Ce que propose le patronat, ce que réclame le collectif
P.-H.C. franceantilles.fr 01.03.2009
Sur quoi bloquent les négociations ? Quelles sont les différences entre ce que réclame le collectif et ce que proposent le patronat, l'Etat et les collectivités locales ?
Réponse en disséquant les ultimes propositions et revendications formulées dans la nuit de samedi à dimanche.
Combien ?
Le patronat, les collectivités locales et l'Etat proposent une augmentation de 200 euros net mensuels.
L'intersyndicale demande une augmentation de 200 euros au 1er mars avec une "rallonge" de 50 euros pour tous les salaires mensuels de base au 1er septembre.
Qui serait concerné ?
Le patronat, les collectivités locales et l'Etat veulent fixer cet accord "sur les revenus des salariés du secteur privé disposant de revenus brut compris entre 1 et 1,4 smic", soit entre 1320 et 1849 euros brut.
Le collectif réclame l'augmentation de 250 euros pour les salariés dont le salaire mensuel de base ne dépasse pas 1,4 smic (1849 euros brut). Il veut aussi que les salariés compris entre 1,4 et 1,6 smic (entre 1849 et 2112 euros brut) aient une augmentation d'au moins 6% et que ceux dont le salaire dépasse 1,6 smic (2112 euros brut) aient une augmentation d'au moins 3 %. De nouvelles négociations devraient être organisées sur le sujet dans le mois qui suivra la signature de l'accord.
Le collectif précise que ses revendications concernent les "salariés sous contrat de droit privé" de toutes les entreprises et établissements du secteur privé et public.
Qui finance ?
La proposition d'accord présentée par le patronat, les collectivités locales et l'Etat précise que les employeurs contribuent à l'augmentation à hauteur d'un montant compris entre 30 et 100 euros en fonction de l'effectif de l'entreprise et de ses capacités financières. Le reste de l'augmentation est pris en charge par le conseil régional, le conseil général et l'Etat. (Pour les entreprises du tourisme, de l'agriculture, du transport, de l'industrie, de la réparation auto, du gardiennage, de la collecte d'ordures, de nettoyage, de service à la personne et des cliniques, les modalités de calcul de la part patronale sera différente et la partie patronale n'excèdera pas 30 euros.)
Le collectif ne conteste pas la composition des contributions. Il demande cependant que la part employeur soit exonérée des charges à l'exception de la CSG et la CRDS et que la part de l'Etat (le revenu supplémentaire temporaire d'activité) et des collectivités locales soit versée directement au salarié.
Par ailleurs, à la fin des aides (les collectivités s'engagent pour 12 mois et l'Etat pour 36 mois), les employeurs devront supporter seul le montant des augmentations.
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Salaires : Nouvelle proposition... nouvel échec.
franceantilles.fr 01.03.2009
A deux heures du matin dans la nuit de samedi à dimanche, une nouvelle proposition était formulée : 200 euros d'augmentation net pour tous les salaires du privé jusqu'à 1,4 SMIC. Une proposition que le collectif a refusé.
A deux heures du matin dans la nuit de samedi à dimanche, les négociations ont connu une nouvelle accélération. Après de longues discussions en coulisses arbitrées par les présidents des collectivités, il y avait sur la table une proposition de 200 euros d'augmentation net pour tous les salariés jusqu'à 1,4 fois le montant du smic.
Cette augmentation, effective à partir du 1er mars, aurait été financée pour 100 euros par l'Etat, pour 30 euros par les entreprises et pour le reste par les collectivités.
Une liste de secteurs "sensibles" (agriculture, ordures ménagères, cliniques, services à personnes, ...) aurait par ailleurs été établie pour préciser les modalités de calcul entre les différents financeurs.
Une proposition qui aurait pu faire l'objet d'un premier accord cadre permettant une sortie de crise.
Problème, outre les subtilités de rédaction, cette avancée a divisé le collectif. Une partie des représentants syndicaux paraissaient satisfaits par la proposition... mais une partie seulement. Une autre ne semblait pas décidée à signer, estimant que la somme était trop faible. Nouvelle suspension donc pour que le collectif accorde ses violons.
A deux heures du matin, la préfecure était suspendue à sa décision...
A trois heures, la décision du collectif tombe : c'est niet. L'intersyndicale demande que l'augmentation concerne les salaire jusqu'à 1,6 smic et s'accroche à 250 euros.
Une requête que le patronat juge innaceptable.
Tout le monde a prévu de se revoir lundi à partir de 15 heures.
"On a frolé l'accord" soupire Claude Lise regrettant que " de part et d'autre" des gens fassent de la surenchère.
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Paiement des jours de grève : on en parle enfin
franceantilles.fr 01.03.2009
Le collectif lance le bras de fer en demandant que les deux tiers des jours de grève soient payés.
Les jours de grève seront-ils payés ? C'est une question dont tout le monde parle en coulisse, qui intéresse au plus haut point tous les salariés concernés, mais qui n'avait jusqu'à maintenant jamais été officiellement mise sur la table des négociations.
C'est désormais chose faite. Dans sa dernière proposition d'accord, l'intersyndicale propose que les jours de grève soient payés par les employeurs à hauteur des deux tiers. En clair les grèvistes recevraient 66 % de leur salaire.
Le patronat n'a pour l'instant pas formulé la moindre réponse sur le sujet.
Rappelons que le principe posé par la loi est que la grève suspend le contrat de travail et que l’employeur peut retenir sur la paie des grévistes la part du salaire correspondant à la durée de la grève .
Lorsqu'ils sont saisis de litiges sur le sujet, les juges n'accordent en général de dérogation au principe que lorsque les salariés ont fait grève pour faire respecter leurs droits.
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