Il pleut, il pleut bergère Presse tes blancs moutons Allons sous ma chaumière Bergère vite allons J'entends sous le feuillage L'eau qui tombe à grand bruit Voici, venir l'orage, voici l'éclair qui luit
Entends tu le tonnerre ? Il roule en approchant Prends un abri bergère, à ma droite en marchant Je vois notre cabane Et tiens voici venir Ma mère et ma soeur Anne qui vont l'étable ouvrir
Bonsoir, bonsoir ma mère Ma soeur Anne bonsoir J'amène ma bergère Près de nous pour ce soir Va te sécher, ma mie Auprès de nos tisons Soeur, fais lui compagnie Entrez petits moutons
Soignons bien, oh ma mère, Son tant joli troupeau Donnez plus de litière A son petit agneau C'est fait allons près d'elle Eh bien donc te voilà En corset qu'elle est belle Ma mère voyez la
Soupons, prends cette chaise Tu seras près de moi Ce flambeau de mélèze Brûlera devant toi Goûte de ce laitage Mais tu ne manges pas ? Tu te sens de l'orage, Il a lassé tes pas
Eh bien voilà ta couche, Dors-y bien jusqu'au jour, Laisse moi sur ta bouche Prendre un baiser d'amour Ne rougis pas bergère, Ma mère et moi demain, Nous irons chez ton père Lui demander ta main
Philippe Fabre d'Eglantine (1750-1794) |