Hier en faisant ma dernière marche, la nuit commençait à m'envelopper!

Je remarque, du haut de la colline, les lumières qui, déjà s'allument dans le village!

Les sommets autour de moi sont encore éclairés,rosés par le soleil couchant, alors un souvenir m'est revenu!

Je devais avoir 11 ou 12 ans, mes parents avaient loué pour l'été un petit appartement dans le sous-sol d'une ferme en Savoie avec une famille amie!

Comme un peu chaque jours, les 2 garçons des amis de mes parents, mes 2 frères et moi(un vrai garçon manqué), nous partions, pendant la sieste des petits et des parents, pour explorer les alentours, de la vallée de Fond de France!

Ce jour là nous décidons de monter dans la forêt, derrière la ferme, à la recherche de champignons!

La forêt est belle, les sentiers sont bien dégagés, faciles!

Nous montons, biensur les champignons nous ont vite abandonnés, notre nouveau but, dépasser la forêt, grimper, grimper, encore grimper...

Ca y est, non sans difficultés, mais nous sommes de forts gaillards, des sportifs, et rien ne nous fait peur!, dans la forêt, sous les arbres, la chaleur du mois de juillet était étouffante, mais nous avions emporté, comme tous explorateur qui se respecte, nos gourdes en alu., avec un bouchon vissé, un passant pour la fixer à la ceinture!

Mais nous avons bien vite fini notre provision d'eau!

Il nous restait le goûter, une tranche de ce bon pain que nous faisait la fermière et les sucres que nous avions mis dans la poche!

A la sortie de la forêt, le soleil nous a éblouis, mais il faisait plus frais, le vent nous bousculait, c'était drôle, et pour ne pas se faire entrainer dans la pente, nous nous accrochons aux grandes herbes jamais fauchées, qui couvrent le sommet de cette montagne, car s'est bien une montagne que nous avons passé l'après-midi à gravir!

Il n'y a plus de sentier! l'herbe devient glissante, nous nous hissons jusqu'à des buissons de rhododindrons, accrochés par miracle à cette pente abrupte,nous nous installons dedans comme dans un nid d'aigle! Nous prenons notre goûter bien installés dans notre canapé!

Notre nouveau jeu : sauter comme dans un trempoline!

En regardant aux alentours, nous découvrons le reste d'une carlingue d'avion. Nous apprendrons le lendemain qu'effectivement un avion américain fut abattu à la dernière guerre!

Dans la vallée, nous sommes étonnés et amusés de voir les réverbères et les voitures s'allumer!

Nous sommes au soleil!!!!

Mais petit à petit, l'ombre de la vallée remonte vers nous! Nos ainés nous demandent de rassembler nos affaires pour redescendre!

Oui, mais l'ombre déjà nous enveloppE, la descente, comme la monté est difficile et même dangereuse, car les pieds glissent sur ces herbes couchées!

Nous arrivons enfin à l'orée de la forêt, mais aussi en descendant au plus direct, nous ne retrouvons pas notre chemin de montée!

La nuit est là maintenant!

Nous nous trouvons en haut d'un mur de rochers, en bas on aperçoit un champ de plantes???

Nous nous accrochons à un arbre souple, qui nous permet de descendre au pied de ces rohers, mais là les grandes herbes que voyons depuis le haut, s'avèrent être des orties, des orties, mais plus grands que nous,!!!

Il nous faut les traverser,nous ne voyons plus rien!

A l'aveugle, l'un derrière l'autre, nous nous lançons dans cet enfer! les cailloux glissants nous font tomber! Nous hurlons de douleurs, il faut que je vous disent que nous sommes très légèrement habillés...

Et tout notre corps brûlle!

Enfin la forêt, plus d'orties mais une brûlure insoutenable, nous courons dans le bois les bras écartés pour raffraichir la peau, nous descedons tout droit entre les arbres, enfin la prairie de la ferme, là nous nous jetons dans l'herbe fraîche, nous roulons, ainsi jusqu'à la maison où nos parents, inquièts, nous passent une bonne engueulée!

Mais en apercevant l'état de notre peau se ressaisissent!

Vous dormirez dehors dans les tentes, mais non, nous restons dehors à toujours nous rouler pour essayer de calmer les brulures!

Finalement, maman inquiète, prend ma température! J'ai une forte fièvre, les autres aussi je crois, et maman appelle un médecin qui nous fera je ne sais quoi, mais ce fut long encore et surtout nous devions restés habillés car le soleil agravait les piqures!

Là nous avons découvert le Monopoli!

Et oui, hier soir quand je redescendais, les sommets étaient magnifiquement beaux, les lumières s'allumaient au village, là, le souvenir m'est revenu!

Je me suis revue, (surtout quand les sommets se sont éteints), je me suis tout à coup retrouvée dans une pénombre devenant rapidement, la nuit, j'avais peine à voir où je posais les pieds!

ci-joint la photo du village hier soir lors de mon retour!