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Épuisement professionnel ++
publié le 21/10/2008 à 07:03 |
Voir le dossier Surmonter le stress au travail: enfin des solutions
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Burnout ou dépression? |
L’épuisement professionnel est surtout connu sous l’appellation anglaise burnout. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail »1.
C’est en 1969 que le terme burnout a été utilisé pour la première fois. Il a fait l’objet de nombreuses définitions depuis. L’Institut Douglas, spécialisé en santé mentale, a retenu celle-ci : « Le burnout est le produit d’efforts disproportionnés (en temps, en émotion et en engagement), d’une faible satisfaction résultant de ces efforts et de conditions de stress en milieu de travail »2.
Dans les années 1970, on réservait l’expression aux employés du domaine de la relation d’aide, très engagés émotivement dans leur travail, tels les infirmières, les médecins, les travailleurs sociaux et les enseignants. Maintenant, on sait que tous les travailleurs — de l’ouvrier au chef d’entreprise — peuvent être exposés au burnout.
On ne dispose pas de statistiques précises sur l’épuisement professionnel. Néanmoins, 26 % des travailleurs québécois affirment vivre un niveau de stress quotidien élevé, selon une vaste enquête menée en 20053. Ce qui est également le cas de 28 % des travailleurs de l’Union européenne4.
Selon l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes, de 30 % à 50 % des prestations pour invalidité concernent des problèmes de santé mentale5. Une proportion qui a presque triplé de 1991 à 20016. Mais dans cette même période, les travailleurs canadiens consacraient davantage d’heures au travail : trois heures de plus par semaine que dix ans plus tôt, d’après Statistique Canada. Ils retiraient d’ailleurs moins de satisfaction au travail en 2001 qu’en 199112.
Près du tiers des Canadiens âgés de 19 ans à 64 ans se disent être des bourreaux de travail12. Ces personnes étaient plus nombreuses à déclarer avoir une santé passable ou mauvaise et à avoir des problèmes de sommeil.
Une association de facteurs mène souvent à l’épuisement. On connaît assez bien les principales sources de stress au travail qui, selon certaines enquêtes, ont trait à la manière dont le travail est organisé5. Être constamment surchargé de travail et manquer d’autonomie — ne participer à aucune décision liée à sa tâche — arrivent en tête de liste. Des responsabilités mal définies et un déséquilibre entre les efforts fournis et la reconnaissance obtenue (salaire, estime, respect, etc.) sont également nocifs pour la santé psychologique, lorsque la situation persiste. Pour en savoir plus sur les sources de stress au travail, voir notre dossier Surmonter le stress au travail : enfin des solutions.
Cependant, on s’explique moins bien pourquoi des personnes vivent plus de stress que d’autres. Certaines attitudes (trop grande importance accordée au travail, perfectionnisme) sont plus fréquentes chez les individus qui vivent de l’épuisement professionnel. Selon les recherches, il semble que la faible estime de soi soit un facteur déterminant. En outre, certains contextes de vie, comme de lourdes responsabilités familiales ou encore la solitude, peuvent mettre en péril la conciliation travail-vie personnelle.
Peu importe les sources de stress au travail, il se produit un déséquilibre entre la pression subie et les ressources (intérieures et extérieures) dont on dispose pour l’affronter. Certains individus éprouvent de la difficulté à reconnaître leurs besoins et à les exprimer auprès de leur employeur. Il arrive aussi que les difficultés soient énoncées, mais qu’elles demeurent lettre morte, en raison du mode de gestion de l’organisation ou du type de poste.
Le stress, qu’il soit positif (stimulant) ou négatif (paralysant), apparaît dans les situations suivantes :
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Un épisode d’épuisement professionnel peut avoir des répercussions dans toutes les sphères de la vie. Dans pareil cas, la victime peut alors glisser vers la dépression. Certaines personnes peuvent vivre de l’anxiété, souffrir de troubles alimentaires, avoir des problèmes de toxicomanie ou, à l’extrême, des pensées suicidaires. Certains travailleurs s’épuisent même au point d’y laisser leur vie. Le terme japonais karoshi désigne la mort subite par épuisement nerveux au travail, causée par une crise cardiaque. Le phénomène a été observé pour la première fois au Japon à la fin des années 1960.
Le stress chronique entraînerait aussi plusieurs dérèglements sur le plan physiologique. On sait, par exemple, que le diabète de type 2, l’obésité et les maladies cardiovasculaires sont plus courants chez les gens qui vivent une forte pression psychologique.
L’épuisement professionnel n’est pas officiellement reconnu comme une maladie mentale. Pour l’instant, il ne figure donc pas dans le DSM IV, le manuel médical des troubles mentaux. Il entre dans la catégorie des troubles d’adaptation.
Le diagnostic est difficile à établir, car les médecins ne disposent pas de critères précis. Aussi, distinguer un épuisement professionnel d’une dépression n’est pas chose simple. Pour le moment, les médecins se basent sur l’entretien qu’ils ont avec le patient et les symptômes que ce dernier éprouve. En cas de doute, la consultation d’un psychiatre est parfois suggérée.
