Une légère avancée ce mardi soir dans la grève :
un accord a enfin été trouvé sur la baisse des prix de 100 familles de produits........... ci-après les articles du quotidien local expliquant la position des protagonistes mardi matin et mardi soir......
IL reste de nombreux points à négocier dont bien entendu la hausse des salaires les plus bas...... pas moins de 300 € net sont demandés par le collectif........... c'est le bras de fer entre collectif et employeurs qui s'engage !
La mobilisation ne faiblit pas et la grève continue.
Toujours très difficile de s'approvisionner en denrées alimentaires et en carburant...... de longues et interminables files d'attente avec cohues et insultes et injures souvent par incivilité de la population.
Pour le reste tout est au point mort : entreprises, écoles, administrations, poste, mairies, transport, etc......
L'aéroport, pour l'instant, n'est pas touché et de 4 à 6 gros porteurs venant de la métropole arrivent chaque jour. Le trafic régional vers les îles ainsi que celui vers la Guyane et les Etats Unis fonctionne quasi normalement.
La situation ici en Martinique est calme par rapport à la Guadeloupe où on déplore de nombreux incidents graves.
À la Une des médias nationaux
R. Lamy. franceantilles.fr 18.02.2009
La Marseillaise
Le conflit social aux Antilles dans l'oeil de nos confrères de la presse hexagonale.
Depuis une bonne semaine, l'actualité sociale en Guadeloupe et en Martinique mobilise les rédactions de l'autre côté de l'Atlantique. Nombres d'entre elles ont dépéché leurs journalistes afin de décrypter cette crise sans précédent et la relayer dans l'hexagone. Hier plus que jamais, sur les sites internet des quotidiens français, le conflit social tenait une large place.
Et particulièrement, la situation dans l'île soeur. « Regain de tension en Guadeloupe », titre le Journal du Dimanche. « En Guadeloupe, la mobilisation ne faiblit pas », indique Le Monde alors que Le Figaro révèle « des négociations en coulisses, selon Jégo » : « Même si officiellement les discussions sont rompues, le secrétaire d'État à l'Outre-Mer assure que des contacts ont lieu et que «ça bouge» depuis hier (NDLR : lundi) », précise le journal de droite.
Libération, pour sa part, relaie cette « Nouvelle journée de tension en Guadeloupe » mais livre surtout un portrait de « Elie Domota, hérault créole ». L'envoyé spécial du quotidien, Antoine Guiral, y dresse une mise en scène un peu théâtrale du « leader guadeloupéen devenu en vingt-six jours l’icône du mouvement ». Le journaliste évoque les ambïguités entretenues du personnage, directeur-adjoint de l'Anpe et secrétaire général de l'UGTG (Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe) et la fascination de son peuple pour celui qui « a fait se lever toute la Guadeloupe ».
« La Guadeloupe au bord de l'effondrement »
Pour La Croix, « La colère antillaise se déverse sur la minorité blanche », constate son envoyé spécial à Pointe-à-Pitre. Celui-ci revient sur les accusations portées contre les « békés » et la polémique liée aux propos de Alain Huyghues-Despointes. « Les Antilles n'avaient pas besoin de cela », conclue le reporter qui rappelle que le préfet de Martinique a dû déménager de l'habitation louée à cet entrepreneur béké.
Ce regain d'intérêt de la presse nationale se manifeste aussi par une volonté d'interactivité plus forte malgré les 8000 kilomètres qui séparent l'hexagone des Antilles. « Envoyez-nous des photos de la mobilisation », incite Le Monde. « Vous êtes aux Antilles, comment vivez-vous la crise ? », répond Le Figaro.
Les quotidiens régionaux ne sont pas en reste. Depuis deux jours, le site internet du quotidien Sud Ouest met en Une les récents événements de Guadeloupe. Dans un enregistrement sonore, Jean-Denis Renard, le journaliste dépéché à Pointe-à-Pitre décrit « des jeunes hors de tout contrôle qui ont érigé des barrages, enflammé des poubelles fait flamber des véhicules... ».
La Dépèche du Midi, elle, n'y va pas pas quatre chemins : « La Guadeloupe au bord de l'effondrement »... Une vision que tous ici espèrent à 8000 km de la réalité...
Le Télégramme de Brest
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"Non" catégorique de la ""Grande Distribution"
franceantilles.fr 17.02.2009
Non à la baisse de 100 familles de produits ! Dans un communiqué transmis lundi soir, la Grande Distribution est catégorique. Selon elle, " une telle action ruinerait le commerce de proximité Martiniquais".
Après être resté dans le flou, le syndicat de la Grande distribution a choisi d'éclaircir son propos lundi en fin de journée. Dans un communiqué, il explique que l'accord signé sur la baisse de 20 % "n’a pas pu être mis en œuvre en l’absence d’une interprétation commune du mot « produit »".
Selon la grande distribution, le " collectif veut en effet remplacer le mot « produits » par le mot famille de produits. Agir ainsi signifierait la mort de la Distribution alimentaire car cela correspondrait à une baisse de prix sur plusieurs milliers de produits. Il est donc impossible d’y répondre favorablement malgré toute la bonne volonté des acteurs. De plus, une telle action ruinerait le commerce de proximité Martiniquais."
Décidé à s'en tenir à 100 produits, le syndicat assure que dés mardi, "chaque enseigne de la Grande Distribution diffusera une liste de 100 produits bénéficiant de la baisse convenue de 20%."
La population Martiniquaise pourra apprécier l’effort consenti au bénéfice de son pouvoir d’achat.
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LES "FAMILLES" L'EMPORTENT
A.B. franceantilles.fr 18.02.2009
Les patrons de la grande distribution et membres du Collectif du 5 février ont finalement signé un accord - le seul depuis le début de la grève - précisant que le terme « produits » signifie bien « familles de produits ». Celui-ci met un terme à un bras-de-fer engagé depuis vendredi dernier.
