«Un centimètre à la fois…»

Je vous propose modestement mon petit truc perso pour garder le Nord.

C’est un guide de montagne qui m’a enseigné cette méthode infaillible pour ne pas me blesser. En effet, en montagne, une entorse à la cheville est vite arrivée, empêchant toute progression possible par la suite. C’est pourquoi lorsque le chemin se fait particulièrement pentu ou escarpé, aussi bien en montée qu’en descente, il suffit de ralentir et de faire de tout petits pas, même de quelques centimètres seulement à la fois, sans s’arrêter.

C’est cette même idée qui m’aide, dans ma vie, à ne pas plonger dans les pensées négatives et le mal-être. Quand le mental m’entraîne sur cette mauvaise pente, quand je ne sais plus quoi décider ni quoi penser de ma vie, je me demande quel petit pas je dois accomplir, ce que je dois faire exactement maintenant, ou au maximum dans les prochaines minutes, de tout petit et d’extrêmement banal.

La première réponse est toujours que je dois respirer par le nez. Puis je me demande ce que doit être la chose suivante à accomplir. Par exemple, ce sera de me laver les mains avec du savon. Et je le fais avec attention, méticuleusement. Je n’ai peut-être aucune idée de ce que je dois faire de ma vie, mais je sais qu’ensuite je vais devoir m’essuyer les mains avec une serviette éponge, et ainsi de suite. Surtout, je ne m’arrête pas, je reste en mouvement, à guider mes propres pas en pensant à la prochaine petite action à entreprendre : couper les légumes pour le dîner.

Après une succession de mini actions, miraculeusement, je me surprends à être plus lucide et à avoir retrouvé un peu de confiance. C’est ainsi que j’arrive à traverser des situations hautement anxiogènes sans m’effondrer. J’avance sur mon chemin centimètre par centimètre en attendant que le terrain s’aplanisse sous mes pieds pour faire de plus grandes enjambées.

Isabelle
Bruxelles, Belgique