citation du jour
L'ennui dans ce monde, c'est que les idiots sont sûrs d'eux et les gens sensés pleins de doutes
L'Épiphanie est une fête chrétienne qui célèbre la visite des mages à l'enfant Jésus, le Messie dans le monde. Elle a lieu le 6 janvier. En France et en Belgique, puisque ce jour n'est pas férié, elle est célébrée le deuxième dimanche suivant Noël. Épiphanie est un mot d'origine grecque, Ἐπιφάνεια (Epiphaneia) qui signifie « manifestation » ou « apparition » – du verbe φάινω (faïnò), « se manifester, apparaître, être évident » – et dont l'utilisation est antérieure au christianisme. La fête s'appelle aussi « Théophanie », qui signifie « manifestation de Dieu ». Cet ancien nom subsiste aujourd'hui dans le prénom féminin Tiphaine (en anglais Tiffany). La fête était à l'origine, jusqu'à la fin du IVe siècle, la grande et unique fête chrétienne de la manifestation du Christ dans le monde : incarnation, Nativité, manifestation par la venue des mages, manifestation par la voix du Père et la colombe sur le Jourdain, manifestation par le miracle de Cana. Depuis l'introduction d'une fête de la Nativité (Noël) le 25 décembre, l'Épiphanie s'est spécialisée de façons diverses selon les confessions et a adopté des sens variés.
Le sens chrétien de la fête
biz marthine
Dans l'Église latine
Cette fête célèbre la visite de l'enfant Jésus par les mages, relatée dans l'Évangile selon Matthieu. Bien que la Bible ne donne pas leur nombre et ne parle que de savants venus d'Orient, ils sont couramment appelés les trois Rois mages et nommés respectivement : Gaspard, Melchior et Balthazar.
Dans certains pays, la célébration liturgique de la fête est reportée à un dimanche, en vertu d'un indult papal. Il s'agit de permettre aux gens de célébrer la fête dans les cas où ils doivent travailler le 6 janvier si ce jour n'est pas férié. Ainsi, en France et en Belgique, cette fête est célébrée le deuxième dimanche après Noël. En Espagne, la célébration de l'Épiphanie est particulièrement importante, le jour en effet est férié.
Dans les Églises byzantines
La fête commémore le baptême du Christ dans le Jourdain, la descente du Fils de Dieu au milieu de sa création, la stupeur de cette création qui reconnaît son Créateur (le Jourdain retourne en arrière) et la manifestation de la Divine Trinité (la voix du Père et la colombe rendent témoignage au Fils).
Dans certains pays de tradition byzantine, en particulier en Grèce, en Bulgarie, en Roumanie et en Russie, une croix est lancée par l'évêque dans un fleuve ou dans la mer et les jeunes gens rivalisent, en cette saison froide, pour plonger et la rapporter. La fête s'appelle généralement Théophanie et elle est préparée par un jeûne strict le 5 janvier.
À Jérusalem, à l'Athos, en Russie, en Serbie et en Géorgie, la fête est célébrée le 6 janvier selon le calendrier julien qui coïncide actuellement avec le 19 janvier du calendrier grégorien.
La fête est une des plus grandes fêtes de l'année car Noël n'est pas fêté le 25 décembre mais, selon l'usage chrétien ancien, le 6 janvier.
Cela correspond aussi aux anciennes traditions des premières églises chrétiennes (antérieures à la conversion de l’Empire romain) et même aux traditions familiales de l’époque, selon lesquelles un enfant ne devient le fils de son père que le jour de sa présentation à lui et la reconnaissance du fils par son père, et ce jour là, on rend aussi grâce à la mère pour cet enfant reconnu par son père et qui se soumet à sa volonté.
Le baptême de Jésus dans le Jourdain correspond donc à cette présentation du Fils au Père, c’est aussi l’acte de la soumission de Jésus à la volonté divine et c’est aussi la date où le Père se révèle à lui. La nativité fêtée prend alors une signification plus théologique que dans l’Église catholique romaine, puisque c’est aussi traditionnellement la date par laquelle il reçoit du père la révélation de sa mission prophétique : ce qui est fêté est plus la naissance du « Christ sauveur » et la manifestation de Dieu (théophanie), que celle de l’enfant Jésus, même si cette célébration est directement liée à sa naissance.
