Les négociations entrent dans leur phase ultime. Le collectif du 5 février a en effet annoncé la suspension officielle du mouvement pour ce samedi.
En attendant, la vie économique reprend tout doucement.
Les établissements scolaires rouvriront tous lundi...... tant mieux pour les enfants.
Pourvu que ce conflit ne laisse pas trop de traces négatives. Espérons aussi qu'on verra la baisse des prix sur le ticket de caisse....... et que les plus petits salaires auront vraiment leur pouvoir d'achat augmenté avec les 200 € supplémentaires.....
Zone après zone, les accès sont déblayés.
Les rues de Fort-de-France semblent enfin revivre
Les gendarmes sont présents sur les parkings des supermarchés
Après la ruée vers l'essence, la Martinique découvre la ruée vers les rayons.
On peut à nouveau faire ses courses
Chez les grossistes aussi, les professionnels de la restauration retrouvent les joies d'un charriot bien rempli.
Ouverture des Supermarchés : "Enfin, nous pouvons acheter..."
par R.E (photos W.T.) franceantilles.fr 11.03.2009
A 15 heures, les supermarchés de l'île ont enfin leurs rideaux. Carrefour Dillon, Leader Price Jambette, Cora et Hyper U, parmi d'autres, voyaient ainsi une foule de clients franchir leurs portes, tous pressés d'acheter...enfin.
La foule des clients est accueillie par des pelotons de gendarmes courtois qui les guident sur le parking. Plus loin plusieurs camions sont présents en renfort. Il est 15 heures devant les grilles levées de Carrefour Dillon. La nouvelle de l'ouverture des supermarchés a été reçu avec un enthousiasme de circonstance et les voitures s'accumulent rapidement sur le parking des supermarchés. "Nous avons pour mission de gérer les flux, de surveiller les parkings et de veiller à la sécurité des gens. En un mot, nous rendons service à la population", expliquent les gendarmes. Même son de cloche sur tous les supermarchés où ils sont présents. Franchi ce "cordon de sécurité", les rayons sont là qui n'attendent que d'être pillés. Et pour l'occasion, on ne parle pas de vandalisme. Tout le monde a le sourire aux lèvres : clients et vendeurs. On est visiblement heureux, satisfaits de pouvoir enfin acheter et vendre ces produits qui ont tant manqué et fait défaut pendant plus d'un mois.
"Moi, j'achète le strict nécessaire. Il faut jouer le jeu et en laisser pour les autres. Le retour au supermarché se fera progressivement. C'est en tout cas mon avis. Il ne faut pas d'indiscipline", affirme convaincu un sage client.
A Dillon, une demi heure après l'ouverture, les allées du supermarché sont bondées et la valse des charriots a commencé. Tout se passe dans le bon ordre, dans le calme...
Attention aux dates de péremption...
Ici et là, certains étalages sont pourtant vides, principalement aux rayons des produits surgelés. "Ces rayons ont été vidés de leurs produits périmés. Mais, ils seront très rapidement réapprovisionnés", explique l'un des responsables de rayon. Carrefour Dillon, Leader Price Jambette, Hyper U et Cora retrouvent peu à peu leurs habitudes. On croise des clientes qui prennent leur téléphone pour confirmer la nouvelle à une amie ou à la famille : "Oui, tu peux venir. Le magasin est ouvert. J'y suis actuellement. On peut trouver de tout". Au rayon viande, on est septique, on vérifie la date de péremption. "Non, je ne prendrai pas la viande. La date de péremption signale le 12 mars 2009 et nous sommes aujourd'hui le 11", confie une cliente. Les auto-laveuses rapidement se mettent en marche pour garder un air de propre. Une musique forte et entraînante sort des haut-parleurs. De quelques clients à une foule d'acheteurs il n'aura fallu qu'une heure de temps. On se sent vite comme dans une fourmilière. Pour tous, la réouverture des supermarchés est un grand moment, un moment de joie. Tics de consommateurs, certainement. Mais pas seulement, réelle nécessité aussi. "Pouvoir enfin acheter, cela veut dire que le mouvement est quasiment fini. C'est rassurant", lance un client.
