Mon coeur balance...

Je suis en période de désamour car mon coeur souffre et saigne, celle à qui je me confie tous les matins reste inflexible ! Ma balance est une opiniâtre, une têtue, une totalitaire, comme dit un UMP à un socialiste : une dogmatique ! C'est même plus une tsaniliste ! Sa flèche est dirigiste comme une flèche d'Eglise, comme une leçon de moral. Sa flèche me perse le coeur, son aiguille me perse la veine. Son aiguille est rouge sang, et sa rougeur me fait baisser les yeux sur un chiffre incompréssible et incompréhensible ! J'ai beau me dévêtir, me dépouiller, me dénuder, aucune marque de ma vieille beauté l'a fait s'incliner. Aucune révérence la rend révérencieuse envers moi. Elle n'est ni franche ni courtoise comme une horloge. J'ai beau la piétiner, elle ne veut pas bouger. J'ai beau la renverser, la tripatouiller, la chatouiller, cette insensible ne bouge un cil. Les jupes peuvent flotter, les pantalons se déballonner, les gilets bailler à gorge déployée. Ma balance reste aussi stoïque que Zénon d'Elée. Oh ! Pitié ! De Grâce ! Daigne me regarder ! Chavire pour moi ! Essaie de me succomber ! J'aime l'immatérialité de ton être. J'aime autant ta féraille que la canaille. Veux-tu te dévergonder et t'abandonner ? Balance aimé ! Fléchis ta fléche et ne réfléchis pas. As-tu été commotionnée ? T'ai-je contrariée ? Oh ! Ma tendre passionnée ! Je te demande pardon de devoir subir mon corps fatigué et las de toi ! Balance ! Je vais finir par te casser !

Gros bisous les louloutes. Elisa de Caen !