1989
Pendant les 2 ans qui avaient suivi cette première rencontre, il s’était dit que c’était vraiment compliqué les filles, et de plus, il n’avait vraiment pas trouvé ça à son goût. Rien ne lui avait procuré du plaisir, que ce soit le smack, ou le kiss. Pourtant il avait bien été attiré, il l’avouait lui-même mais par quoi ? Au fil du temps il avait répondu a cette question, c’était en fait la nouveauté de la situation qui l’avait pousser à agir, associé à la lâcheté de son ami Donald. Il avait longtemps repensé à cette fille et il lui semblait qu’il ne l’oublierait jamais. Heureusement sa mémoire l’avait peu à peu effacer, il se serait sinon rendu compte que c’était elle la suicidée attentive, celle qui avait ouvert le bal macabre des suicidées en série. Mais bon, a cette époque, ce qui l’intéressait c’est ce nouveau courant musicale qui commençait à secouer le monde : la techno. Vu que dans la famille personne n’aimait, il se dit que ce devait sa musique préférée. Et du coup il adhérât tout de suite et probablement jusqu'à la fin de ces jours. Les chaînes musicales de l’époque balançaient du « Pump up the jam » ou du « Pump up the volume », il adorait regarder ces clips. Ceci dit il ne pouvait le faire que très rarement car ces 2 grands frères aimait a passer du temps à le rudoyer, l’humilié, et le rabaissé, une vie de famille normale quoi. Sont premier souvenir remontait alors à l’âge de 12ans où Sébastien, le frère qui faisait des expériences avait décider d’en tenter une nouvelle avec lui pour cobaye.
Sylvain vient voir j’ai quelque chose a te faire goûter, mais il faut que tu le boive cul sec. Je regarde le verre avec interrogation, nous sommes a la maison, dans le salon. Tous les meubles sont en bois massif, avec un vaisselier vitré quadrillé de ferrures. Le salon donne sur une grande baie vitrée qui nous fait découvrir Lyon. La tapisserie est simple avec des fleurs pastel très clair sur fond écru. Un œil attentif pourrait voir qu’elle a été posée à l’envers car les tiges sont en haut. Mais personne n’aura le courage de le dire à mon père. Sur la grande table un boc de bière plein de chocolat au lait. Je ne sais même pas qu’on avait des bocs, ils sont tout simples avec comme des quadrillages gravés.
-Allez Sylvain, boit cul sec, tu verras c’est super bon ! Je vois clairement dans ces yeux qu’il s’agit là d’une connerie.
-Qu’est ce que tu as mis dedans, Sébastien ? Je suis sur mes gardes mais j’ai quand même confiance en lui, ce n’est pas celui qui tape le plus fort.
-Rien je t’assure, que des bonnes choses, du lait et du cacao. Il me dit tout ça avec son sourire de gentleman.
- Bon, ok, si ce n’est pas bon je ne le bois pas. Je suis tout de même sur mes gardes.
Je commence donc a boire et plein de goûts différents me saute à la gorge, pour la plupart inconnu, et je sent beaucoup d’alcool là dedans. Je vais pour reposer le boc aussitôt quand mon frère me dit :
- Allez bois cul sec, maman arrive ! Juste avec le ton pour me persuader qu’elle est derrière la porte.
Tout se ralenti donc, comme dans toutes les situations critiques que je traverse. Je pense que si ma mère sait que j’ai but de l’alcool, elle va me réprimander fortement, d’un autre coté, ce qu’il y a dans ce verre ne m’as pas l’air rassurant. Tant pis, je n’ai pas envie de décevoir ma mère, personne n’en a envie, non ? Alors je bois cul sec persuadé qu’elle va ouvrir la porte à l’instant. C’est dur, je me retiens pour ne pas tout rejeter immédiatement tellement c’est dégueulasse. Enfin bon, j’ai bu cul sec, mon frère est tout content mais je vois comme de la crainte dans ces yeux. Moi ça va, j’ai juste la tête qui tourne un peu.
