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encore
publié le 18/12/2008 à 14:23 |
aller les filles je vais être super gentille je vous met la suite tout de suite lol mais attention en fin de compte, ce petit conte n'est pas vraiment pour les enfants (ou alors suprimer certains passage et enlever les gros mots ok mdr) gros bisous a toutes
Jean-Louis présenta l'homme à la croix de bois :
c'est François, un copain catho !
- bonjour mon père !
- Ta gueule Riton, je suis le père de personne. Je suis le copain de tout le monde.
Il serra la main de Golé :
- Appelle-moi François.
Jean-Louis rigola à son tour :
- Bon, eh bien maintenant que je vous ai présenté, tu te démerdes avec eux.
- Houlà, rugit Riton, je sens venir l'arnaque. Bon allez accouche François, qu'on en finisse. Avec moi, ce sera pas la peine de discuter longtemps. Ce sera oui ou non.
L'homme à la croix de bois leur expliqua son projet, comme il disait : organiser une crèche vivante. Il avait pensé, ou plutôt Jean-Louis avait pensé, à Bolo, à Momo et Golé pour jouer les rois mages...
- Et moi, rigola Riton, je devrais me mettre tout nu et faire l'enfant Jésus ?
- Non, toi tu serais Joseph !
- Vous rigolez ou quoi ? Je suis athée moi....
- Oui, ça on le sait, tu le gueules assez sur tous les tons.
- Merde, vous êtes pas sérieux ?
- Ben si ....
- Mais eux non plus ils sont pas chrétiens, à part Bolo bien sûr. Chez lui ils sont cathos jusqu'à en être cons... Euh, excuse-moi, François !
- Ben justement c'est ça mon idée : réunir Bolewslaw le Polonais, Mohamed le musulman et Golè l'animiste.
Riton avait réfléchi.
- Bon, s'ils sont d'accord, moi je suis partant.
Bolo avait dit da, Momo on verra, ce qui voulait dire oui, et Golè avait opiné de la tête. C'étaient ses copains, et Jean-Louis aussi, il ne pouvait pas faire autrement.
Ca c'était compliqué avec cette histoire de Mir. Bon, Bolo amenait de l'or, Momo de l'encens, et lui Golè il devait offir de la myrrhe. C'était ridicule cette histoire. Golè savait bien qu'on disait du mir et non de la myrrhe. Il s'en servait chez Mehmet. Il ne voyait pas pourquoi il devrait se charger d'un produit de ménage, lui le Nègre, quand les autres amenaient quelque chose de précieux.
Ils avaient répété tous les soirs pendant une semaine ; et tous les soirs venaient le moment tant redouté.
Riton-Joseph disait à Golè :
- Et toi, Balthazar, quelle est ton offrande ?
Golè tendait un coffret incrusté de verroterie ; immanquablement il répondait :
- Du mir !
Les premières fois, tout le monde avait rigolé. Puis les sourires s'étaient crispés. Et François avait explosé :
- Qui est-ce qui m'a fichu un connard pareil ?
Enfin, Golè, à force de concentration, articulait en faisant exploser ses dents blanches entre ses grosses lèvres :
- De la MYR-RHE !
- On dirait que tu lâches " de la MER-DE" mais je préfère ça au Mir, avait grommelé François.
Le grand soir, comme l'appelait Riton, était arrivé. On s'affairait autour d'eux, toute une bande de vieilles cathos qui faisaient les dernières retouches, et les maquillaient. Ca, pour être beaux, ils étaient beaux, les rois mages. En se contemplant dans la glace, Golè ressentit un bref moment de fierté. Puisqu'on voulait qu'il offre de la myr-rhe, il offrirait de la myr-rhe.
Il y avait soixante-dix personnes dans la salle, et des journalistes locaux. Riton-Joseph avait pris place dans la crèche, avec Liliana, une jeune roumaine qui tapinait sur le périphérique. Golè la connaissait bien. C'était sa copine. Elle venait de temps à autre manger chez Mehmet, les jours où elle était indisposée, comme elle disait. Parfois, elle le rejoignait sur les coups des deux ou trois heures du matin, quand les Albanais qui l'avaient achetée à des Russes avaient raflé la recette de la nuit. Elle tapait au rideau métallique. Golè savait que c'était elle. Elle insistait pour qu'il mette un truc en caoutchouc :
- Avec moi ça vaut mieux, t'aurait des surprises, grinçait-elle.
Il y avant un poupon plus vrai que vrai couché dans la paille. L'âne et le boeuf en carton secouaient la tête : Jean-Louis, des coulisses, actionnait des ficelles qui les faisaient acquiesçaient bêtement à tout ce qui se disait. Les mages en majesté entrèrent sur scène. D'abord Gaspard-Bolo, puis Melchior-Momo et enfin, les dominant d'une tête, Balthazar-Golè.
On y était !
Riton-Joseph s'était tourné vers Golè. Il lui avait dit :
- Et toi Balthazar, quelle est ton offrande ?
Golè regarda le public, puis Joseph et Marie, et s'assit.
- Lèved-toi, bordel, rugit Riton entre ses dents, tu vas nous coller la honte. Lève-toi !
- Ton texte, bon Dieu, dis ton texte, soufflait bruyamment François.
- Une histoire, dit Golè.
- Quoi, demanda Joseph hébété ?
- Je vous ai apporté une histoire.
Golè conta. Il raconta une première histoire de Hyène et de Sanglier. Au premier rire, il rit aussi. Il chanta, avant d'attaquer une autre histoire. Elles lui venaient sans qu'il sache pourquoi elles devaient s'enchaîner ainsi. Les mots, les phrases roulaient entre ses lèvres épaisses, grondaient dans sa vaste poitrine. Son crâne faisait caisse de résonnance. Il roulait des yeux, chantait, mimait Eléphant, et père Araignée. Les flashes de photographes crépitaient. Les rires coulaient comme l'eau de sources mêlées. Les yeux souriaient.
Il parla une heure. C'est ce qu'on lui dit, quand il se tut, enfin et qu'éclatèrent les applaudissements. François en bégayait, Liliana pleurait, Riton, Bolo et Momo le serraient dans leurs bras. C'était leur copain qui avait fait ça !
- Toi, mon salaud, avait tonné Jean-Louis, ils sont pas prêts de te coller dans un avion pour retourner dan ton pays. Pas après un coup pareil. Demain y aura ta tronche dans le journal. Crois-moi, ta publicité on va la soigner !
Allez bisous