Des recherches en cours pourraient permettre d’améliorer le diagnostic. Certaines portent sur l’identification de marqueurs biologiques pour détecter le stress chronique. Une quinzaine de marqueurs sont sous la loupe des chercheurs, incluant les taux sanguins de cortisol, d’adrénaline, de protéine C-réactive, de glucose et de cholestérol, de même que la tension artérielle et le rythme cardiaque.
Ces marqueurs sont souvent étudiés isolément dans le but d’évaluer le risque d’un problème de santé particulier, comme le diabète de type 2 ou l’hypertension. Il semble que sous l’effet du stress chronique, un fin dérèglement de plusieurs systèmes hormonaux se produirait en même temps. Ainsi, les marqueurs resteraient dans les limites de la normale, mais près des valeurs minimales ou maximales.
L’épuisement se produit insidieusement. On emploie parfois les mots « dépersonnalisation » et « déshumanisation » pour décrire ce qui survient à l’individu, comme s’il perdait, pour quelque temps, une part de lui-même.
Peu à peu, il déploie une énergie grandissante pour accomplir son travail, sans toutefois en obtenir de satisfaction. Les frustrations s’accumulent et le cynisme augmente. La concentration est de plus en plus difficile à obtenir. Des symptômes physiques peuvent apparaître, comme des maux de dos ou de l’insomnie.
Pour corriger une telle situation, le travailleur opte souvent pour un investissement encore plus grand dans son travail, jusqu’à l’épuisement. Cette marche « à vide » peut durer des années. Le déni est typique de l’épuisement professionnel, ce dernier étant souvent vécu comme un aveu d’échec.
Remarque. Les symptômes suivants sont les plus fréquents, mais n’apparaissent pas tous nécessairement.
D’où viennent les colères spontanées? La réponse de Sonia Lupien15, directrice du Centre d’études sur le stress humain de l’Institut Douglas : « Si une même situation revient constamment me stresser, je peux m’y habituer. Je m’habitue, par exemple, à ce qu’un collègue dévalorise mon travail en réunion chaque mardi. Cependant, le prix à payer est très grand : le cerveau et le corps deviennent trois fois plus réactifs à tout autre élément de stress. Cela explique les colères spontanées qui surviennent au travail ou à la maison. » |
Dures, dures fins de semaine... Après une période de travail excessif et de stress, le repos - les fins de semaine ou le début des vacances -, peut faire ressurgir des maux comme la migraine, la grippe et les douleurs musculaires. C’est ce qu’on appelle le « syndrome du bourreau de travail ». Environ 3 % des travailleurs en seraient atteints, selon une enquête menée aux Pays-Bas7. L’adrénaline serait en partie responsable de ce phénomène. Sécrétée de façon continue sous l’action du stress, elle réduirait nos défenses immunitaires. Les nombreux cafés consommés pour maintenir la cadence ainsi que les nuits sans sommeil pourraient, quant à eux, provoquer des migraines. |
Certaines situations, attitudes ou caractéristiques individuelles, peuvent, dans un contexte de travail stressant, contribuer à l’épuisement professionnel.
Mesures préventives de base |
Divers moyens pour réduire le stress et ainsi réduire le risque d’épuisement professionnel1,10,14.
La prévention de l’épuisement professionnel n’incombe par seulement aux individus, mais aussi aux entreprises. Pour en savoir plus sur les mesures à favoriser dans les organisations, consulter notre dossier Surmonter le stress au travail : enfin des solutions.
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Mesures pour prévenir les récidives |
Au moment de la reprise du travail, discuter avec son employeur afin de trouver une situation convenable. Un retour progressif peut être de mise, de même qu’un suivi par un médecin. De plus, discuter avec son employeur des aménagements possibles à l’organisation du travail avant de s’y replonger.
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L’objectif du traitement est de retrouver sa santé et de concevoir une manière d’accomplir son travail de façon satisfaisante, sans s’épuiser.
L’arrêt de travail est souvent nécessaire. La durée du congé de maladie est variable, mais on n’a pas tendance à prescrire de longs congés. En fait, un très long congé risque de rendre la reprise du travail encore plus difficile.
Le repos que permet le congé de maladie est essentiel puisque les réserves d’énergie sont à plat chez les victimes d’épuisement professionnel. Cependant, il est insuffisant pour régler le problème et éviter les rechutes. « Le repos ne guérit pas le burnout. Un réel changement doit être intégré dans la vie de ces personnes (...) qu’il s’agisse d’un changement d’environnement de travail, de mode de vie, de philosophie ou de vision du monde », précisent les spécialistes de l’Institut Douglas. La solution passe donc aussi par le changement.
Mais avant d’amorcer des changements, on doit prendre conscience des raisons qui ont mené à l’épuisement. Pour ce faire, la consultation d’un psychologue ou d’un psychothérapeute dûment formé peut être d’une aide précieuse. Il s’agit de découvrir ce qui cause du stress et de trouver des solutions pour s’y attaquer.
Il existe plusieurs types de psychothérapies. La thérapie cognitivo-comportementale est la plus couramment employée. D’autres types de thérapies peuvent être appropriés, comme l’approche systémique, qui se penche sur les interactions avec l’entourage.
Lorsque, dans un milieu de travail
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Je t'embrasse te souhaite une bonne nuit et à demain ...
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