Le thème du concours poétique était " chemins croisés, occasions manquées"

Quelques pas, juste histoire de se de détendre

Et puis oublier ses soucis, seule.

Pourtant, a t-elle le droit de se plaindre ?

Elle cherche en vain un signe, une personne à étreindre,

Qu’importe la nationalité, qu’importe l’apparence.

L’amour n’a de nature que transparence.

Ce désir si courant, si banal qu’elle a peur d’exprimer.

Des tentatives pour oublier, il y en a eu,

Se concentrer sur l’humilité, la charité,

Mais on replonge souvent dans une envie de cage dorée.

On se cherche. Tous.

L’âme sœur, le bonheur.

 

Quelques pas, des courses à faire.

Des tomates, des carottes, peuvent être des pleurotes.

Il a autre chose en tête mais l’estomac à la fête.

La solitude est habitude, le dénis et le dédains quotidiens

Pour qui n’ose pas la rencontre, le contact avec les autres.

Pourtant le désir est bien là, et il y restera, bien caché,

Laissant peu de chance à l’affinité.

 

 

Elle se promène dans l’allée, cherchant en vain le café.

Subit besoin de réconfort : 

Autrui est absent, direction le rayon crème glacée,

Substitut bien connu des âmes esseulées.

 

Il saisit le chocolat praliné, elle s’empare de la fraise allégée

Regards échangés.

Et chacun de s’en retourner, chemins croisés mais non déliés

A quelques mètres prés…et si l’allégé avait tout bouleversé ?

 

Voilà et je vous met aussi celui avec lequel j'ai gagné un prix il y a deux ans

Deux petits pieds nus sur le sol

Un frémissement glacial jusque dans la plante

Une goutte de sueur, une goutte de peur

L’éclat retentit

Le liquide rouge, épais, s’écoule

Ce coup fait tellement mal …

 Les joues palissent 

Le corps, inerte, s’écroule

Comment peut on avoir si mal ?

Avoir tant besoin de hurler ?

Le miroir la reflète, étendue, meurtrie

La porte s’ouvre, elle retient son souffle

 

Juste quelques mots pour comprendre, juste quelques mots qui l’achèvent

« C’est pas la fin du monde, l’amour reviendra.

 Nettoie la peinture que tu as fais couler

Cesse de geindre et de te lamenter »

La porte se referme…

 

Elle décide : c’est son choix  

Cette erreur  si fréquente, si innocente, de tant d’adolescentes

Un morceau de verre luit

L’éclat retentit

Le liquide rouge, épais, s’écoule

Cette fois c’est pour de vrai

Cette fois ça y est