La zone de confort… késako ?

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Bien souvent, les changements dans l’existence sont cause de peur. Quand on veut changer quelque chose dans sa vie, qu’on veut changer de job, qu’on veut changer de pays. Quand on change des choses dans sa vie,on est généralement confronté à la peur, ce qui est naturel. Ce que j’entends souvent, et ce que l’on vous dit, c’est qu’il faut sortir de votre zone de confort… Voilà bien une expression à la mode : « sortir de sa zone de confort » !. Qu’est-ce que cela veut dire ? Tout simplement : faites directement des choses que vous n’avez pas l’habitude de faire, jetez-vous dans le bain, confrontez vous directement à votre peur pour progresser.

Dans mon existence, ma zone de confort, c’était d’être en permanence hors de ma zone de confort… Pour dire les choses très clairement, il y a avait tellement de changements et je changeais tellement de choses dans ma vie – mais alors là de manière radicale – que j’étais en permanence hors de ma zone de confort, je n’avais même plus aucune idée d’où pouvait bien se trouver ma zone de confort. Et très souvent, et même quasiment à chaque fois, je vivais des périodes extrêmement difficiles et extrêmement pénibles. Il faut faire face à sa peur, certes, mais quand on est dans l’inconnu, ce n’est pas toujours évident et on n’est pas toujours prêt à faire ce genre de changement. Ce qu’il se passe aussi, c’est que quand on s’aperçoit que cela ne va pas, qu’on n’obtient pas les résultats que l’on voudrait aussi vite qu’on aurait voulu, que c’est plus difficile que prévu, eh bien alors on se sent mal et complètement perdu. Revenir à sa zone de confort, à nos anciennes habitudes, est un réflexe naturel qui nous maintient peut-être dans le malheur, mais au moins c’est du connu, on sait le faire.

Votre zone de confort c’est VOTRE Territoire… Que vous vouliez un empire ou un jardinet, c’est vous qui faites les aménagements

J’ai rencontré beaucoup de gens qui sortaient de leur zone de confort . Souvent, il s’agissait de moments difficiles pour eux, certains en sont sortis grandis mais d’autres en ressortent frustrés, blessés,avec les cicatrices laissées par la difficulté qu’un changement a nécessité et un traumatisme qui suit.

On dit généralement que ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort… Non, ce n’est pas vrai : cela vous rend plus dur, plus fermé sur vous-même, plus amer parfois. Je ne suis donc pas partisan de sortir de sa zone de confort parce que je l’ai tellement fait et que cela a été tellement difficile pour finalement peu de résultats. Je suis plutôt partisan, lisez-bien, de l’ELARGISSEMENT de la zone de confort. Je suis partisan de la méthode Kaizen, la méthode japonaise, la méthode des « petits pas ».

Prenons un exemple tout simple : vous avez envie de perdre du poids ou vous avez envie de retrouver une forme physique, mais bon, le sport vous n’avez pas trop l’habitude… Vous vous rendez donc dans une salle de sport, et vous remettre à l’exercice physique est difficile pour vous. Une chose que vous pourriez faire, si par exemple vous aimez faire du Step, disons devant votre télévision parce que vous avez envie de regarder votre télévision, eh bien vous achetez une petite marche pour faire du Step, et fixez-vous comme objectif d’en faire 2 ou 3 : PAS PLUS ! Pas plus ! Ne vous dites pas d’en faire pendant 5 ou 10 minutes, non ! Commencez par faire 2 ou 3 pas. Chaque jour après avoir mangé, vous faites 2 ou 3 pas. Un jour, vous vous apercevez que vous en avez fait 5 ou 6… Et puis ce sera naturel, vous en ferez 5 ou6 tous les jours, puis 10, etc… De fil en aiguille. Et puis ça va s’accroitre petit à petit. C’est ce que j’enseigne à mes élèves en méditation, parce que un des freins dans la pratique, c’est le type de réflexions suivantes : «  Ouh là là ! Il faut rester une demi-heure, une heure assis sur sa chaise en silence sans bouger, c’est trop pour moi, ce n’est pas possible, je suis trop nerveux. »

Faites des petits pas, trottinez, courez,….

Alors généralement, je dis qu’il faut commencer par 5 minutes, voire même 2 minutes, pas plus. Des séances de 2 minutes. Mieux vaut plein de petites séances courtes qu’une grosse séance de temps en temps. Et les élèves qui ont commencés avec moi il y a 2 ans au moment où j’enregistre cet audio, eh bien oui ils pratiquaient 5 à 10 minutes au début. Et 2 ans après, on était à 1h, 1h30 parfois plus pour certains, mais c’est venu sans se forcer. Naturellement, confortablement. Parce que la frustration est tellement grande si on commence directement pendant 1h et puis qu’on n’y arrive pas. On est frustré, puis au bout de 2 mois on arrête et… on revient dans sa zone de confort !

“Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qu’il est possible de faire et tu réaliseras l’impossible sans t’en apercevoir” Saint François d’Assise.

Je suis partisan de l’extension de la zone de confort, de faire les choses en douceur, on est déjà dans une société où il y a tellement de changements, où les choses vont beaucoup plus vite qu’auparavant : il faut s’adapter en permanence. La vie quotidienne est un tumulte : il y a de nouveaux logiciels, il y a de nouvelles lois, de nouveaux codes, encore et toujours du nouveau. Alors c’est déjà assez difficile comme ça, revenons à des choses plus simples, et moi je trouve que c’est beaucoup plus durable parce que cela s’ancre plus facilement dans la durée.

Voilà, c’était mon point de vue sur une manière d’affronter la peur, de l’affronter de manière beaucoup plus douce, que je trouve beaucoup plus efficace sur le long terme que de choisir des méthodes de rupture ou on sort de sa zone de conforts. Je préfère l’élargissement, et ne pas se jeter dans l’inconnu si ce n’est pas rigoureusement indispensable.

J’en terminerait par cette phrase du Dalaï Lama qui prend tout son sens à la suite de mes propos :

« Sème un acte, tu récolteras une habitude ; sème une habitude, tu récolteras un caractère ; sème un caractère, tu récolteras une destinée. »