VOICI ENCORE UN PETIT CONTE DE NOEL POUR L HISTOIRE DU SOIR DES PETITS
LE NOEL DE GOLE
Il était gentil Jean Louis, Golé était le premier à le reconnaître. Si tous les Toubabs étaient comme lui....Mais il l'avait mis dans la merde, oui, oui, dans la merde avec cette histoire de produit vaisselle...
Golé pressa le pas : il devait être à pied d'oeuvre dans un quart d'heure. Il ne serait pas en retard. Il ne voulait pas les décevoir, les Jean-Louis, les François qui l'avaient aimé sans rien lui demander d'autre qu'un sourire ou un éclat de rire. Et ils souriaient quand ses yeux souriaient, et ils riaient quand il riait.
Tout s'était joué quinze jours plus tôt, aux puces. Jean-Louis s'était approché d'un stand de Riton, sur le parking du stade des Millières. Il était accompagné d'un autre homme aux cheveux blancs soigneusement peignés, le teint rose, qui portait une croix en bois autour du cou. Golé, Momo, Bolo et Riton battaient la semelle pour tenter de vaincre le froid. Riton râlait en offrant à qui en voulait du café d'une bouteille thermo. D'après lui, la recette ne serait pas énorme aujourd'hui. Trop froid, ils perdaient leur temps et risquaient d'attraper la crève pour que dalle.
Ils étaient inséparables. Ils s'étaient rencontrés au vestiaire du secours populaire, et s'étaient plu de suite. Riton, avec sa crinière et sa barbe grise de patriarche, sa gueule d'ancien alcoolique, Bolo et son accent mou d'Europe de l'Est, Momo presque aussi noir et crépu que Golé, et lui, Golé, le Nègre d'Afrique noire.
Riton, avait un camion qu'il bricolait constamment et qui datait d'un temps où Golé n'était pas né. Ils s'étaient associés. Ils vidaient les greniers, jetant ce qui devait être jeté, réparant ce qui pouvait être réparé, et vendant ce qu'ils pouvaient, le dimanche. Ils vivotaient, s'habillant au secours populaire, ou au secours catholique, mangeant de temps à autre un repas chaud chez les gens de l'Armée du Salut, passant de temps à autre prendre des nouvelles et dire bonjour aux copains du comité de soutien aux sans-papiers. Le soir, Golé faisait le ménage chez Mehmet, après avoir mangé avec le Turc et sa famille ce qui ne serait plus consommable le lendemain. Puis il s'installait pour la nuit. Son tapis et son duvet étaient soigneusement roulés dans un placard. Il servait d'antivol au magasin, disait Riton en rigolant. Certains soirs, Liliana le rejoignait.
VOUS AUREZ LA SUITE DEMAIN
BONNE NUIT ET FAITES DE BEAUX REVES TOUT BLEUS
GROS BISOUS ET BON JEUDI A TOUTES