En France, le 22 Mars dernier était pour les enseignants,  une journée de concertation. Ils devaient réfléchir sur les nouveaux programmes qui leur était proposés. Il s'agisait plus d'une formule que d'autre chose, car il semblerait que les manuels soient déjà sortis des rotatives

L'idée générale de ces programmes est la suivante : il faut donner aux enfants davantage de savoir. Place donc à la mémorisation. Je trouve d'abord ennuyeux que l'on jette la suspicion sur tout un corps de métier, en laissant entendre que depuis des années les enseignants ne font pas leur travail auprès des enfants. Je trouve ensuite préoccupant que l'on parte d' apprentissage de la lecture dès la maternelle.

Encore une fois, il faut rappeler que la maternelle n'est pas un lieu d'apprentissage mais de socialisation. On n'y apprend pas a faire des ronds et des courbes, on y expérimente que d'être entouré par d'autres vous fait vivre des hauts et des bas. Pour un enfant de maternelle, 'apprendre' n'a pas d'autre sens que celui d'une imitation : papa et maman vont au travail, je travaille à l'école. L' encourager dans ce mouvement est lui rendre un mauvais service car une fois qu'il aura intégré qu'il faut faire|être comme, comment lui faire entendre qu'il travaille "pour lui" comme les parents ne manqueront pas de le lui dire quelques années plus tard.

La façon dont un enfant apprend a lire reste, il faut le dire, assez mystérieuse, et, pour reprendre le mot d'une enseignante très expérimentée :

"on ne peut pas empêcher d'apprendre a lire à un enfant qui en a le désir."