De si belles moustaches !
Je me réveille tôt, j'ouvre les yeux tout embués dans les ténébres. Je cherche la lumière. Ma lampe de chevet est cassée. Je cherche à tâtons la porte, enfin ce que je crois être la porte du couloir. J'aperçois un mirifique moustache dans le noir à l'angle de la porte. Un homme surgit comme un fantôme. Je tressaille, je cris, je hurle. Des gouttes de sueur perlent à mon front. Mes jambres se dérobent. Malgré son doux sourire, je brame de terreur. Je vocifère : "Un homme ! Au voleur ! Au voleur ! Au secours !" J'attrape son cou, je lui donne des coups de poings, de pieds. Je sens une masse tomber sur mes mollets. J'hurle : "Sauvage ! Vaurien !" Mes voisins sont sourds, un coup de canon les laissent indifférents. Peut-être, va-t-il voler ma rivière de diamants ? Je laisse le corps choir et cours ouvrir la lumière. Supéfaction ! Mon aspirateur gît par terre, il est brisé. La brosse et le tuyau sont démembrés. Je suis un assassin, j'ai cassé mon aspirateur. Son doux sourire ne me sera plus gracieux. Son estomac est ouvert : son sang de poussière coule comme un duvet de larmes. Quelle pitié ! Il avait de si joli moustache.Maintenant je passe le balai. La prochaine fois, j'ouvrirai le frigidaire pour avoir de la lumière ! FIN
Peut être une autre, une par jour. Gros bisous les louloutes.