Mettant en scène un ancien évêque, Nicolas de Myre, la saint Nicolas est fêtée dans un grand nombre de pays européens : Allemagne, Suisse, Luxembourg, Belgique, Pays-Bas, Autriche, Hongrie, Russie, Pologne et d’autres. Elle est également présente en France, mais à l’inverse des précédents pays, n’est pas fêté sur tout le territoire. Seules les régions du nord et de l’est célèbrent cette fête (principalement en Alsace, Lorraine et Flandres).

La légende de Saint-Nicolas

La légende veut que le saint ait ressuscité trois petits enfants assassinés par un boucher. Partis chercher des épis de blé pour leur mère, les enfants s’égarèrent et trouvèrent refuge chez un boucher qui profita de leur sommeil pour les découper en morceau et les mettre dans son saloir

Sept ans après, saint Nicolas, passant par là, s’arrêta chez le boucher et lui demanda de lui servir ce petit salé âgé de sept ans. Le boucher fut terrorisé et prit la fuite. Saint Nicolas fit alors revenir les enfants à la vie. Une chansonnette découla alors de cette légende et devint célèbre : « Ils étaient trois petits enfants qui s’en allaient glaner aux champs… »

La tradition actuelle

La tradition veut que dans la nuit du 5 au 6 décembre, saint Nicolas passe dans les maisons pour apporter des friandises aux enfants qui ont été sages toute l’année (généralement des fruits secs, des bonbons et chocolats, et surtout le fameux pain d’épice à l’effigie du saint évêque).

Dans certaines régions, on le voit aussi accompagné du Père Fouettard, grand homme revêtu d’un grand manteau noir avec un grand capuchon et portant de grosses bottes. Ce personnage n’est jamais apprécié des enfants, à l’inverse de son confrère, puisqu’il arrive avec un fouet et un grand sac, et distribue des triques aux enfants qui n’ont pas été sages durant l’année écoulée. Il peut aussi menacer d’emporter les enfants dans son sac !

Origines

A l’origine de cette légende, un homme : Nicolas de Myre, né au IIIe siècle à Patare, en Lycie (actuelle Turquie). Succédant à son oncle, évêque de Myre, à la mort de celui-ci, il passa sa vie à protéger les enfants, les veuves et les gens faibles, ce qui donna naissance aux légendes dont sa vie fut entourée : l’on dit qu’il sauva des matelots près de la noyade et qu’il multiplia la farine pour préserver une région de la famine.

A sa mort, il fut enterré à Myre, mais ses ossements furent volés en 1807 par des soldats qui les emmenèrent jusqu’en Italie, à Bari. Là-bas, les reliques du saint accomplirent nombre de miracles : protection contre les voleurs, contre le diable, et ramenèrent à leur famille des enfants perdus ou kidnappés…

Le Père Fouettard viendrait, quant à lui, d’un homme nommé Charles Quint. La légende serait née à Metz en 1552, lorsque la ville fut assiégée par les troupes de Charles Quint. Les habitants auraient promené l’effigie de l’empereur à travers la ville avant de la brûler.

L’arrivée en Lorraine

Quelques années après l’arrivée des reliques en Italie, un chevalier lorrain qui revenait de croisade déroba un doigt du saint et l’emmena jusqu’à sa ville natale : Port (aujourd’hui connue sous le nom de Saint-Nicolas-de-Port).

Une grande basilique y fut édifiée et dédiée au saint. Très souvent invoqué, il devint rapidement le saint-patron de la Lorraine. Il est également le saint-patron et protecteur des enfants, mais aussi de nombreux groupes comme les navigateurs, prisonniers, avocats ou célibataires.

Jusque dans les années 1960, la saint Nicolas était une fête bien plus importante que Noël pour les enfants. Encore aujourd’hui, dans certaines familles lorraines, la tradition d’offrir des cadeaux se fait lors de cette fête en plus de Noël.

On note aussi l’organisation d’un grand défilé de la saint Nicolas dans de nombreuses villes lorraines telles que Nancy, Metz et Verdun. Le cortège présente saint Nicolas souvent monté sur un âne et suivi du Père Fouettard et défile le premier samedi ou premier dimanche du mois de décembre dans les rues, pour l’émerveillement de tous!