L'Épiphanie dans la tradition populaire
Tradition de tirer les Rois
L'épiphanie, comme tout le cycle de Noël, est loin d'être d'origine purement chrétienne, mais tire son fond et son sens des célébrations païennes de la Lumière. En effet Noël est un cycle avant d'être un jour, un cycle qui atteint son apogée au jour du solstice d'hiver (ou en tout cas un des jours associés au Solstice) le 25 décembre, et cette nuit du Solstice qui est la plus longue de l'année signifie le retour de la Lumière, mieux, la naissance de la Lumière et de la manifestation du sein de l'origine de toutes choses (assimilée à la Nuit). Puis la célébration se prolonge durant un nombre de jours hautement symbolique: 12 jours. Ainsi Noël est une fête qui dure 12 jours et 12 nuits, le 12 représentant entre autres la Totalité (12 mois, 12 heures, 12 Apôtres, 12 Dieux Olympiens, etc... La fin du cycle est donc le 6 janvier. C'est à ce moment que les jours commencent à rallonger de façon sensible, que la promesse de la nuit solsticiale est tenue. On célèbre donc l'Epiphanie, la manifestation de la Lumière. La galette symbolise par sa forme ronde le soleil. Il est à noter également que c'est ce jour (en tout cas son équivalent car le calendrier de la Rome antique n'était pas le notre) qu'était la fête des 12 Dieux Epiphanes (autrement dit les 12 Olympiens). Le christianisme s'est coulé dans ce moule dont le sens éternel n'est pas altéré, le Christ étant assimilé à la Lumière. Dans l'Antiquité le dieu épiphanique par excellence est Dionysos, qui règne sur la partie hivernale du calendrier alors que son frère Apollon est "caché" au Pôle (l'origine). Or Dionysos, le dieu souffrant par excellence, le dieu qui naît, meure (littéralement qui subît une Passion), puis renaît pour apporter l'Immortalité à ses fidèles reçoit, selon certains textes, l'hommage des rois de la terre, lesquels lui apportent or (souveraineté), encens (pouvoir sacré), et myrrhe (immortalité, car on embaume avec cette substance). Réf.: "Dionysos" de M.Daraki; "Dionysos à ciel ouvert" de M. Detienne, "Shiva et Dionysos" de A. Danielou, "Dionysos, le mythe et le culte" de W.F. Otto. La tradition veut que l'Épiphanie soit l'occasion de « tirer les rois » : une figurine est cachée dans une pâtisserie et la personne qui obtient cette fève devient le roi de la journée. Cette pratique trouverait son origine dans les Saturnales de la Rome antique.
En France, depuis le XIVe siècle, on mange la galette des Rois à l'occasion de cette fête. La tradition veut que l'on partage la galette en autant de parts que de convives, plus une. Cette dernière, appelée « part du Bon Dieu », « part de la Vierge » ou « part du pauvre », était destinée au premier pauvre qui se présenterait au logis.
Un usage moderne veut aussi que la traditionnelle fève soit remplacée ou voisine avec un petit sujet caché à l'intérieur de la pâte de la galette des Rois, la personne ayant dans sa part la fève sera symboliquement couronnée roi ou reine et devra offrir la prochaine galette, quant à celui qui a le sujet il devra offrir la boisson (mousseux, muscat, ou champagne selon la bourse... ).
Gabriel Metsu,
La Fête des Rois ou
Le Roi boit, v. 1650-1655, (Alte Pinakothek, Munich). – La Fête des Rois aux Pays-Bas septentrionaux au XVII
e siècle.
Lorsqu'il y a des enfants, l'un d'entre eux (en général le plus jeune) doit se placer sous la table, et tandis que la personne qui fait le service choisit un morceau, l'enfant désigne le destinataire de cette portion.
Dans le sud-ouest de la France, traditionnellement, on ne prépare pas une galette, mais une brioche en forme de couronne, que l'on nomme "coque", qui est couverte de sucre granulé. Dans le sud-est cette même couronne est, en plus du sucre, garnie et couverte de fruits confits. Un santon (généralement santon-puce) tend à remplacer la fève. Cette « couronne des Rois » est toujours très présente mais se fait souvent concurrencer par la galette, moins chère (les fruits confits sont coûteux) mais aussi de fabrication et conservation (voire de manipulation !) plus facile.
On trouve des coutumes similaires en Espagne, au Portugal (Bolo Rei) et dans les pays d'Amérique latine. Le Día de los Tres Magos y est souvent un jour férié et les enfants y reçoivent leurs cadeaux plutôt qu'à Noël.
Les artisans boulangers-pâtissiers offrent tous les ans la galette de l'Élysée. Cette galette ne contient pas de fève de façon à ce que le président de la République ne puisse pas être couronné.
En Belgique et aux Pays-Bas : on mange également une galette à la pâte d’amande. Le plus jeune se cache sous la table pour désigner les parts et le roi du jour choisit sa reine. Pendant la journée les enfants parcourent les rues en chantant la chanson de l’étoile et font du porte à porte pour recevoir des mandarines et des bonbons. Cette coutume tend à disparaître en Belgique. Dans les campagnes flamandes cela se fait encore. Notons au passage qu’en Wallonie, c’est à ce moment qu’on commence la préparation du Carnaval.
La tradition de tirer les Rois existe aussi dans le sud des États-Unis, sous le nom de king cake. Ceux-ci sont mangés pendant toute la période qui va de l'Épiphanie jusqu'au carnaval de mardi gras. La fête a lieu le 6 janvier.
En Grèce et à Chypre, la galette « des rois » est interprétée comme galette « de saint Basile ». Le nom « Basile » signifie en effet « roi » en grec. On tire donc les rois le 1er janvier, jour anniversaire de la mort de saint Basile de Césarée et jour de la fête du saint. Les jeunes enfants aiment tirer les rois, c'est un moyen pour eux de réussite.