Aujourd'hui, cet article est consacré à la récolte de la canne à sucre.

En effet, la campagne sucrière vient de commencer avec environ 1 mois de retard, compte tenu de la grève.

Il reste en Martinique, une seule usine sucrière, le Galion, située sur la commune de Trinité. Elle fournit essentiellement le sucre destiné à la production locale. 35% à 45% des cannes sont destinés à la productions sucrière.

La coupe de la canne est effectuée encore en grande partie de façon manuelle. Ci-après un article sur la récolte de la canne.

Le reste de la canne (soit 55% à 65%) est destiné aux distilleries qui fabriquent le rhum. Il en reste actuellement 8 en Martinique, certaines commercialisant plusieurs marques, dites appelations AOC.

Voici une carte où l'on peut bien situer toute l'industrie autour de la canne, puis quelques chiffres......  et en début d'article une video sur une distillerie.

un peu technique sans doute !!!  mais intéressant à savoir.....

Sites de transformation de la canne et surface plantée en canne par commune à la Martinique

Réalisation : CTCS-Martinique
Exploitation du SIGAM 
Système d’information géographique 
pour l’agriculture à la Martinique
(Daf, Cnasea)

CHIFFRES DE LA FILIERE CANNE

La canne à sucre est la deuxième spéculation agricole de la Martinique après la banane. La sole cannière couvre une surface de l’ordre de 3 600 hectares et la production est assurée de nos jours par 260 à 280 planteurs (dont une centaine livrant à la Saem du Galion).

La canne à sucre est cultivée dans des zones relativement contrastées du point de vue agronomique et pédo-climatique. Les communes du Lamentin, Rivière-Salée, François, Robert et Trinité restent les principaux lieux de production de cannes destinées à l'usine du Galion. Parallèlement, la majorité des distilleries agricoles ont des exploitations importantes (Carbet, Saint-Pierre, Macouba, Basse-Pointe, Sainte-Marie, François, Rivière-Pilote, Sainte-Luce).

Flèches de canne

Aire de stockage des cannes à l’usine du Galion

L’emploi dans la filière
L’emploi dans la filière est estimé à 3 700 personnes (2 400 UTA), dont 1 400 salariés et 2 300 emplois indirects (transport, commercialisation). 30% des salariés sont des saisonniers, dont en moyenne 200 originaires des îles voisines, en majorité de Sainte-Lucie et d’Haiti. Toutefois, avec l’explosion de la mécanisation de la récolte, cette proportion diminue d’année en année, cédant la place à du personnel recruté sur place et plus qualifié.

La filière canne emploie 1 100 personnes, la filière sucre 300 et la filière rhum agricole 1 000, dont respectivement 100 et 400 à la production.
 

 

RECOLTE DE LA CANNE A SUCRE

Dans certains pays la récolte est mécanisée pour gagner en productivité mais cela n’est pas (ou peu) le cas dans les Antilles Françaises car le terrain est trop accidenté et n’y est donc pas favorable.

Dans d’autres pays on applique la technique du « brûlis » qui comme son nom l’indique consiste à brûler les cannes à sucre avant la récolte, dans le but de détruire les feuilles mortes et de proposer aux usines des plantes propres, facilement transformables. Cette méthode a semble-t-il de lourdes répercussions sur l’environnement et sur la santé.

Dans les Antilles Françaises, et donc pour la fabrication du rhum, la méthode de récolte est restée inchangée et manuelle.

La récolte de la canne commence aux alentours du mois de mars et peut durer jusqu’au mois de Juillet.

Récolte de la canne à sucre (Photo ancienne)

C’est donc à cette période que les coupeurs de canne font leur apparition. Ils coupent les tiges de canne au ras du sol avec un coutelas, éliminent les feuilles et la partie supérieure de la canne. Ils découpent ensuite les cannes en tronçons de 1 mètre. Il faut savoir qu’une canne à maturité peut mesurer jusqu’à 5 mètres de haut. Les tronçons sont ensuite regroupés en paquets de 10.

Chaque jour les coupeurs de canne peuvent entasser près de 20 piles contenant chacune 25 paquets de 10 tronçons de canne.

Les piles ne doivent pas attendre trop longtemps avant d’être utilisées. C’est pourquoi elles sont généralement ramassées par des tracteurs ou des camions et emmenées aux distilleries ou aux usines de sucre. Il arrive souvent qu’elles soient également transportées par des « cabrouets » qui ne sont autres que des chars à bœuf.