Du côté des vendeuses, on n'est pas moins heureux : "Nous sommes très fières de reprendre le travail. On sent bien que la grève s'achève. Aujourd'hui, il y a un monde inhabituel comparativement à un mercredi normal".
Au fur et à mesure que les rayons se vident, ils sont immédiatement réapprovisionnés, dans un même élan. La machinerie des grandes surfaces s'est remise en marche. Et ce ne sont pas les clients, souvent dans le besoin le plus strict, qui s'en plaindront.
************************************
La lutte finale
A. B. franceantilles.fr 12.03.2009
Les négociations entrent dans leur phase ultime. Le collectif du 5 février a en effet annoncé la suspension officielle du mouvement pour ce samedi. En outre, il a mis au point un calendrier listant les derniers points à traiter. Celui-ci s'échelonne jusqu'au 27 mars.
Enfin le bout du tunnel. Hier à la préfecture, les membres du collectif ont indiqué aux autres membres de l'Assemblée plénière (préfet et autres représentants de l'Etat, représentants des élus et socioprofessionnels) que la signature du protocole de sortie de crise aura finalement lieu ce samedi. Cette nouvelle - qui survient au 34ème jour de mobilisation - a suscité le soulagement des quelques socioprofessionnels présents, même s'ils s'attendaient à une suspension du mouvement dès ce mercredi.
Toutefois, il n'est question pour l'heure de parler de « fin de conflit ». Philippe Pierre-charles l'un des chefs de file de l'intersyndicale a en effet appelé « la population à rester mobilisée et à répondre aux mots d'ordre du Collectif ».
« La phase la plus aiguë de la crise semble passée. Mais il reste encore de nombreux points en voie de règlement » justifiait-il. Allusion faite à la douzaine de commissions actuellement en cours, qui n'ont toujours pas rendu copie.
Les parties se sont donc attelées mercredi à la mise au point d'un calendrier, listant les questions qui n'ont pas encore abouti. Parmi elles, le coût des pièces détachées automobile, les minima sociaux et l'agriculture. Les discussions se dérouleront en préfecture et s'échelonnent jusqu'au 27 mars. Aussi de nombreux observateurs envisagent la signature du protocole de fin de conflit, à la fin du mois.
Cette mise en perspective est la rançon de la signature de deux accords sur la question majeure des salaires. Le premier valide une augmentation de 200 euros nets mensuels pour les agents territoriaux, le second s'applique aux salariés du privé. Dans les deux cas, la hausse concerne les salariés touchant jusqu'à 1,4 SMIC (1849 euros bruts).
En outre, pour le privé, les personnes touchant entre 1,4 et 1,6 SMIC (2113 euros bruts) bénéficieront d'une augmentation de 4% de leur salaire. Au delà de ce seuil, la plus-value s'élève à 2%. L'accord prend effet au 1er mars.
Un effort collectif
Le financement du versement d'une prime de vie chère de 200 euros nets pour les bas salaires du privé (jusqu'à 1849 euros bruts) sera conjointement supporté par les employeurs, l'Etat et les collectivités. La part du patronat varie de 30 à 100 euros, fonction de la taille et de la solidité financière de l'entreprise. L'Etat verse 100 euros à titre du RSTA. Le reste sera pris en charge par les collectivités qui cumulent une enveloppe de 23,3 millions d'euros, à raison de 17 millions pour la Région et 6,3 millions d'euros pour le Département.
Toutefois, après simulation et estimation du nombre de personnes concernées par le dispositif (environ 47 000), le Conseil Général évalue le coût de cette aide à 5 millions d'euros. Le 1,3 millions restant « pourrait donc éventuellement » servir à supporter la hausse des salaires pour les agents territoriaux , indique Frédérique Fanon-Alexandre, la directrice générale des services du Département.
******************************