Bonjour mes chéries...

Oui... ce que je redoutais est arrivé.

Samedi soir, sur le répondeur, il y avait un appel de mon père que nous avons été obligés de rappeler. C' est Eric qui l' a fait car j' ai toujours aussi peur du téléphone. Comme nous venions de recevoir une carte de leur part pour l' anniversaire de Gabriel, ma mère et lui voulaient savoir si nous l' avions reçue. Là dessus, aucun problème, hormis que nous ne l' avions pas encore ouverte pensant la donner à Gabriel le jour J. Mon père dit à mon mari qu' ils s' attendaient à recevoir une invitation. Pour couper court, Eric lui a répondu que n' avions rien organisé et que nous resterions tous les 3. Puis,mon père a demandé à me parler et mon mari lui a dit que je n' étais plus en état de répondre. Là, en un instant, je l' ai entendu se mettre en colère car des mots désagréables commençaient à pleuvoir, notamment que eux non plus n' allaient pas bien. Mon père a fini par dire qu' ils avaient beaucoup de reproches à nous faire et qu' ils n' étaient pas contents après nous. Mon mari a demandé quels étaient ces reproches mais il n' a pas répondu, hormis l'éternel refrain du chat. Là, bizzarement, la communication a été coupée par un problème de réseau. Mon père ne nous a pas rappelés. Il pensait sûrement que nous allions le faire mais Gabriel était là et il souffre assez de cette situation pour lui en imposer davantage.

Je vous avais dit que je m' attendais à de nouveaux reproches... Maintenant, on atteint les limites du supportable. Mes parents nous en veulent mais ils continuent de nous courir après, de nous harceler par téléphone pour que nous revenions vers eux. Ca n' a pas de sens. C' est contradictoire. Je crois que ma mère m' en veut de ne plus être l' enfant qui accepte tout, l' enfant docile et aimante que j' étais jusqu' à maintenant. Comme toi Almeria, mon beau père, qui a connu ça dans sa jeunesse, pense que je dois taper un bon coup sur la table, dire à ma mère que ça suffit. Je n' ai pas la force de le faire en face à face mais je vais essayer d' écrire ce que je ressens en espérant une dernière fois que ça la fera réfléchir. Sinon... ce sera la rupture parce que ma santé ne résistera pas encore longtemps à tous ces assauts affectifs.

Malgré tout, nous avons fêté notre adorable petit Gabriel comme il se doit. Il a été gâté et a surtout passé une belle et longue journée avec son cousin et sa cousine qu' il aime énormément. Ils étaient beaux nos enfants! Brochettes de tomates cerise, mozzarella et jambon cru, pruneaux en robe de lard, gâteau au chocolat et flan maison, il n' est rien resté de tout ce que j' avais préparé. Quant à la paëlla de ma belle mère; elle était divinement bonne. Ca a été une belle journée même si mon coeur pleure à l' intérieur...

Voilà mes aminautes... les dernières nouvelles du front, de cette guerre idiote qui s' éternise par la seule volonté d' une mère qui a pourtant le pouvoir de tout arrêter...

Je vous aime...