Hier, sur Arte, il y avait une émission sur Trotsky que je voulais voir (je suis arrivée trop tard après le cinéma) tant pis, je vous avais promis de vous raconter une petite histoire familiale :

En avril 1926, ma grand-mère maternelle était sur le pont d'accoucher. Elle était dans une maison de repos à Cannes, aux Cassiflores, (voir photos ci dessus). Trotsky y était également. Il occupait un appartement au dessus de la chambre de ma grand-mère. Jour et nuit ma grand-mère entendait les trois secrétaires de Trotsky qui lui tapaient ses manuscrits (les machines de l'époque étaient bruyantes).

On avait prévenu ma grand-mère de ne pas s'approcher de Trotsky qui craignait (déjà à l'époque) qu'un agent à la solde de Staline ne vienne l'assassiner. Ma grand-mère le croisait donc régulièrement mais sans l'approcher.

Le 19 ou le 20 avril 1926, Trotsky est assis sur un banc dans les jardins de cette propriété. Ma grand-mère marche dans les allées ombragées de palmiers. Soudain des contractions terribles lui arrivent. Elle sent qu'elle ne pourra pas atteindre le banc suivant, trop éloigné et le plus proche est celui où Trotsky est assis. Ma grand-mère parle bien le français et l'anglais, mais Trotsky ne connaît aucune de ces deux langues. Elle ne sait comment s'excuser pour pouvoir s'asseoir à côté de lui. Elle s'approche, Trotsky fait un geste brusque pour s'enfuir. Par gestes, elle lui explique la situation en lui montrant son ventre et en lui expliquant qu'il lui fallait s'asseoir. Il comprend et par gestes, l'invite à s'asseoir. Ils restent un moment tous les deux assis sur le même banc. Les contractions passent, ma grand-mère termine sa promenade et met au monde quelques heures plus tard ma maman.

Voilà comment la venue au monde de ma maman a fait peur à Trotsky !!!

Et pour finir une petite blaque : Savez-vous pourquoi Trotsky n'aimait pas la montagne ?
Parce qu'il avait fait trop d' ski !