« Et toi tu vas en quoi ? En commission ou en plénière ? » La salle des pas perdus de la préfecture avait des allures de cour de lycée en ce mercredi après-midi. Groupe de travail, commission de travail, assemblée plénière... Il y en avait pour tous les genres et tous les débats, fonction de l'avancée des discussions. De partout, l'ancien palais du gouverneur a résonné d'éclats de voix, indice de la multiplicité des sujets à traiter.
9H30, Salle Félix Eboué : fonction territoriale
Hier matin, en lieu et place de la rituelle séance plénière, c'est un groupe de travail sur la fonction publique territoriale qui s'est tenu dans la « grande salle » . Il était composé de membres du Collectif et d'élus : Serge Letchimy, Belfort Birota, Serge Larcher, Alfred Almont, Ange Lavenaire et Raymond Occolier. Ensemble, ils ont mis au point deux commissions. Leurs missions : traiter la question de la précarité et des salaires de la fonction publique pour l'une, et l'application des textes en Martinique pour l'autre, notamment sur la question du Revenu de solidarité temporaire active. « Nous souhaitons qu'en cette situation exceptionnelle, l'Etat étende le versement du RSTA aux agents non-titulaires » , a exposé Raymond Occolier. Autre doléance du président de l'Association des maires : que « l'Etat abonde les dotations globales de fonctionnement pour nous permettre d'accorder une prime aux agents titulaires ou non » . Il escompte également une exonération des charges sur une longue durée dans le cadre d'un amendement à la LODEOM. Ce qui permettrait « de revaloriser les salaires » .
Les deux commissions chargées de développer ces questions se sont réunies dans l'après-midi.
14H30, salle Victor Schoelcher : salaires
Ambiance cordiale, visages détendus. Le bras-de-fer sur la hausse des salaires semble loin... Employeurs et membres de la délégation intersyndicale se sont réunis en commission paritaire afin de ficeler l'accord-cadre signé en début de semaine. La réunion s'est déroulée à la préfecture - parallèlement à l'assemblée plénière - toute l'après-midi. Après avoir défini conjointement leur méthode de travail, les partenaires sociaux se sont livrés à une sorte de partie ping-pong. Ainsi, chaque partie mettait sur la table quatre questions. Une fois que la partie en face était sortie, y avait réfléchi, puis répondu, elle pouvait à son tour poser quatre questions.
Parmi les points soulevés hier figurent le versement des indemnités directement aux salariés, la possibilité que la part de l'employeur soit proportionnelle au nombre de jours de travail. Ou encore le traitement des négociations, et l'exonération de la RDS et la CSG. Employeurs et membres du 5 février ont bénéficié de l'appui de deux « jokers » pour traiter ces points très techniques, puisque le directeur du travail et celui des services fiscaux ont participé aux débats.
Au sortir de la salle, les participants jugeaient l'échange « constructif » . La prochaine réunion est prévue aujourd'hui.
14H40, salle Felix Eboué : Et le reste...
Casquette vissée sur le crâne, Philippe Pierre-Charles confie sa volonté de voir un « maximum de thèmes abordés en Assemblée plénière » ce mercredi, avant de rejoindre la table. Un souhait qui a été exaucé. Nombre de commissions ont en effet fait remonter leurs propositions au préfet. Et c'est sur l'éducation qui a rendu la meilleure copie. « Toutes les mesures immédiates ont été actées et validées par le préfet » , se réjouissait la rectrice d'académie Marie Reynier au sortir de l'exposé. « Toutefois, beaucoup de propositions passent par des modifications législatives » . Parmi les points actés hier par l'assemblée, la création d'une école bilingue (français-créole) dès la rentrée 2009. Ainsi que la formation des professeurs au créole.
Pour la commission Eau, deux grands principes ont été validés. Celui de la gratuité des 25 premiers m3 d'eau pour les démunis. Et d'une baisse de 10% sur le même volume, pour tous. En outre, le préfet a indiqué la venue à court terme d'une commission pour étudier la formation des prix.
Pour l'Electricité, la proposition d'abaisser la taxe prélevée par le SMEM a été validée. Ainsi que celle d'EDF de lancer une campagne de promotion du tarif de première nécessité, et des lampes basse consommation, entre autres. Enfin, pour l'Agriculture, la partie intersyndicale a formulé des propositions (notamment sur la question cruciale du coût des intrants). Auxquelles le patronat n'a pas encore eu le temps de répondre.
C'est donc sur ce thème que reprendront les discussions ce matin à la préfecture.