Bonjour mes chéries...

Que dire... que vous dire... Je commence des articles et, les mots ne venant pas, j' abandonne et efface les quelques lignes déjà écrites. C' est dur de trouver des choses intéressantes à vous dire lorsque tout se bouscule dans ma tête et dans mon coeur.

Ces jours derniers ont été des jours de grande lassitude. Puis, hier soir, encore une fois, mon père m' a appelée. Il m' a demandé de faire le nécessaire pour que la situation s' arrange, pour que tout redevienne comme avant. Il m' a dit aussi que ma mère lui mène la vie dure car, pour elle, il ne tape pas assez du poing sur la table pour me faire plier.

Le bouquet que j' ai envoyé pour la fête des mères n' a pas eu l' effet que j' espérais. Elle n' a pas compris le message que j' ai voulu lui faire passer et qui lui disait simplement que j' étais là, que je pensais à elle et qui était un pas vers elle. Ce pas, elle le veut concret, elle veut que je l' appelle ou aille la voir. Elle attend. Elle ne comprend pas mon attitude ni les raisons qui m' ont poussée à mettre de la distance entre elle et moi. Elle attend encore que je laisse de côté mes souffrances pour ne pas avoir à affronter ses erreurs. C' est de l' égoïsme, tout simplement. D' ailleurs, pour mieux garder son statut de maman victime, elle ne veut plus que je garde la minette cet été, comme c' était initialement prévu. Je ne comprends pas pourquoi elle agit comme ça.

Je ne peux pas éternellement m' effacer pour lui laisser toute la place. Je n' ai existé pendant toute mon enfance que dans l' ombre de ma soeur. Je ne veux pas exister aujourd' hui dans la sienne. 

Il n' y a rien d' étonnant au fait que je n' arrive pas à devenir maman à nouveau. Depuis toujours, je suis la fille de ma maman. Je n' ai jamais vécu en tant qu' adulte à part entière. Je raisonne, vis et n' existe qu' en fille et non en femme. Je n' ai pas eu de vraie place dans ma famille d' origine et, de façon logique, je n' arrive pas à exister pleinement en tant qu' adulte dans celle que je me suis créée. De plus, devenir encore une fois maman serait m' éloigner encore plus d' elle et mon psyché me l' interdit puisque, inconsciemment, je ne le veux pas .

Pour que les choses s' arrangent dans ma famille et pour moi, il faudrait que chacun reprenne la place qui est réellement la sienne. Malheureusement, comme lorsqu' on a eu une promotion professionnelle, on a plus envie de laisser tomber les avantages pour retourner à sa vie d' avant. C' est le cas pour ma soeur qui est depuis toujours l' enfant adulée, soutenue dans ses moindres faits et gestes (même si ils sont négatifs) et qui n' acceptera jamais de laisser son titre de " préférée" pour se remettre au même niveau que moi, celui de fille et de soeur.

Ma mère attend donc que je l' appelle mais je ne sais pas ce que je vais faire ni, surtout, comment le faire. J' ai peur de l' appeler. Je ne veux pas me justifier. Peut être devrais je lui écrire d' abord car les mots sont plus faciles à exprimer lorsque la personne concernée ne peut pas vous influencer (voix, intonation, agressivité etc...)...?

Je suis toujours aussi perdue et je me sens tellement coupable de tout ça. C' est une spirale infernale.

Je cloture là ce sujet car il est très douloureux...

Demain, c' est la fête de l' école. Gabriel va chanter plusieurs chansons dont une en occitan. La rencontre occitane, elle, est prévue mardi prochain, à Alès, où ils seront plus d' un millier d' enfants réunis autour de cette langue. La fin de l' année scolaire est là et, ensuite, c' est le grand plongeon dans la cour des grands! En septembre c' est déjà le CP... Le temps passe et nos enfants grandissent sans qu' on s' en aperçoive!

Pardon de ne pas être agréable à lire. J' ai l' impression d' étouffer...

Bonne journée et plein de bisous pour vous mes aminautes!