Je pars donc machinalement laver le verre dans l’évier pour supprimer toute trace d’alcool, et, une fois fini, je le range dans le vaisselier. Je retourne voir mon frère dans sa chambre pour savoir ce qu’il a mis dans ce verre. Elle est toujours bien rangée, il faut dire qu’il a tout pour lui : la chaîne hi-fi, le bureau, il met les affiches qu’il veut sur les murs. Je lui demande ce qu’il y avait dans le verre. Il rit bruyamment et me fait signe de le suivre jusqu’au salon, devant la télévision. Le meuble de télévision a un plateau tournant et, en dessous, c’est le bar.
-Ben tu vois il y a un peu de tout ce qu’il y a dans le bar, , une dizaine de sucre, du lait et du cacao, il y a même de l’eau de vie de Papa. Il a son petit sourire crétin quand il dit ça, et je me dis qu’il me semble que lait et alcool ne font pas bon ménage. Ma mère choisie de rentrer à ce moment là, elle nous regarde, se demandant sans doute ce que nous fichons devant la télé.
-Vous avez fait vos devoirs ? Elle n’as pas d’autorité mais essaie a chaque fois, au cas où. Sébastien qui est studieux retourne directement dans sa chambre pour les faire. Je me dis que je devrais aller les faire aussi, ma mère pourrait sentir mon haleine.
-Je vais les faire M’man. Allez un petit sourire pour faire passer ce mensonge.
-Non, toi tu viens avec moi, on est mercredi, tu as oublié que nous devons aller te faire ta piqûre de désensibilisation ? Elle me regarde étonné car nous y allons tout les mercredi. C’est que je suis allergique à pas mal de choses : pollen, poussière, acariens, plumes, poils de chien.
-Ah oui c’est vrai ! On y va tout de suite ? Effectivement, c’est bien la première fois que j’oublie. C’est peut-être l’alcool qui fait de l’effet, je n’en sais rien du tout.
-Oui, on a rendez vous dans 5minutes. L’infirmière qui me fait la piqûre fait des soins à une voisine juste avant. Donc nous avons rendez vous chez cette voisine. Je regarde donc ma mère poser ces affaires et je retourne dans ma chambre faire un peu mes devoirs que je ne fais jamais d’habitude. J’ai pas le temps d’atteindre mon bureau que ma mère m’appel :
-Tu t’habilles, oui ! On y va tout de suite là. J’ai du mal à mettre mes chaussures et ma veste, ma vision commence à se faire bizarre. Tantôt ultra net, tant flou au possible. Mais bon nous partons. Je me rend vite compte que j’ai un peu de mal à descendre les escaliers alors je reste discrètement derrière ma Mère en me cramponnant à la rambarde. La descente des escaliers est difficile mais loin d’être insurmontable. C’est juste 2 allées plus loin donc il n’y aura pas long à marcher, je dois juste faire un effort pour marcher droit, c’est bizarre on dirait que j‘ai perdu l’équilibre. Je relaisse passer ma mère devant dans les escaliers de la voisine. J’essai de ne pas prendre la rambarde me disant que ça devrait allé quand même et je m’affale aussitôt sur le mur en face sans un bruit. Un sourire crétin doit illuminer mon visage. Je reprends donc la rambarde pour une montée de plus en plus difficile. Je commence a me dire qu’il devait il y avoir beaucoup d’alcool dans ce verre. On arrive enfin au palier de la voisine et ma mère frappe à la porte. Un moment, j’ai cru qu’elle frappait ma tête tellement les sons commence eux aussi a être déformé et torturés, comme ma vue d’ailleurs.
je files lire les deux dernières ...:-)
c'est de mieux en mieux
bonne soirée
je dois hélas en stopper là ma lecture mais je reprends demain
merci pour ce plaisir
pour ce qui est de la petite ballade compliquée jusque chez la voisine...je sens du vécu lol!