un qui s'inquiète de votre santé ? " Très rigolo..car quand on rencontre quelqu'un dans la rue, la personne dit toujours "comment ça va" et s'attend on se qu'on dise "bien". Ci l'interpellée dit "couci-couca" ou bien on est parti dans une conversation sans fin ou bien on part en prenant les jambes à son cou ;)
Bisous et bonne journée