Ménopause et prise de poids

La prise de poids et la modification de la silhouette à la ménopause, représentent la principale préoccupation, voire la hantise des femmes… soumises à de fortes pressions socioculturelles. Même celles qui ont toujours été minces le ressentent et le vivent comme une injustice. Plus qu’une réelle prise de poids, le chamboulement hormonal lié à la cinquantaine se traduit surtout par une autre répartition des graisses. La masse musculaire (masse maigre) diminue au profit de la masse graisseuse, on change de silhouette. En fait nous devons surveiller nos apports caloriques et notre hygiène de vie dès la quarantaine, c'est-à-dire les années… qui précèdent l’arrêt des règles. Tout au long de notre vie, notre poids augmente insidieusement mais sûrement...le métabolisme de base diminue, autrement dit le nombre de calories que l’on brûle au repos diminue ce qui favorise la prise de poids. La modification hormonale de la ménopause ne fait qu’accélérer le processus. La chute des estrogènes (lire "Hormones de Femmes") entraîne une délocalisation des rondeurs qui migrent ailleurs…notre taille s’épaissit, les graisses se déplacent vers le ventre, notre ventre s’arrondit.

Hormones et Kilos

La baisse des estrogènes liée à la ménopause n’est pas la seule incriminée. L’hormone de croissance (GH), latestostérone, la DHEA, qui normalement s’opposent au stockage des graisses, chutent, elles aussi, avec l’âge. On peut s’interroger aussi sur l’effet du THS (Traitement Hormonal Substitutif de la ménopause) sur la prise de poids et la silhouette. Les études indiquent que le THS Français convenablement dosé ne fait pas grossir, au contraire, il empêche les graisses de se localiser préférentiellement au niveau de l’abdomen. Dans l’une des études, portant sur 671 femmes, celles qui prenaient des hormones étaient plus minces que celles qui n’en prenaient pas. Maintenant il est vrai que certaines femmes ont une sensibilité particulière aux hormones et vont se sentir gonflées. Il suffira de réduire les doses d’estrogènes. La prise de poids est en réalité plurifactorielle : vie trop sédentaire (manque d’activité physique), sommeil insuffisant, abus d’alcool ou de tabac, grignotages de compensation, assiette trop riche en graisse et en sucres d'IG élevé… Comme on ne maigrit pas à 50 ans comme on maigrit à 20 ans, il faudra juste faire preuve d’un peu plus de patience, rééquilibrer notre assiette, surveiller nos apports en protéines, augmenter nos dépenses énergétiques, apprendre à gérer notre stress…et les kilos s’envoleront comme ils sont arrivés.
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Quand la thyroïde s'en mêle !

En préménopause, seul le taux de progestérone chute ce qui nous met en hyperestrogénie relative. Cette dominance en estrogène a un impact non négligeable sur la thyroIde et sur la prise de poids. Cette petite glande en forme de papillon fabrique à partir de l'iode de l'alimentation (sel marin, poissons, crustacées) deux hormones thyroïdiennes T3 (triiodothyronine) et T4 (thyroxine) qui interviennent dans la gestion de l'énergie, la température corporelle, le rythme cardiaque, le système digestif, le système génital... et la gestion des kilos. Nous sommes 5,5 millions de françaises à souffrir d'un dérèglement de thyroïde: en hypothyroïdie, le papillon devient paresseux, il s'endort et libère trop peu d'hormones. Nous sommes fatiguées, frileuses, constipées, nerveuses et les kilos s'accumulent malgré une diminution de l'appétit. Une prise de poids importante et inexpliquée doit mettre la puce à l'oreille sur l'éventualité d'un dérèglement thyroïdien. Une simple prise de sang lèvera le doute et la prise d'un comprimé par jour réglera le problème.

Le chrome: allié de notre ligne

Le chrome est un minéral, cofacteur de l'insuline, c'est à dire qu'il potentialise l'action de cette hormone (fabriquée par le pancréas) chargée de la régulation des "sucres". L'insuline gère l'afflux de glucose apporté par les glucides de l'alimentation et le fait pénétrer dans les cellules. Elle donne l'ordre aux cellules, principalement des muscles, de capter le glucose pour le transformer en énergie. Quand les pics sanguins de glucose sont trop fréquents et trop importants, les cellules finissent par ignorer les injonctions de l'insuline. On dit qu'elles deviennent résistantes à l'insuline. Un peu trop de glucose stagne alors dans le sang. L'organisme, lui, réagit comme s'il était privé de "sucre", ce qui est exact au niveau de chaque cellule. Il y aura une augmentation de l'appétit et de la quantité d'aliments ingérés ce qui favorise la prise de poids. Les cellules graisseuses captent la majeure partie du glucose en excès et le transforment en graisse de stockage, une explication au fait que nous grossissons quand nous consommons trop de glucides d'index glycémique élevé (IG élevé). Le chrome est rare dans l'alimentation: foie, rognon, jaune d'oeuf, céréales complètes, fruits de mer (moule). Le déficit en chrome, très fréquent chez la femme ménopausée, va avoir une action sur le métabolisme des glucides et ce dysfonctionnement va se manifester par une lipogénèse (synthèse et stockage des graisses à partir des sucres). Le chrome s'oppose à la lipogénèse et contribue à limiter le surstockage préférentiel des graisses au niveau abdominal visant à une amélioration du profil morphologique de la femme ménopausée.
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