Une
quarantaine de puffins, communément appelés pétrels, espèce d’oiseaux
marins protégée, massacrés. C’est le triste bilan que la Société
calédonienne d’ornithologie et la direction de l’environnement de la
province Sud n’ont pu que constater. La main de l’homme serait derrière
tout ça.
La
semaine dernière, la Société calédonienne d’ornithologie (SCO) croule
sous les mails : une dizaine de personnes affirment avoir vu des
puffins sans vie, gisant sur la plage de Poé. La SCO décide donc de
prévenir rapidement la brigade de surveillance du lagon de La Foa et la
gendarmerie.
Depuis une semaine, Yves-Marie Anne, un des trois brigadiers de la
direction de l’environnement de la province Sud mène son enquête. « Je
suis allé à la rencontre du directeur du camping de la Mutuelle des
fonctionnaires, c’est à cet endroit que les puffins ont été retrouvés, raconte-t-il, j’ai discuté avec les campeurs pour savoir s’ils avaient vu quelque chose ou si le chant des puffins était une gêne. » A priori, personne n’a rien vu, et les oiseaux marins, bien que donnant de la voix la nuit tombée, ne semblent guère déranger.
Pourtant, il y a quinze jours, une vingtaine de puffins ont été
retrouvés morts, et la semaine dernière, à nouveau une vingtaine. Trois
hypothèses pourraient expliquer ce massacre. La première, un virus
aurait atteint les oiseaux, la deuxième, des chats ou des chiens
seraient à l’origine de ces décès en masse enfin, la troisième, des
individus malveillants auraient décidé de s’amuser… Et pitoyablement,
il s’avérerait que cette dernière hypothèse est la bonne. « Un virus n’aurait pas tué de cette manière, deux fois à quinze jours d’intervalle, affirme Vivien Chartendrault de la SCO, et
si cela avait été le fait de chiens ou de chats, les oiseaux auraient
présenté des marques de morsures et il leur manquerait des plumes. Or
rien de tout ça n’a été constaté. Les oiseaux sont intacts. » Il s’agirait donc bien de la main de l’homme.
« C’est un manque de respect pour la vie, il ne faut pas oublier que ces oiseaux étaient sur terre bien avant nous »
Ces oiseaux marins sont très vulnérables dès qu’ils viennent nicher au
sol, la nuit tombée. Grands voltigeurs mais piètres marcheurs en raison
de deux pattes placées trop en arrière par rapport au reste du corps,
ils ne peuvent s’enfuir lorsque quelque chose vient. « Il suffit de s’approcher et de leur mettre un coup de pied ou de bâton, l’oiseau n’a pas le temps de réagir »,
explique Yves-Marie Anne. On se souvient qu’en 2002, à l’îlot Signal,
une affaire du même type avait été constatée. À l’époque, une centaine
de puffins avaient été massacrés à coups de bâton par des plaisanciers.
L’acte est déplorable. La destruction de cette quarantaine de puffins,
sans doute tous adultes et donc en âge de procréer, est extrêmement
grave pour la survie de cette petite colonie de Poé. Il faudra entre
cinq et dix ans pour qu’elle retrouve sa population. « C’est
un manque de respect pour la vie, il ne faut pas oublier que ces
oiseaux étaient sur terre bien avant nous. De plus, la
Nouvelle-Calédonie est le berceau de cette espèce, plus de la moitié
des colonies de puffins vivent ici », insiste Vivien
Chartendrault, et pour cette raison, la SCO a décidé qu’elle déposerait
une plainte contre X dans les jours qui viennent.
Et depuis le massacre, l’équipe de brigadiers de Yves-Marie Anne, ainsi
que les gendarmes de Bourail, patrouillent sur la zone. Ils espèrent
éviter une autre nuit désastreuse pour les puffins. À noter que le
massacre e d’oiseaux protégés peut coûter jusqu’à 180 000 francs
d’amende à son auteur. Si l’aspect environnemental ne fait pas réagir
certains de nos concitoyens, espérons au moins qu’une telle somme les
fasse réfléchir un peu et leur coupe l’envie de réitérer une telle
tuerie.
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biz
je te fait desbsous quand meme.