Mercredi après-midi, Chloé, 9 ans, a été retrouvée morte dans un bois à la sortie de Calais. Son agresseur présumé a été interpellé. Une heure et demie avant cette terrible découverte, la fillette avait été enlevée au Petit-Courgain, puis violée, selon nos informations. Les riverains racontent avec horreur l’enlèvement.

Photo Jean Pierre BRUNET La Voix du Nord

Photo Jean Pierre BRUNET

Photo Jean Pierre BRUNET La Voix du Nord

Photo Jean Pierre BRUNET La Voix du Nord

La fillette a été retrouvée morte dans un bois à proximité du port de Calais. Photo Jean-Pierre Brunet

1 / 8

Photo Jean Pierre BRUNET La Voix du Nord

• 
• - A+

A lire aussi

• Calais: la mère de Chloé témoigne, «quand j’ai crié elle ne m’a pas répondu»

• Le corps de Chloé retrouvé, un lourd passé judiciaire pour l'agresseur présumé

• Calais : une marche blanche pour Chloé ce jeudi à 18h

Quand elle a compris que la fillette découverte morte était bien son amie Chloé, Louanne, 9 ans, s’est effondrée. Les deux enfants ont le même âge, fréquentent la même école, juste derrière la rue Chateaubriand, dans le quartier du Petit-Courgain.

À 15 h 15 mercredi, elles jouaient ensemble, insouciantes, avec à leur côté la petite Maëlle. À 15 h 30, Chloé était enlevée, dans un déchaînement de violences insupportable. Retrouvée, une heure et demie plus tard, dans un bois inhospitalier à la sortie de Calais, en pleine zone industrielle. En partie dénudée, sans doute violée, tuée.

« On m’a volé ma fille, on m’a volé ma fille »

« Louanne se dit que cela aurait pu être elle», soupire Catherine, sa mère, encore choquée par les hurlements de la maman de Chloé. « Elle a vu sa fille se faire enlever près de l’aire de jeu. Elle la surveillait depuis la fenêtre de son appartement, s’est absentée deux minutes pour changer son fils, puis a vu cet homme prendre son enfant. »

La mère de Chloé dévale les escaliers, traverse le parc entre deux blocs d’immeubles et surgit rue Chateaubriand. « Elle hurlait :On m’a volé ma fille, on m’a volé ma fille», raconte encore Catherine. Au téléphone, la mère paniquée bégaie ses réponses à la police, qu’elle a contactée. « Elle était tétanisée, en état de choc», rapporte un adolescent.

« Elle a perdu ses ballerines, que j’ai ramassées »

L’agresseur avait semble-t-il garé sa voiture, un véhicule rouge, rue Chateaubriand. Il a profité d’un moment où l’enfant s’est retrouvée seule pour se jeter sur elle. « Mon fils a tout vu, il est auditionné par la police», rapporte une voisine. Avant de suivre les officiers au commissariat, il a raconté à ses proches : « L’homme la portait en la serrant par le cou, l’étranglant presque. Elle se débattait, a tenté de s’échapper. Il l’a claquée contre un mur et lui a crié : Je vais te tuer .»

L’homme la jette dans sa voiture et s’enfuit. « Un garçon s’est approché de l’agresseur quand il portait Chloé, l’homme l’a menacé, lui a crié Dégage . Le garçon m’a montré l’endroit où il l’a cognée contre le mur, elle a perdu ses ballerines que j’ai ramassées», rapporte avec dégoût une riveraine, qui a pris en charge le petit frère et la petite sœur de Chloé, 4 et 5 ans, lorsque leur mère a suivi la police.

Sur le trottoir, les riverains, le ton grave, commentent les infos que livrent en direct les médias. « Avant l’enlèvement, Chloé jouait avec un pistolet à eau avec d’autres enfants, raconte un père au bord des larmes. Ma fille joue souvent avec elle. Elle était à un anniversaire, cela aurait pu être n’importe quelle enfant dans le quartier. »

« C’est un grand malheur, poursuit Jean-Pierre, autre riverain. On est parents, mais on ne peut pas imaginer ce que c’est. Quand j’ai appris ce qui s’est passé, ça m’a glacé le sang. On ne peut plus laisser jouer des enfants seuls sur une aire de jeux. »

Colère et incompréhension

Le poing serré, les larmes aux yeux, un papa jure qu’il tuera le meurtrier, sans savoir qu’un suspect a été interpellé. L’émotion fait place à la colère et l’incompréhension, avec des questions sur l’intervention de la police (lire ci-dessous).

Puis le silence se fait au passage des deux enfants dont la sœur a été enlevée, innocents, poussant une trottinette. « Sa petite sœur était là au moment de l’enlèvement, elle me demande quand Chloé va rentrer. »

Un appel à témoin rapidement relayé sur Facebook

Dès l’annonce de l’enlèvement de la fillette, en milieu d’après-midi, une chaîne de solidarité a vu le jour sur les réseaux sociaux.

Un appel à témoins a été diffusé notamment sur Facebook par des proches de la famille de la victime, qui apportaient photos et informations permettant d’identifier Chloé, 9 ans.

«Je vais voir maman»

Louanne et Chloé ont passé une partie de l’après-midi ensemble, hier. Lorsque Louanne est retournée chez elle pour rentrer son chien, qu’elle venait de promener, Chloé est partie de son côté en enfourchant son vélo. « Je vais voir maman », a-t-elle dit à sa camarade en quittant la rue pour se rendre juste derrière, sur l’aire de jeux face à son appartement.

« Des enfants jouent dehors jusqu’à 22 h parfois et il ne leur arrivera jamais rien. La maman de Chloé est une dame bienveillante, qui s’occupe bien de ses enfants, qui accompagne Chloé à la danse. Elle ne l’a quittée des yeux que quelques minutes … » La riveraine qui s’exprime est sous le choc, comme les voisins et les enfants, nombreux encore à jouer dehors après le drame.

Chloé, 9 ans, aînée d’une fratrie de trois enfants, était une fillette appréciée dans le quartier. Scolarisée à Calais en CE2, elle fréquentait l’école Chateaubriand, où l’émotion ce matin sera grande. « Je vais demander à voir le directeur de l’école, pour voir ce que l’on peut faire pour la famille », projette une voisine. Rue Chateaubriand, on pensait organiser une marche blanche.

La police est-elle intervenue assez vite ?

Rue Chateaubriand, mercredi soir, c’est la question que se posaient plusieurs riverains. « Ils sont arrivés au moins vingt minutes après l’appel de la maman», estime une voisine. « Au téléphone, la mère donnait des indications aux policiers, qui ne semblaient pas connaître la rue Chateaubriand», poursuit la dame, témoin de la scène. « Est-ce qu’une intervention plus rapide de la police aurait pu empêcher cet affreux drame ?» interroge un père de famille.

Mercredi soir, impossible de connaître les détails de l’intervention. On sait cependant que les patrouilles, lorsque l’enlèvement a été confirmé, ont effectué d’incessantes recherches au Petit-Courgain et dans le quartier du Beau-Marais, dans la direction indiquée par un témoin de l’enlèvement. Or, l’agresseur n’était semble-t-il pas parti vers le Beau-Marais...

La fillette a été retrouvée seulement une heure à une heure et demie après sa disparition, déjà morte malheureusement. Son agresseur présumé a été interpellé immédiatement.

Un vrai cauchemard ,tristesse a Calais et ses environs ,pauvre petite puce ,quelle horreur !