L'accouchement aura été difficile mais ça y est, patrons de la grande distribution et membres du collectif se sont finalement entendus sur la question de la baisse des prix. Hier, les deux parties ont signé un avenant de protocole précisant que la baisse de 20% portera bien sur des « familles de produits », conformément à la volonté immuable exprimée par le Collectif. Il était 17 heures ce mardi quand parlementaires, patrons et délégués intersyndicaux ont officiellement annoncé la nouvelle. Une signature qui met un terme à un bras-de-fer engagé depuis vendredi, date à laquelle le désaccord avait explosé à la commission des prix.
Cette avancée a été rendue possible grâce au « chapautage » des quatre députés martiniquais. A pied d'oeuvre dès 10 heures, Alfred Marie-Jeanne, Louis-Joseph Manscour, Alfred Almont et Serge Letchimy ont usé de leur autorité pour influencer favorablement les négociations.
Pas de listes démesurées
Toutefois, plusieurs questions restent à régler. A commencer par le nombre de familles de produits qui seront concernées par l'accord. A l'issue de la journée Robert Parfait (La Galleria) précisait qu'aucun chiffre n'a été arrêté à ce stade. « La distribution alimentaire comprend plusieurs formats d'où la difficulté de parvenir à un accord » expliquait-il. « Il n'est pas question d'établir de listes démesurées parce que la petite distribution ne survivra pas ».
De son côté, Michel Morose, président du « collectif du 5 février » est formel : Les deux parties sont tombées d'accord sur une baisse de 20 % sur 100 « familles de produit », a-t-il affirmé.
« Le groupe sur la commission des prix reprend ce matin (mercredi) afin de définir une liste précise avec la grande distribution », a indiqué Michel Monose, le porte-parole du collectif, au cours d'une conférence de presse.
Il conviendra donc aux délégués siégeant à la commission d'apporter une solution adaptée à chaque cas de figure. Ils s'y attelleront dès ce matin, les travaux reprendront à 9 heures au conseil général.
En outre, une autre interrogation subsiste : celle de la réouverture des grandes surfaces. Interpellé à ce sujet Robert Parfait a répondu hier que « la grande distribution n'imposait rien au Collectif ». De son côté Michel Monrose, président de la partie intersyndicale annonçait hier en fin de journée que « les mots d'ordre qui ont été donnés sont maintenus mercredi ».
Seule certitude, la signature de cet accord aura pour effet immédiat la reprise normale des séances plènières à la préfecture. Ainsi, dès ce matin à 10 heures, représentants de l'Etat, socioprofessionnels, élus, et membres du collectif retrouveront les sièges de la salle Felix-Eboué. Ils reprendront l'examen des 39 propositions émises par Yves Jégo. Parmi elles, de gros morceaux tels la question des loyers, de l'emploi et des salaires.
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Le poids des élus dans la balance
G.Gallion franceantilles.fr 18.02.2009
Avant leur rendez-vous à l'Elysée, les élus semblent soulagés d'avoir réussi à faire signer l'accord avec la grande distribution.
Hier après-midi, ils étaient souriants et détendus, après la siganture de l’avenant par les dirigeants de la grande distribution et le Collectif du 5 février. Alfred Almont, Alfred Marie-Jeanne, Serge Letchimy, Louis-Joseph Manscour étaient décidés à ne pas quitter la préfecture sans un engagement et une signature des dirigeants de la grande distribution. Mission accomplie après une journée entière à discuter, détailler, analyser toutes les données du dossier, enfermés dans un bureau de la préfecture avec la grande distribution.
Un face à face qui aurait pu ne pas aboutir, tant le souvenir de celui de samedi soir, toujours à la préfecture, était encore vivace dans leur esprit. Ils avaient déjà discuté avec les mêmes, le groupe GBH, le groupe Parfait, Lancry, Cora, et il paraissait acquis que la notion de famille de produits était clairement sous-entendue dans l’accord signé la semaine dernière avec le Collectif. Il leur fallait absolument aboutir à une conclusion heureuse pour ne pas perdre la face, non seulement sur le plan politique, mais plus encore pour l’issue finale du conflit. " Ce document signé permettra le règlement de cette crise. Nous quatre avons pris le temps, mais nous y sommes arrivés" avouait Alfred Marie-Jeanne, au nom de ses collègues parlementaires.
Essentiel avant le rendez-vous élyséen
Le président de la République leur ayant donné rendez-vous jeudi soir à l’Élysée, il leur fallait impérativement avoir un document : les signatures des deux parties non contestées avec lequel ils pourraient s’engager sur ce chemin élyséen. Sereins quant à ce qu’ils auront à développer, tant sur la dégradation du pouvoir d’achat que sur la refonte des dispositions du projet de loi de développement.
Ils seront d'autant plus sûrs d’eux que l’effort du conseil régional, sur la baisse des prix de 20 %, impliquera, en retour, un geste significatif de l’État, en plus du dispositif présenté par Yves Jégo, la semaine dernière.
Alfred Marie-Jeanne et Serge Letchimy auront encore plus de légitimité à stigmatiser la politique gouvernementale, qu’une révision plus franche de la politique publique dans l’outre-mer s’impose. Leur collègue Alfred Almont ne devra pas avoir une tonalité plus faible, car, comme ses collègues, sa présence et sa maîtrise des chiffres de l’économie locale ont pesé dans la balance pour débloquer un dossier très mal engagé jusqu’à hier.
Aussi, le président de la République qui aime avoir l’initiative, devrait, pour une fois, porter plus attention aux discours de ces élus. Ce pourrait être un gage significatif de la refonte de la politique public Outre-mer.
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